Mikaela Shiffrin : « C'est difficile de dire que tout va mieux »
La double championne olympique Mikaela Shiffrin, qui connaît des Jeux Olympiques de Beijing délicats, évoquait la manière dont elle a géré le deuil de son père Jeff, décédé il y a presque deux ans. « Quand mon père est décédé, c'était comme une blessure, mais une blessure que personne ne pouvait voir », a expliqué l'Américaine à Olympics.com.
« Je souris plus souvent et je suis plus souvent heureuse, mais c'est un peu difficile de dire que tout va mieux », confiait Mikaela Shiffrin, la star du ski alpin féminin, lors d'une interview accordée en novembre à Olympics.com.
Deux ans après le décès tragique de son père Jeff, la double championne olympique essaye toujours de faire son deuil. « Il y a encore des moments où j'oublie comment marcher... C'est comme si soudainement, je revenais à ce 3 février 2020 et que tout venait juste de se passer. Ce sentiment n'est pas parti et je ne suis pas sûre qu'il partira un jour, mais j'ai appris à apprécier les bons moments, car il y en a toujours. »
L'Américaine a avoué qu'elle pouvait compter sur le soutien de « quelques personnes incroyables », dont sa famille, ses amis et son équipe. « Au cours des derniers mois, je pense que la plus grande évolution, c'est l'appréciation de ce que j'ai toujours par rapport à l'oppression que je ressens pour ce que je n'ai plus. »
Mikaela Shiffrin : « Vous ne ressentez que de la douleur »
Les psychologues du sport accompagnent de plus en plus d'athlètes pour les aider à optimiser leurs performances. Après avoir vécu la perte difficile d'un être cher, Mikaela Shiffrin a décidé d'en voir un.
« Quand mon père est décédé, c'était comme une blessure, mais une blessure que personne ne pouvait voir. Et vous ne pouvez pas vous faire opérer pour la soigner. C'est le genre de blessure dont on ne connaît pas le temps de guérison, il n'y a pas de protocole à suivre. Vous ressentez juste de la douleur. »
« Je n'ai jamais vécu quelque chose comme ça dans ma vie. J'ai eu des blessures et j'ai subi des opérations, mais vous savez, les os se régénèrent en huit semaines, les genoux se soignent sur une certaine période, et même pour le dos, malgré une période de convalescence moins précise, vous savez ce que vous avez. Là, tout était complètement différent. »
Mikaela SHIFFRIN
La skieuse de 26 ans est consciente que sa récupération va encore mettre du temps.
« Vous n'avez personne qui peut vous donner un guide à suivre, mais quand j'ai commencé à évoquer la partie sportive avec le psychologue du sport, ça m'a aidé à faire beaucoup de connexions... Le temps est quelque chose d'utile, comme se souvenir de comment j'étais avant, si cela a du sens. Je ne peux pas revenir en arrière, mais je peux me souvenir de certaines sensations que j'avais auparavant et de la forme dans laquelle j'étais à ce moment-là. »
« Mais je pense qu'il faut juste faire un peu plus d'efforts dans ce domaine pour retrouver ma concentration, l'intensité que je peux ressentir un jour de course avec ce genre de feu intérieur et ensuite, on peut commencer à assembler tous ces éléments. »
À LIRE AUSSI : Cinq choses à savoir sur le ski alpin aux Jeux Olympiques d'hiver de Beijing 2022
Mikaela Shiffrin espère toujours briller Beijing 2022
À seulement 18 ans, Mikaela Shiffrin était devenue la plus jeune championne olympique de ski alpin avec sa médaille d'or en slalom à Sotchi 2014.
Quatre ans plus tard, elle était arrivée à PyeongChang 2018 avec le statut d'immense favorite. L'Américaine avait ajouté deux médailles olympiques à son palmarès et notamment l'or en slalom géant.
Mais à Beijing 2022, la skieuse de Vail a connu une entame de Jeux très délicate. Après deux sorties de piste en slalom géant et en slalom (un double abandon sur des épreuves techniques qui ne lui était pas arrivé depuis 22011), l'Américaine s'est quelque peu rassurée avec une 9e place sur le super-G vendredi.
Shiffrin n'est pas encore certaine de participer à la descente, même s'il a confié qu'elle « adorerait ». Il lui reste également le combiné alpin, épreuve dont elle est championne du monde en titre, et le parallèle par équipes mixtes si elle décide d'y participer.
Car la star américaine ne veut pas abandonner son rêve olympique.
« En tant que personne, je suis la même. Mais en tant qu'athlète, j'ai appris beaucoup de choses durant mon parcours. Je sens que je suis consciente de bien plus de choses, les bonnes comme les mauvaises. À Sotchi 2014, j'ai connu des débuts parfaits aux Jeux Olympiques d'hiver : les conditions n'étaient pas idéales, tout n'était pas parfait, mais c'était assez pour que je me dise : "ok, c'est simple, c'est juste du ski alpin". »
« Puis en République de Corée, j'ai expérimenté une des pires choses qui peut arriver avec les changements de programme, la météo, le vent... Mais la vérité, c'est que vous ne pouvez pas participer au plus grand événement sportif avec des épreuves dans tous les sports d'hiver organisées en deux semaines et espérer que tout va se passer parfaitement pour tout le monde dans toutes les épreuves. »
« Et en fait, même si on parle de compétition et de médailles, les Jeux Olympiques d'hiver, ce n'est pas que ça. Il y a un autre aspect, qui pour moi est bien plus important que les autres : c'est l'unité et la façon dont nous rassemblons le monde pour ressentir une sorte de camaraderie à travers le sport et la puissance que cela représente. »
« Mais je vais quand même à Pékin avec l'espoir de pouvoir ramener plusieurs médailles, une médaille ou quelque chose. C'est comme ça pour tous les athlètes. Il est très difficile d'abandonner le rêve d'avoir des médailles olympiques et, en fait, vous n'avez pas besoin de l'abandonner. Je pense que pour moi, c'est très important de réaliser qu'il y a aussi beaucoup d'autres choses qui comptent. Vous n'avez pas le contrôle sur la possibilité de gagner une médaille. Vous ne pouvez contrôler que votre performance. C'est vraiment tout. »
Ne ratez aucun moment des Jeux grâce au Liveblog de Beijing 2022 en cliquant ici
Le programme de Mikaela Shiffrin aux Jeux Olympiques de Beijing 2022
Mardi 15 février (si elle décide d'y participer)
- 11:00 : Descente femmes
Jeudi 17 février
- 10:30 : Descente du combiné alpin femmes
- 14:00 : Slalom du combiné alpin femmes **
Samedi 19 février (si elle décide d'y participer)
- 11:00 : Parallèle par équipes mixtes, 8es de finale
- 11:47 : Parallèle par équipes mixtes, quarts de finale **
- 12:14 : Parallèle par équipes mixtes, demi-finales **
- 12:37 : Parallèle par équipes mixtes, bronze **
- 12:46 : Parallèle par équipes mixtes, finale 1 **
Les horaires sont donnés en heure de Pékin.
** sous réserve de qualification