Les Jeux d’hiver deviennent pérennes
Lors de la cérémonie de clôture le 5 février 1924, le président du CIO Pierre de Coubertin prend la parole et déclare notamment : « Les sports d’hiver sont parmi ceux dont la pureté est la plus grande et c’est pourquoi j’ai, pour ma part, tant désiré les voir prendre place de façon définitive dans les manifestations olympiques.
Ils nous aideront à veiller autour de l’idée sportive afin de la préserver du mal. Pratiquement, il y a certes des difficultés grandes à la réalisation de ce dessein, mais c’est un avantage précieux qu’une expérience de début comme celle que nous venons de faire ici. Que tous ceux qui en ont préparé le magnifique succès reçoivent donc le tribut de notre reconnaissance ».
Dans le rapport officiel qu’il rédige, Frantz Reichel écrit pour sa part : « Le succès des Jeux de Chamonix ne fut pas moindre auprès du public, qu’auprès des nations conviées à y participer. Insuffisamment instruit au début, semble-t-il, il fut rapidement captivé par la grandeur du cadre et la diversité de cette manifestation. Il accourut en foule de tous les points de la région, puis de Paris et des Grandes Villes avoisinantes et des milliers de spectateurs, définitivement conquis à la saine et rude beauté des Sports d’Hiver, composèrent un public qui vibra passionnément aux exploits des athlètes Olympiques.
Il y eut matière à s’enthousiasmer devant les foudroyants démarrages d’un Jewtraw ou le déboulé puissant d’un Skutnabb, devant la descente impressionnante, à la direction de son bobsleigh d’un La Frégeolière, l’envolée à 58 mètres, sur ses skis, d’un Thams ou la virtuosité des joueurs de hockey canadiens qui, sur leurs lames rectilignes d’acier, offraient un spectacle d’une élégance et d’une noblesse des gestes inégalables ».
La semaine de Chamonix représente un formidable succès pour les sports d’hiver et pour leur reconnaissance internationale. Les nations nordiques qui ont brillé de mille feux au sein d’une opposition internationale, n’ont plus de raisons de se ranger contre la création des Jeux d’hiver. C’est pourquoi le CIO décide, lors de son Congrès à Prague en mai 1925, de re-qualifier la « semaine internationale des sports d’hiver » de Chamonix comme les « premiers Jeux Olympiques d’hiver », ouvrant dès lors un cycle de quatre ans comportant les deux éditions olympiques. La Charte des Jeux d’hiver est également adoptée lors de ce Congrès où il est décidé que l’organisation sera confiée en priorité au pays de la ville hôte des Jeux d’été… lorsque la possibilité existe.