Le BMX Freestyle va apporter un « regard neuf » sur les Jeux Olympiques de Tokyo 2020
L’ajout du BMX Freestyle Park au programme des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 complète l’ascension de ce sport, parti de la rue pour finir dans la compétition internationale la plus prestigieuse qui soit. Daniel Dhers, superstar du BMX, estime que le public olympique peut s’attendre à voir quelque chose de radicalement différent.
Le BMX Freestyle Park a parcouru un long chemin en peu de temps. La première Coupe du monde à part entière de la spécialité, organisée par l’Union Cycliste Internationale (UCI) en collaboration avec le Festival International des Sports Extrêmes (FISE), n’a en effet vu le jour qu’en 2016. Avant de figurer au programme de Tokyo 2020, la discipline sera en action pour la première fois sur la scène olympique aux Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de Buenos Aires 2018. Une belle opportunité de préparer Tokyo 2020 pour une partie des jeunes riders.
« Cela va être un énorme événement pour notre sport », dit Daniel Dhers, à propos de la décision récente d’inclure l’épreuve aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020. « Cela va aider sans aucun doute les meilleurs riders, et montrer au monde ce qu’est le BMX Freestyle. »
Selon un avis largement partagé, le public va aimer ce qu’il va voir. L’épreuve carbure en effet à l’adrénaline, avec un mélange de figures et de sauts monstrueux, qui se succèdent sur une série de rampes et de larges obstacles, le tout dans un parc de 30 m sur 50 m. Chaque athlète doit effectuer deux runs (manches) d’une minute, en cherchant à impressionner les juges par la difficulté, l’originalité, le style, la fluidité, la prise de risque, la hauteur et l’exécution de ses figures.
Quand les gens vont voir notre sport et constater le plaisir que nous avons et ce que nous faisons, cela va être positif pour les Jeux Olympiques DANIEL DHERS - DANIEL DHERS
Daniel Dhers, qui fait figure à 32 ans de parrain du freestyle, est certain que l’apparition de son sport sur la scène olympique va lui permettre d’être plus largement et mieux perçu.
« Les gamins disent : “ Mes parents ne vont pas m'aider, ils pensent que je me cherche des ennuis sur mon vélo”, mais une fois que nous serons aux Jeux Olympiques, cette mentalité va commencer tout doucement à changer », explique-t-il.
Le lauréat des World Series du FISE 2014 est également catégorique : selon lui, tout le monde sera gagnant, car le BMX Freestyle a beaucoup à offrir aux Jeux.
« C’est une compétition, c’est certain, mais ce n'est pas qu'une question de règlements, dit-il. Quand les gens vont voir notre sport et constater le plaisir que nous avons et ce que nous faisons, cela va être positif pour les Jeux Olympiques, ça va leur apporter du sang neuf. »
Dhers a vu les riders s’adapter de manière impressionnante à la dimension compétition du sport, qui a éclaté longtemps après qu’il a contribué à préparer le terrain, vers le tournant du siècle. Mais cette épreuve a finalement conservé la spontanéité juvénile, l’imprévisibilité et la technique éblouissante qui ont attiré les athlètes au premier chef.
Malgré le rythme de croissance du BMX Freestyle sur l’échelle sportive, le sport semble absolument prêt pour la prochaine étape. Tous les riders que Dhers connaît ont posté des réactions enthousiastes sur les réseaux sociaux à l’annonce de l’ajout de l’épreuve au programme des Jeux Olympiques de Tokyo 2020.
« Notre sport a fait bien plus qu’essayer simplement de se maintenir à l’avant-garde », dit Daniel Dhers.
L’UCI et le FISE ont été déterminants dans la gestion de la transition du Freestyle, et ce qui est essentiel pour les riders, c’est qu’ils ont fait cela en conservant intacte l’intégrité du sport.
« La première fois que nous nous sommes assis avec l’UCI, j’ai aimé leur discours introductif : "Nous n’essayons pas de modifier le sport, nous l’aimons tel qu’il est et nous souhaitons simplement lui faire atteindre un nouveau palier. Mais nous ne voulons pas lui faire perdre son état d’esprit" », explique Daniel Dhers.
Ce dernier a joué un rôle important dans cette évolution. En portant cette initiative, le Vénézuélien a fédéré ses camarades riders et est devenu de facto leur porte-parole.
Le BMX a ainsi accompli avec succès la mission difficile de se faire connaître sur toute la planète, sans perdre son côté indépendant sauvagement attrayant.
Et l’objectif de Dhers réside désormais dans les opportunités enrichissantes qui se trouvent devant lui.
« Le niveau des figures va s’élever, car il y a désormais une plus grande motivation et beaucoup plus de ressources disponibles, dit-il. Je m'entraîne et je lis quelques trucs sur la psychologie. Je n’ai personne pour me former là-dessus, mais je pense que cela va changer. »
Si je finis par gagner la médaille d’or, elle récompensera l’un des plus petits pays dans l’un des sports les plus modestes, qui vient juste d'être introduit aux Jeux Olympiques. Ce serait dingue DANIEL DHERS -DANIEL DHERS
Daniel Dhers espère que tout cela mènera à un seul résultat : « Si je finis par gagner la médaille d’or, elle récompensera l’un des plus petits pays dans l’un des sports les plus modestes, qui vient juste d'être introduit aux Jeux Olympiques. Ce serait dingue », dit-il avec un large sourire.