Liddell trouve son salut avec le titre et le record du 400 m

De toutes les médailles olympiques d’or remportées au fil des années peu ont été aussi bien documentées, chroniquées et mises en scène que celle d’Eric Liddell.

Liddell trouve son salut avec le titre et le record du 400 m

Chrétien pratiquant, Eric Liddell refusa de courir le 100 m sa course préférée, car l’une des séries éliminatoires était fixée un dimanche, et s’en alla décrocher une médaille d’or dans un 400 m exténuant.

Rendu célèbre par les Chariots de feu, le film plusieurs fois primé aux Oscars, l’histoire de l’Écossais aussi merveilleuse soit-elle n’en fut pas moins absolument à l’opposé du style de sa foulée.

Les puristes le décrivirent comme la laideur incarnée quand il courait la tête en arrière les yeux au ciel, les mains labourant l’air et les pieds pédalant à une vitesse vertigineuse.

Contrairement à ce que le film raconte, la date du sprint masculin avait été annoncée plusieurs mois avant les Jeux à Paris et une fois que Liddell s’était rendu compte qu’il ne pouvait s’y présenter, il opta pour les épreuves du 200 m et du 400 m auxquelles il eut le temps de se préparer.

Il remporta le bronze du 200 m tandis que son coéquipier Harold Abraham, le champion du 100 m, dut se contenter de la cinquième position, et, le lendemain, il affronta les qualifications du 400 m.

D’aucuns se moquèrent de la décision de Liddell de s’abstenir de courir le dimanche mais peu notèrent le petit papier que lui tendit un membre de l’équipe américaine peu de temps avant le départ et sur lequel était écrite la parole biblique : « j’honorerai ceux qui m’honorent. »

Beaucoup estimèrent que la tactique de Liddell était proche du suicide.

Le 400 m était considéré comme une course de demi-fond à l’époque et l’extrême vitesse avec laquelle Liddell aborda la finale ne manqua pas de surprendre autant ses adversaires que les spectateurs.

À n’en pas douter, son énergie allait lui faire défaut dans les derniers mètres et permettre à des Américains considérés comme plus aptes, ou même à son coéquipier Guy Butler, de s’imposer.

Liddell, cependant, conserva forme et concentration et, quand d’autres concurrents s’inclinèrent devant l’allure qu’il avait imprimée, il parvint à passer la ligne en 47,6 secondes, record olympique qui devait subsister jusqu’aux Jeux à Berlin douze ans plus tard.

Liddell fut porté en triomphe au milieu d’une foule en délire dans les rues d’Edimbourg. Plus tard, il retourna en Chine, le pays qui l’avait vu naître, pour poursuivre sa tâche de missionnaire.

Il devait décéder d’une tumeur au cerveau dans un camp d’internement japonais durant la dernière année de la Seconde guerre mondiale.

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