Le coureur sud-soudanais Akoon Akoon rêve d’autres conditions d’entraînement
Akoon Akoon est l’un des trois athlètes seulement du Soudan du Sud à participer à Buenos Aires 2018. Le coureur a terminé dernier de sa série du 800 m hommes lors de la première étape, mais étant donné les difficultés qu’il a à s’entraîner dans son pays, il a déjà gagné une bataille rien qu’en se présentant sur la ligne de départ.
Lorsqu’il a quitté la piste, après avoir terminé dernier de sa série du 800m lors de la première étape, Akoon Akoon avait le visage baigné de larmes. Avec un chrono de 1 min 54 sec 54, il venait de terminer à près de quatre secondes du premier de la course.
Son pays d’origine, qui est situé en Afrique de l’Est, compte environ 13 millions d’habitants. Le pays est indépendant du Soudan depuis 2011, mais du fait des difficultés politiques et économiques actuelles, les athlètes comme Akoon ont peu d’occasions d’acquérir le volume d’entraînement et l’expérience nécessaires pour devenir champions.
« Je m’entraîne beaucoup, mais cela ne suffit pas », souligne Akoon. « Une personne m’accompagne, mais je ne dispose ni d’une salle ni des équipements sportifs qui existent ici. Tout est excellent à Buenos Aires et je reste étonné par les équipements technologiques et la piste d’entraînement moderne. »
Akoon s’est qualifié pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse de 2018 via une compétition nationale qu’il a remportée, mais face aux athlètes du monde entier présents à Buenos Aires 2018, il se retrouve en queue de peloton.
« Si on n’est pas bien entraîné, on ne peut pas courir avec des athlètes qui le sont », dit-il.
Le jeune coureur a commencé à s’entraîner en athlétisme assez récemment. « J’ai découvert l’athlétisme il y a quatre ans à l’école. C’est là que se déroulent les compétitions, puis on entre en équipe nationale et c’est comme ça que j’ai débuté. Au niveau de la popularité, l’athlétisme vient en second au Soudan du Sud, juste derrière le football », ajoute-t-il.
Et comme si les difficultés qu’il éprouve pour s’entraîner chez lui ne suffisaient pas, Akoon Akoon indique qu’il a du mal à s’adapter au climat différent de l’Argentine.
« Ici, il fait beaucoup plus froid qu’au Soudan du Sud », constate-t-il. « Chez nous, il fait beaucoup plus chaud. Je souffre beaucoup. Hier et avant-hier, il faisait très frais. La température de Buenos Aires est similaire à celle du Kenya. »