Magnifique doublé familial à l’arrivée du triathlon : Alistair Brownlee conserve son titre!
Le Britannique Alistair Brownlee a conservé son titre de champion olympique de triathlon, jeudi face à la plage de Copacabana, en devançant son frère Jonathan, médaillé de bronze à Londres, et le Sud-Africain Henri Schoeman.
Alistair Brownlee est le premier triathlète de l'histoire à conserver sa couronne olympique, dans une course qui aurait pu connaître le même podium qu'en 2012, sans l'absence sur blessure du quintuple champion du monde espagnol Javier Gomez, médaillé d'argent à Londres. Le Sud-Africain Richard Murray, distancé de 1 min 23 sec après les 40 km de vélo, a failli réussir un des come-back les plus ahurissants de l'histoire du triathlon olympique en échouant finalement à six secondes du podium, derrière son compatriote Henri Schoeman.
Alistair Brownlee est toujours resté dans les premières positions, 4e après les 1500m de natation parcourus en 17:24, 2e après les 38.49km à vélo, avalés en 1h13.52, et parti pour un doublé familial avec son frère Jonathan sur le circuit de quatre tours pour 10km de course à pieds. Le Français Vincent Luis a tout d’abord tenté d’accompagner les deux britanniques sur les premiers kilomètres, mais il a craqué, se faisant tout d’abord avaler par Henri Schoeman, avant de finir à la 7e place.
A l’avant, Alistair s’est irrésistiblement détaché de Jonathan, et a parcouru le dernier tour seul à l’avant, applaudi par les très nombreux spectateurs massés au bord du parcours au Fort Copacabana, terminant son effort en 1h45:01, six secondes avant son petit frère. Henri Schoeman, lui, a contenu jusqu’au bout la furia de son compatriote Murray pour couper la ligne à 42 secondes du vainqueur. Les Brownlee, qui réalisent un doublé historique après avoir pris l’or et le bronze à Londres, se sont écroulés côte à côte derrière la ligne d’arrivée, et se sont chaudement congratulés. Comme des frères.
En fait, les résultats officiels donnent à Alistair un avantage de six secondes sur Jonathan, mais il aurait pu être beaucoup plus conséquent si, certain de devenir double champion olympique, l’ainé n’avait pas pris le temps de goûter pleinement son triomphe, ralentissant à l’approche de la ligne d’arrivée avec un énorme sourire barrant son visage, et se retournant pour voir où en était son frère cadet. « J’étais confiant », a-t-il expliqué, « Nous nous sommes entraînés jusqu’à nos propres limites. Je savais que j’avais creusé le trou à la fin, alors j’ai coupé mon effort pour en profiter au maximum ! ».
« On l’a fait! »
Quatre ans après, la fratrie Brownlee obtient donc ce qu’elle était venue chercher à Rio : le doublé. « C’est fabuleux. Nous voulions déjà l’or et l’argent à Londres en 2012, et cette fois, nous y sommes arrivés! » s’est réjoui le double champion olympique. « Quand Jonny a franchi la ligne d’arrivée, je lui ai dit « On l’a fait! ». Nous avons tous deux traversé des années difficiles. Nous nous sommes poussés au maximum. Voir votre petit frère arriver une dizaine de secondes après vous, c’est phénoménal, et tellement satisfaisant… »
En course pour un troisième titre à Tokyo ? « Je peux être là en 2020. Je pourrais le faire. Je verrai comment mon corps réagit. Je pourrais faire des courses longue distance sur la piste aussi. »
Revenant sur sa rivalité avec Jonathan, Alistair Brownlee explique encore : « On nous a souvent parlé de ça, et nous n’avons jamais donné une bonne réponse. Cela dure depuis que nous avons trois ans. S’affronter en football, au tennis de table, courir autour des jardins, nous avons toujours fait ça, Mais gagner l’or et l’argent, ça vient d’un travail collectif. Si je fais une mauvaise séance, il me pousse et il se passe la même chose dans l’autre sens. »
Enfin, en comparant cette victoire avec celle de Londres, le triathlète entré dans la légende à Rio le 18 août 2016 explique : « A Londres, j’étais vu comme le super favori. Ils m’avaient quasiment donné la médaille avant la course. Mon principal sentiment après coup, c’était le soulagement. Je peux apprécier celle-là beaucoup, beaucoup plus ! »
Jonathan Brownlee raconte que les deux frères ont écrit leur propre histoire durant l’année écoulée. « Nous avons réussi à revenir en grande forme. Je ne suis pas un gars émotif d’habitude, mais aujourd’hui, je suis très ému. C’était dur. Je pense que je suis un gars robuste du Yorkshire. » Il estime aussi qu’il se rapproche de son frère ainé. « J’étais souvent battu par Alistair, mais j’ai progressé d’un rang par rapport la dernière fois à Londres. En fait, je me suis un peu mieux entraîné que lui, et si ça c’était terminé au sprint, j’aurais pu gagner. Peut-être que dans quatre ans, il sera plus vieux, plus lent et avec des cheveux gris ! ».
Henri Shoeman n’a pour sa part pas de mots pour décrire son bonheur. « Vous ne pouvez pas éprouver un sentiment plus fort qu’avoir une médaille autour du cour. Je suis extrêmement fier. J’ai rendu l’Afrique fière. Croyez-le ou pas, il y a une semaine, j’avais la fièvre, et une température élevée. Mais le docteur m’a donné l’autorisation de courir. Peut-être que ce temps de repos supplémentaire m’a donné cette petite réserve en plus! ».