Deuxième des Jeux de Beijing en 2008, la Russie n'avait plus remis les pieds sur un podium, toutes compétitions confondues, depuis le dernier de ses quatre titres mondiaux conquis en 2009, face à la France. Les Françaises, elles, décrochent l'argent et la première médaille olympique du hand féminin français.
Dans ce match qui a longtemps tardé à s'enflammer, les Russes ont quasiment toujours mené. Et lorsqu'une opportunité de prendre les commandes s'est présentée aux Françaises dans le dernier quart d'heure (14-14), elles ont affiché leurs limites dans le jeu d'attaque placée. La blessure de leur capitaine Alexandra Lacrabère, si performante durant tout le parcours des « Bleues » à Rio, en 2e mi-temps, leur a également posé de sérieux problèmes.
L'équipe du « sorcier » Ievgueni Trefilov avait déjà joué un mauvais tour aux Françaises en quarts de finale des Jeux de Beijing en 2008, au terme d'un match extrêmement serré (32-31 a.p.).
Cette année, la Russie s'annonçait comme un sérieux outsider et a confirmé son retour au premier plan, sept ans après le dernier de ses quatre titres mondiaux. Avec son jeu d'attaque rapide et ses tireuses, elle avait déjà battu la France en phase de poule (26-25). Et elle se présentait à cette finale, gorgée de confiance grâce à sa victoire sur la Norvège, double championne olympique en titre, en demi-finales.
« Je suis si heureuse ! Je pense que je suis la femme la plus heureuse au monde, ici et maintenant » a dit la Russe Anna Vyakhireva, la meilleure marqueuse de la finale (5 buts) a égalité avec les Françaises Siraba Dembele et Allison Pineau. « Nous étions la meilleure équipe et nous le croyions vraiment, tout notre groupe. Cela veut tout dire dans ma vie sportive. J’ai vécu toute ma vie pour ça ». Elle aussi très performante sur le terrain, Vladlena Bobrovnikova parle d’un rêve devenu réalité. « C’est le premier titre olympique de la Russie en handball féminin. Je suis tellement heureuse que je n’ai pas de mots. »
« La marche était un peu haute en finale », a expliqué l’entraineur français Olivier Krumbholtz, « En termes de blessures, on a eu beaucoup de problèmes. Là, on était trop diminué, on a raté beaucoup de tirs mais on a eu beaucoup de courage. C'était pas très loin, parce qu'on est bien revenu, mais elles ont plus de maîtrise, elles sont meilleures que nous et elles méritent largement leur titre. C'est la médaille du travail pour les joueuses, de l'envie, de la bonne ambiance. On n'a fait que les mettre en ordre de bataille, tout simplement, et on aurait signé des deux mains pour cette médaille d'argent donc il ne faut pas être triste, il faut être heureux. »
« Bien sûr, c’est difficile » a réagi Allison Pineau, « Je suis vraiment déçue. Mais nous nous sommes battues avec tout ce que nous avions. Ça n’a pas été facile en 2e mi-temps, dans les 15 dernières minutes, parce qu’Alexandra s’est blessée ». Alexandra Lacrabère n’est pas déçue « Je suis contente malgré le fait qu'on a perdu. C'est historique, ce qu'on vient de faire. C'est exceptionnel, je m'en souviendrai toute ma vie ».
La Norvège se contente du bronze
Les Norvégiennes, doubles championnes olympiques en titre, ont pris la médaille de bronze dès samedi après leur victoire face aux Néerlandaises (36-26) lors de la "petite finale".
Les Nordiques ont survolé cette réédition de la dernière finale du Mondial, en décembre au Danemark, qu'elles avaient déjà remportée haut la main.
L'arrière Nora Mork, meilleure marqueuse de la compétition, s'est encore illustrée avec 7 buts. Elle a été bien épaulée par sa capitaine Stine Oftedal et Amanda Kurtovic (6 buts chacune).C'est la sixième médaille olympique pour la Norvège après donc les deux en or (2008, 2012), deux en argent (1988, 1992) et une autre en bronze (2000).
« Ça a été bon de revenir en force après le match contre la Russie », a dit Amanda Kurtovic, « Il n’y avait rien d’autre dans nos têtes que ramener cette médaille de bronze à la maison. Il y a eu beaucoup de larmes après notre défaite en demi-finale. Nous nous sommes seulement dit qu’il nous fallait une médaille, rien d’autre. Nous nous sommes concentrées sur ce que les Néerlandaises avaient à nous proposer, et nous les avons arrêtées. »