Le docteur portugais vise la gloire olympique à Tokyo

L’olympienne Ana Rente jongle avec deux occupations très stimulantes et intenses : trampoliniste et médecin généraliste. Cela représente une énorme charge de travail, mais son engagement vis-à-vis de deux objectifs demeure inébranlable : "Cela ne vaut pas la peine de faire quelque chose dans la vie si on n’en profite pas", déclare-t-elle.

Le docteur portugais vise la gloire olympique à Tokyo
(Gettyimages)

"Une force de la nature", c’est ainsi que le superviseur dans son cabinet médical la décrit, ajoutant qu’Ana fait preuve d’une "force inimaginable".

Née à Coimbra en 1988, et vivant maintenant à Lisbonne, Ana s’est essayée à de nombreux sports lorsqu’elle était enfant, mais c’est dans la salle de gymnastique qu’elle a découvert sa passion, en rebondissant sur un trampoline : "J’ai vraiment aimé cette sensation… de pouvoir voler un peu", se souvient-elle.

Son désir de devenir médecin a mis plus de temps à émerger et il est directement issu de son obsession sportive, nourrie par la curiosité d’en savoir plus sur le fonctionnement du corps humain.

Ana travaille aujourd’hui 40 heures par semaine, et après une journée complète au cabinet, elle trouve l’énergie de s’entraîner au Lisboa Ginásio Clube, sous la direction de ses deux entraîneurs, Luís Nunes et Carlos Nobre. Elle reconnaît cependant qu’il lui arrive parfois de se débattre avec son emploi du temps épuisant.

"À la fin de la journée, quand je dois aller à l’entraînement, je suis très fatiguée. J’ai parfois l’impression que je ne m’entraîne pas assez car je dois concilier mon métier et ma carrière sportive", confie-t-elle.

"Ce n’est pas uniquement de la fatigue physique, c’est aussi psychologique. Chaque journée est en effet identique : je dois travailler six heures et ensuite aller m’entraîner."

La Portugaise a percé sur la scène internationale en remportant le titre aux Championnats d’Europe juniors 2004, mais elle a dû patienter 11 ans avant de monter sur son premier grand podium chez les seniors, une troisième place dans l’épreuve synchronisée des Jeux européens de 2015 à Bakou (AZE), en compagnie de Beatriz Martins.

Elle avait vécu sa première expérience aux Jeux Olympiques sept ans plus tôt à Beijing 2008 où, à l’âge de 20 ans, ses nerfs l’avaient trahie et l’avaient contrainte à se contenter de la 16e place. Quatre ans plus tard, à Londres, elle avait cependant amélioré sa performance en se classant 11e.

Dans la perspective de Rio 2016, Ana Rente a décidé d’adopter une approche différente, en faisant le choix audacieux de rompre pendant deux mois avec sa carrière médicale afin de se concentrer sur l’entraînement : "Je sentais que j’étais proche de l’épuisement physique et psychologique et que vouloir tout faire serait trop", analyse-t-elle.

Bien qu’elle n’ait pas réussi à atteindre la finale, elle a quitté Rio avec une bague de fiançailles, après que son compagnon Gustavo Simoes l’a demandée en mariage sous les anneaux olympiques. Comme sa fiancée, Gustavo gère un emploi du temps chargé, puisqu’il concilie sa carrière sportive (il a également concouru en gymnastique à Rio 2016), avec ses études de nutritionniste.

Ana confie qu’elle préfère vivre "un jour à la fois", mais ses espoirs de succès olympique restent intacts et son ambition est désormais d’aller encore plus loin à Tokyo en 2020. "Lorsqu’on n’arrive pas à atteindre ses objectifs, on trouve la force de s’améliorer ultérieurement", indique-t-elle.

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