Myyra survole l'épreuve au javelot
Si on jette un œil sur certains des concurrents des Jeux Olympiques des années 1920 et 1930, le passage du temps n’est que rarement flatteur. Certains athlètes peuvent apparaître sans éclat par rapport aux concurrents ultra-entraînés d’aujourd’hui, il n’en demeure pas moins que le lancer performant de Jonni Myyra fut l’acte magistral de toute une génération.
Jonni Myyra arriva aux Jeux Olympiques de 1924 à Paris avec un palmarès remarquable aboutissement d’un prodigieux parcours en compétitions internationales.
C’était l’époque où les écoles finlandaise et suédoise produisaient l’une et l’autre une percée partagée en lancer du javelot, sport national des deux pays.
Aux Jeux à Stockholm en 1912, Myyra avait terminé huitième mais quatre ans plus tard à Anvers, il devait établir un record olympique stupéfiant entouré de coéquipiers finlandais qui occupèrent les trois premières places suivantes.
Cette victoire n’en fut pas moins notable qu’il venait d’être touché au bras par un javelot sorti de sa trajectoire et qui l’avait surpris au repos aux abords du terrain d’athlétisme.
Quatre ans plus tard à Paris, Myyra se qualifia sans difficulté avec 29 autres lanceurs et s’aligna en finale avec six autres concurrents.
Le retour sur image en ralenti du lancer triomphal de Myyra pourrait facilement avoir été tourné hier.
Il accéléra superbement à la fin de sa prise d’élan et courbant majestueusement le dos, selon un angle défiant la gravité, il projeta son javelot en un éclair aux confins du Stade olympique.
Certes il fut loin des 65,66 m dont il était capable mais le lancer de 62,96 m qui lui valut la victoire n’en éclipsa pas moins de deux mètres celui des autres athlètes. Le Suédois Gunnar Lindstrom prit la deuxième place.
Quelques mois seulement après sa médaille d’argent à Paris, ce dernier devait battre le record du monde de Myyra lors d’une rencontre d’athlétisme en Suède.