Qui est Fanny Smith, la star suisse du ski cross ?
Fanny Smith est la sensation du ski acrobatique depuis ses 16 ans. Elle a réussi à revenir d’une grave blessure et lutté contre la dyslexie pour devenir la championne qu’elle est aujourd’hui. Voici tout ce que vous devez savoir sur la Suissesse avant les Jeux Olympiques de Beijing 2022.
Un talent précoce
Née en 1992 dans la petite ville d’Aigle en Suisse, Fanny Smith a commencé à arpenter les pistes de ski dès le plus jeune âge. Après avoir enfilé des skis pour la première fois alors qu’elle n’avait que deux ans, elle est tout de suite tombée amoureuse de cette discipline. Son père, prof de ski, lui a montré les ficelles du sport, mais Smith a toujours été une championne dans l’âme.
« Je faisais des choses sur les skis que personne d’autre n’osait tenter », expliquait-elle dans un entretien avec saas-fee.ch. « J’étais une vraie casse-cou ! »
Elle se lance dans la compétition de ski cross à l’âge de 12 ans et devient pro à seulement 16 ans. Deux ans plus tard, elle dispute les Jeux Olympiques d’hiver 2010 à Vancouver, où elle termine septième.
« J’ai commencé directement dans le ski cross, j’étais super jeune, et pendant des années j’étais la plus jeune sur le circuit », raconte le phénomène, également championne du monde junior en 2010.
En 2013, alors qu’elle n’a que 21 ans, elle décroche l’or aux Mondiaux séniors et le globe de cristal en ski cross. Vous connaissez la suite.
Fanny SMITH
La dyslexie, un problème transformé en force
Smith a toujours parlé de son vécu de dyslexique et de la façon dont ses problèmes lui ont permis de s’épanouir dans sa vie de skieuse. Dans un entretien avec Lausanne 2020 avant les JOJ de cette année-là, elle évoque les problèmes qu’elle a rencontrés à l’école et la carapace qu’elle s’est construite.
« J’ai souvent dû travailler très dur, plus que les autres et je voulais vraiment transmettre un message, comme quoi tu peux trouver le travail scolaire difficile, mais tu peux quand même réussir dans un domaine qui te plaît », dit-elle.
« La pire punition qu’on pouvait me donner, c’était de me faire lire à voix haute devant toute la classe. Il y a un stress supplémentaire parce que tu dois lire vite. Moi, je voyais le début d’un mot et je me disais : "Ah, ça doit être ce mot", et j’inventais parfois la fin des mots. »
Malgré les brimades de ses camarades de classe et le manque de patience des enseignants, la Suissesse affirme aujourd’hui que la dyslexie lui a permis de devenir « la femme que je suis aujourd’hui ».
« Ma dyslexie a fait de moi une battante », raconte-t-elle à saas-fee.ch. « Quels que soient les défis qui te tombent dessus dans la vie, ne les laisse jamais se mettre en travers de ton chemin ! »
Un retour de blessure miraculeux
La vie de Fanny Smith a failli prendre une tout autre tournure quand, au début de la saison de Coupe du monde 2011/12, elle est victime d’une grave blessure au genou, avec rupture du ligament latéral interne et des deux ménisques.
Son docteur lui annonce alors une bien mauvaise nouvelle : « Il m’a dit : "Fanny, je pense que tu ne pourras plus jamais skier. La course, c’est fini pour toi" », se rappelait-elle en 2014 dans une interview avec CNN. Mais la championne refuse de se laisser abattre. « Dans ma tête, je me disais : "Vous verrez l’année prochaine, je vais vous donner tort". »
Onze mois plus tard, elle était de retour sur les pistes et deux ans plus tard, elle signait la meilleure saison de sa carrière en remportant la Coupe du monde et les Mondiaux.
Elle estime aujourd’hui que cette blessure a fait d’elle une athlète encore plus complète : « Tout le monde dit qu’après une blessure, tu reviens plus fort. C’est tellement vrai. Après ma blessure, j’ai réalisé la meilleure saison de ma vie », se réjouit-elle.
Elle sera l’une des favorites à Beijing 2022
Aujourd’hui âgée de 29 ans, Smith demeure l’une des plus grandes skieuses du circuit. En 2021, elle a remporté le gros globe de cristal et l’argent aux Championnats du monde.
Elle a décroché le gros globe de cristal à trois reprises dans sa carrière (2013, 2019 et 2021), a remporté une médaille d’or, trois d’argent et une de bronze aux Mondiaux, 29 titres en Coupe du monde et une belle médaille de bronze olympique à PyeongChang 2018.
Seul l’or olympique manque à son palmarès pour l’instant. Et si elle vise une nouvelle médaille à Pékin, la skieuse sait que ce ne sera pas une mince affaire.
« Je ne vais évidemment pas en Chine pour gagner une médaille en chocolat, j’aimerais vraiment rapporter une autre médaille olympique », a-t-elle déclaré à fis-ski.com. « Mais je pratique ce sport depuis suffisamment longtemps pour savoir que tout est possible et les Jeux Olympiques ne représentent qu’une journée en quatre ans, donc obtenir quelque chose dans cette compétition est l’une des choses les plus difficiles dans notre sport. »