Moscou 1980 : Quarante ans plus tard

Ce jour marque le 40e anniversaire de la cérémonie d'ouverture des Jeux de la XXIIe Olympiade à Moscou en 1980.

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Moscou 1980 : Quarante ans plus tard
(IOC)

Premiers Jeux à se dérouler derrière le rideau de fer dans un pays socialiste, ils ont réuni 5 179 athlètes (1 115 femmes et 4 064 hommes), issus de 80 Comités Nationaux Olympiques (CNO). Parmi les nations participantes, sept CNO – Angola, Botswana, Chypre, Jordanie, Laos, Mozambique et Seychelles – ont fait leur toute première apparition aux Jeux Olympiques.

De brillantes performances ont été réalisées dans la capitale soviétique de l'époque, où les athlètes ont participé à 203 épreuves différentes. L'athlète local, le gymnaste Alexandre Dityatin, a remporté des médailles dans toutes les épreuves masculines de gymnastique – trois d'or, quatre d'argent et une de bronze – devenant ainsi le premier athlète à décrocher huit médailles lors d'une seule et même édition des Jeux Olympiques. Le Cubain Teófilo Stevenson, poids super-lourd, a été le premier boxeur à remporter trois fois le tournoi olympique, dans sa catégorie. L'Allemand de l'Est Gerd Wessig est devenu quant à lui le premier homme à battre le record du monde de saut en hauteur dans le cadre des Jeux Olympiques.

Pendant ce temps, sur la piste, les coureurs de demi-fond britanniques Steve Ovett et Sebastian Coe se sont affrontés dans ce qui reste une course mémorable. Ovett a remporté la médaille d'or du 800 m devant son compatriote. Six jours plus tard, la situation a changé lorsque Coe a remporté l'or au 1500m, tandis qu'Ovett a dû se contenter du bronze. Au total, 36 records du monde, 39 records européens et 74 records olympiques ont été établis lors de ces Jeux.

(Getty Images)

Les Jeux Olympiques de Moscou 1980 ont également été marqués par un boycott dans le cadre d'actions visant à protester contre l'invasion de l'Afghanistan par les troupes soviétiques en décembre 1979. Ainsi, 67 pays se sont abstenus de participer aux Jeux. Certains ont explicitement cité le boycott comme raison, d'autres ont donné d’autres explications. D’autres encore ont laissé les athlètes décider eux-mêmes, plusieurs d'entre eux ayant participé sous le drapeau olympique ou celui de leur CNO plutôt que sous leur drapeau national.

Moscou 1980 a par conséquent été une expérience amère pour de nombreux athlètes soumis à de fortes pressions pour qu'ils renoncent à participer, voire qu'ils soient interdits de participation. Si certains qui ont renoncé aux Jeux ont réussi à maintenir leur entraînement et à participer à l’édition suivante quatre ans plus tard, en 1984, d'autres qui s'étaient entraînés depuis Montréal 1976 ont vu leurs espoirs et leurs rêves de renouveler l'expérience anéantis. D'autres encore ont raté ce qui était leur seule chance d'aller aux Jeux Olympiques.

L'un des athlètes qui n'a pas pu prendre part à ces Jeux était l'actuel président du Comité International Olympique, Thomas Bach, originaire d'Allemagne de l'Ouest et champion d'escrime à Montréal en 1976. En repensant au boycott 40 ans plus tard, il déclare : "Cela ne devrait plus jamais arriver aux générations futures d'athlètes. C'est ce qui me pousse encore aujourd'hui à donner à tous les athlètes intègres du monde la chance de participer aux Jeux Olympiques".

(Getty Images)

En définitive, bien que de nombreux athlètes aient sacrifié là leur carrière, le boycott n'a pas atteint ses objectifs puisque la présence soviétique en Afghanistan a duré jusqu'en 1989.

Le président Bach a ajouté : "Quiconque envisage un boycott devrait tirer cette leçon de l'histoire. Un boycott sportif ne sert à rien. Cela ne fait que du tort aux athlètes et à la population du pays parce qu'ils perdent la joie de partager la fierté et le succès avec leur équipe olympique. Alors, à quoi bon un boycott ? C'est contre l'esprit olympique. C'est contre toutes les valeurs que nous avons dans le sport et ce que nous défendons dans le sport.

Le texte complet de l'interview de Thomas Bach peut être lu ici (en anglais uniquement).