Le judoka néerlandais Anton Geesink assomme le public local
Des Jeux au Japon suscitent inévitablement un énorme intérêt pour le judo. Inutile de dire qu’il s’agit d’un sport que beaucoup associent au Japon, et nombreux étaient les Japonais qui attendaient de leurs judokas qu’ils remportent des médailles d’or. Et ce également dans la catégorie reine des Jeux de 1964 à Tokyo, la catégorie open. Or, terrible nouvelle, cette première médaille d’or des Jeux n‘était pas japonaise mais européenne, remportée par le Hollandais Anton Geesink. Pourtant, sa victoire n’était pas véritablement une surprise tant il est vrai que le parcours mené par Geesink jusqu’aux Jeux de 1964 avait démontré ses énormes compétences.
Il avait tenté de participer aux Jeux Olympiques quatre ans auparavant en se qualifiant comme lutteur à une époque où le judo ne figurait pas encore au programme olympique, mais il avait toujours le judo en point de mire. Après être devenu, en 1961, le premier judoka non japonais à remporter le titre de champion du monde, il arrivait aux Jeux de 1964 revêtu des habits de favori.
Les Japonais avaient choisi Akio Kaminaga pour porter leurs espoirs mais ce dernier approchait déjà du terme de sa carrière qui avait atteint son apogée avec l’argent des Mondiaux de 1958. Kaminaga et Geesink furent tous deux tirés au sort pour la première manche que le Hollandais remporta sur décision. Le Japonais parvint cependant jusqu’en demi-finale où il obtint une victoire durement acquise contre l’Allemand Klaus Glahn.
La demi-finale de Geesink se déroula quant à elle d’une manière totalement opposée puisque seules 12 petites secondes lui suffirent face à l’Australien Theodore Boronovskis pour gagner et retrouver Kaminaga.
La lutte fut des plus serrées pendant neuf minutes et elle se déroula dans une ambiance tendue et porteuse d’espoirs. C’est alors que Kaminaga lança une attaque que son adversaire contra avant de se voir jeté au sol. Quelques secondes plus tard, l’arbitre fit signe, marquant la victoire de Geesink.
Il mit un terme à sa carrière de compétition avant les Jeux Olympiques suivants mais se mit à la lutte au Japon, joua dans un film retraçant l’histoire de Samson et se distingua en occupant un poste de direction dans son propre sport. C’est à lui qu’on doit l’idée des tenues de judo bleues et blanches permettant aux spectateurs de mieux différencier les athlètes. Il fut coopté au Comité International Olympique en 1987 avant de devenir, 10 ans plus tard, membre du groupe des rares judokas à être promus au plus haut niveau du sport, soit le 10e dan.