La belle réussite des Jeux de Saint-Moritz
La France remporte son premier titre aux Jeux d’hiver avec Pierre Brunet en Andrée Joly en patinage artistique couples, alors que la Tchécoslovaquie et l’Allemagne gagnent leurs premières médailles.
Le skieur de fond norvégien Johan Grøttumsbråten et le patineur de vitesse finlandais Clas Thunberg sont les athlètes le plus titrés (deux médailles d’or chacun), tandis que le Norvégien Bernt Evensen, monté sur toutes les marches du podium en patinage de vitesse, compte le plus de podiums (3). Enfin, l’Américain Jennison Heaton remporte ses deux médailles dans deux disciplines : l’or en skeleton et l’argent en bobsleigh. Les plus jeunes champions olympiques sont la Norvégienne Sonja Henie en patinage artistique dames (15 ans) et l’Américain Billy Fiske en bobsleigh (16 ans).
Les Jeux de Saint-Moritz sont un incontestable succès populaire et ont bénéficié d’une organisation remarquable malgré les tracas provoqués par la météo.
Ainsi, peut-on lire dans le rapport officiel : « Les Jeux Olympiques de St-Moritz, en dépit du temps inclément pendant les premiers jours et en dépit de certaines critiques qui ont pu être formulées, ont été une manifestation sportive entièrement réussie, qui marquera une glorieuse étape dans les annales de I’Olympisme moderne et qui fera honneur à la réputation sportive de notre pays ».
« Ces Jeux, dont les résultats sportifs ont été reproduits et commentés par la presse de l’univers entier, ont attiré l’attention de tous les gouvernements, des dirigeants sportifs et de la jeunesse sportive des deux mondes sur la ville de St-Moritz, les Grisons et notre pays ».
« Ceux qui ont eu le privilège d’assister à ces Jeux en conserveront un souvenir impérissable et ils reviendront sans doute en Engadine et en Suisse, où la plus franche et la plus cordiale hospitalité leur sera toujours réservée ».
« Les deuxièmes Jeux Olympiques d’hiver constituent donc un succès dont le Comité Olympique Suisse, dont la ville de St-Moritz et la population suisse en général peuvent être fiers. L’influence de ces Jeux se fera encore sentir longtemps dans notre pays ».
Deux mois plus tard, en avril 1928, le Comité International Olympique publie son « compte-rendu officiel », expliquant notamment : « Le C.I.O. a tout lieu de se féliciter de la façon dont s’est déroulé le premier acte des Jeux de la IXe Olympiade, dont le programme a pu être exécuté, malgré le dégel qui s’est produit contrairement aux prévisions de tous les météorologistes. Ceux-ci, consultés par le Comité organisateur, avaient unanimement, en se basant sur les statistiques des vingt-cinq dernières années, émis l’avis que la seconde semaine de février était celle qui offrait le plus de garanties ».
« Seules deux modifications ont dû être apportées par les Fédérations Internationales : l’Union Internationale de Patinage a supprimé la course de vitesse de 10,000 mètres et la Fédération Internationale de Bobsleigh a fait disputer en deux manches au lieu de quatre la course de bobs, les descentes se faisant de 1 à 25 dans la première manche et de 25 à 1 dans la seconde. Une grande cordialité et la plus parfaite courtoisie n’ont cessé de régner et les jurys d’appel n’ont été appelés à statuer que sur des réclamations fort peu importantes, dont aucune du reste n’a été acceptée. La course militaire de ski et la démonstration de ski-jöring ont été particulièrement intéressantes. L’organisation fait honneur au Comité Olympique Suisse (…) ».
Et tous se donnent rendez-vous à Lake Placid en 1932 où se dérouleront les Jeux de la Xe olympiade, entièrement organisés aux Etats-Unis, puisque les Jeux d’été auront lieu à Los Angeles pour un voyage allant de la côte est en hiver à la côte ouest quelques mois plus tard.