Alistair Brownlee a conservé à Rio 2016 le titre olympique du triathlon qu’il avait remporté dans une ambiance indescriptible à Londres en 2012. Les deux fois, son frère Jonathan l’a accompagné sur le podium, en bronze à domicile, et en argent pour un fameux doublé familial en terre carioca !
Le 18 août 2016 à Fort Copacabana, Alistair Brownlee mène une course impériale. Il se maintient constamment dans le groupe de tête de son troisième triathlon olympique, 4e après les 1500m de natation parcourus en 17:24, 2e après les 38.49km à vélo, avalés en 1h13.52, et parti pour un doublé familial avec son frère Jonathan sur le circuit de quatre tours pour 10km de course à pieds. Alistair se détache irrésistiblement de Jonathan, et parcourt le dernier tour seul à l’avant, applaudi par les très nombreux spectateurs massés au bord du parcourt, terminant son effort en 1h45:01, six secondes avant son cadet. Les Brownlee, qui réalisent un doublé historique après avoir pris l’or et le bronze à Londres en 2012, s’écroulent côte à côte derrière la ligne d’arrivée, et se congratulent chaudement. Comme des frères.
Quatre ans après, la fratrie Brownlee obtient donc ce qu’elle était venue chercher en terre carioca : le doublé. « C’est fabuleux. Nous voulions déjà l’or et l’argent à Londres en 2012, et cette fois, nous y sommes arrivés! » se réjouit le double champion olympique. « Quand Jonny a franchi la ligne d’arrivée, je lui ai dit « On l’a fait! » Nous avons tous deux traversé des années difficiles. Nous nous sommes poussés au maximum. Voir votre petit frère arriver une dizaine de secondes après vous, c’est phénoménal, et tellement satisfaisant… ». Un mois plus tard, le 18 septembre à Cozumel (Mexique), lors de la finale des championnats du monde 2016, les Brownlee captent un peu plus l’imagination et les coeurs du monde sportif : parti pour l’emporter, Jonathan est victime d’un terrible malaise à quelques encablures de l’arrivée. Alistair et le médaillé de bronze sud-africain des Jeux de Rio Ronald Schoeman sont juste derrière. Ce dernier s’envole vers la victoire. Alistair s’arrête, attrape le bras de son frère, l’enroule autour de son cou et le porte littéralement vers la ligne pour une médaille d’argent et une autre en bronze. L’image de ce final si émouvant fait le tour du monde.
Tout en poursuivant des études qui le mèneront à un diplôme en science du sport et en physiologie à l’université de Leeds puis à un Master en finance, Alistair Brownlee est introduit au triathlon à un très jeune âge. En 2006, il est sacré champion du monde junior à Lausanne, ce qui le décide à se consacrer pleinement à son sport. A 20 ans, il dispute les Jeux de Beijing 2008 où il est le meilleur britannique, à la 12e place. En 2009, il remporte son premier titre mondial « élite » à Gold Coast (Australie), mais sa progression vers les Jeux de Londres est contrariée par des blessures. Une fracture de fatigue au fémur gâche sa saison 2010, il redevient champion du monde en 2011, puis en février 2012, il s’abime le tendon d’Achille. A quelques mois des Jeux, le champion du monde britannique passe par des moments difficiles. « Je me suis demandé si j’allais réussir un jour à m’améliorer, ou juste être capable de m’entraîner et de courir proprement à nouveau. » Mais il réussit à reprendre sa domination mondiale à trois mois des Jeux à domicile et explique : « J’ai loupé trois mois d’entraînement, ce qui n’est jamais idéal, trois mois hors des Jeux. Mais cela peut arriver. L’année olympique est une année rigolote. Je n’ai aucune chance d’en faire trop, puisque je n’ai repris l’entraînement que depuis six semaines, c’est donc le seul point positif à retenir ».
Alistair Brownlee est en pleine possession de ses moyens et fait partie des principaux favoris au moment de se jeter à l’eau dans la Serpentine le 7 août 2012, au milieu de 54 autres concurrents et d’une foule incroyable qui remplit Hyde Park et se masse le long du parcours cycliste qui va « tourner » autour des principaux monuments de la capitale anglaise. Il sort de l’eau après les 1500m dans le groupe de tête, au moment où Jonathan récolte 15 secondes de pénalité pour une transition hors-zone. Alistair reste à l’avant dans les 47km à vélo. Lors des 10km de course à pieds, il se détache en compagnie de son frère et de l’autre favori de cette épreuve olympique, l’Espagnol Javier Gomez. Mais le britannique, poussé par la foule, se détache irrésistiblement et termine en solitaire, passant la ligne d’arrivée 11 secondes avant Gomez, avec un temps de 1h46.25 qui constitue un nouveau record olympique. Jonathan arrive ensuite, exténué, à 31 secondes. « Ce fut une course incroyable, et la foule a été merveilleuse. Mes oreilles bourdonnent encore de tout ce bruit » dit Alistair Brownlee après avoir gagné la 19e médaille d’or britannique aux Jeux de Londres.
Les quatre années qui séparent Alistair Brownlee des Jeux de Rio sont à l’image de celles qui ont précédé ceux de Londres. Sa blessure au tendon d’Achille a eu des conséquences, et il doit se faire opérer de la cheville en août 2015. Avant cela, lui et Jonathan se sont maintenus au sommet de leur sport. Alistair est champion d’Europe 2014 à Kitzbühel et remporte la même année la course des Jeux de Commonwealth à Glasgow. Avant de se faire opérer, il s’impose en Coupe du monde au Cap (Afrique du Sud) et Londres, tandis que « Jonny » l’emporte à Auckland (Nouvelle-Zélande) et à Gold Coast (Australie). De retour en compétition en avril 2016, le brillant Alistair se dit « assez confiant » pour les Jeux de Rio. « SI les choses vont dans mon sens, avec un peu de chance et en restant tranquille avec ma cheville, alors je pourrai être sur la ligne de départ à Rio dans la meilleure forme possible. L’endurance en sport est tout ce qu’un athlète peut demander ». Il a vu juste !
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