Romane Dicko avant les Mondiaux : « Montrer que j’entre dans la course pour Paris avec une médaille »
La judokate de 23 ans participe à ses premiers Mondiaux, après une médaille de bronze en individuel aux JO de Tokyo 2020. Elle a de grandes ambitions, et s’est confiée à Olympics.com.
C’est difficile à croire, mais la triple championne d’Europe n’a jamais participé aux Championnats du monde de judo. Pourtant, elle foulera les tatamis de Tachkent avec de grandes ambitions, le 12 octobre prochain.
« C’est une étape importante. Je suis capable d’avoir une médaille, même le titre », annonçait-elle lors d’une interview avec Olympics.com.
À 23 ans, Romane Dicko arrive dans la capitale ouzbèke en faisant partie des leaders d’une équipe de France privée de ses champions comme Clarisse Agbégnénou et Teddy Riner, et combattra lors de l’avant-dernière journée des Championnats du monde. Aucune médaille d'or n’a encore été décrochée pour les Bleues, seulement deux en bronze avec Amandine Buchard en -52 kg et Manon Deketer en -63 kg, mais la Parisienne peut compter sur une première expérience lors des grands rendez-vous pour capitaliser sur une grande confiance.
Lors des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, elle avait remporté la médaille de bronze chez les +78 kg ainsi que l’or lors de la compétition par équipes mixtes avec la France.
« C’est un peu ironique, mais ma médaille olympique me donne encore plus envie d’avoir une médaille mondiale », confiait la numéro 2 mondiale, qui avait manqué les précédents rendez-vous planétaires en raison de blessures.
« Je sais que j’en suis capable. J'ai battu des filles fortes. »
À Tokyo, « l’expérience à parlé »
Au Nippon Budokan lors des JO, elle n’avait perdu qu’en demi-finale contre la légende de 33 ans Idalys Ortiz, championne olympique à Londres 2012 et médaillée d’argent à Rio 2016 et Tokyo 2020. Mais Dicko avait remporté son duel contre la Cubaine lors du Masters 2021, quatre ans après s’être inclinée lors des Mondiaux toutes catégories (une compétition différente des Mondiaux, qui ne figure plus dans le calendrier). Elle sera présente à Tachkent, avec le statut de 13e mondiale.
« Ortiz, c'est l'ancienne de la catégorie », poursuit Dicko. « Elle a déjà 3 médailles olympiques, c'est une ténor de la catégorie des lourdes. [À Tokyo], j’étais la jeune qui arrivait, je l'avais battue en janvier au Masters. Elle s'est aussi dit “c’est ma revanche”. Il y avait 1-1. Malheureusement, l'expérience a parlé. »
Lors des Championnats du monde, l’Israélienne Raz Hershko, numéro 1 mondiale, sera également présente. Contre elle, Dicko mène deux victoires à zéro (Championnats d’Europe 2022, compétition par équipes des JO de Tokyo 2020). Si la championne olympique SONE Akira ne sera pas du rendez-vous, la Brésilienne Beatriz Souza, troisième mondiale et médaillée de bronze en 2021, fera partie des favorites au titre. Dicko l’a déjà battue à trois reprises (Grand Slam de Tel Aviv 2022, Grand Slam de Kazan 2021, Grand Slam de Paris 2020), avec une seule défaite, lors des Mondiaux juniors par équipes en 2017.
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Dicko : « J’ai travaillé mon attaque et mon stress »
Surtout, Romane Dicko disputera ses premiers Mondiaux avec une plus grande panoplie technique, après seulement quatre compétitions disputées depuis les Jeux, mais beaucoup de travail accompli.
« J'ai beaucoup travaillé sur mon attaque parce que forcément, plus on avance, plus les filles nous observent et savent ce qu'on va faire, et moins c'est facile d'attaquer, de faire tomber. »
La détentrice de quatre médailles d'or en Grand Slam et d’un Masters a également travaillé le côté mental, qui fait la différence dans les grandes compétitions, où la pression est omniprésente.
« Je me suis aussi concentrée sur le stress. À Tokyo, j'étais un peu stressée. La demie, c'est toujours le match décisif. Si on gagne, on est médaillée et si on perd, on n'est pas médaillée. Je pense que c'était le match clé. Malheureusement, c'est passé à côté. Mais je ne m'en fais pas, c'était un échauffement. J'espère que je serai plus forte à Paris dans deux ans, à la maison. »
Un nouvel échauffement a lieu le 12 octobre à Tachkent, qui pourrait consolider son statut et encore renforcer sa confiance avant le grand objectif des JO de Paris 2024.
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