L’Arena Carioca 3, site des compétitions d’escrime de Rio 2016, a servi de cadre à l’épreuve test de la discipline qui s’est déroulée du 23 au 27 avril. Cette compétition comprenait le Grand Prix d’Escrime de Rio et les Championnats du monde par équipes de fleuret féminin et de sabre masculin, les deux épreuves par équipes écartées du programme olympique cette année.
Compétition à l’épée individuelle, le Grand Prix, étalé sur deux jours, a lancé les hostilités. Les 128 tireurs en lice chez les hommes et chez les femmes ont ainsi eu un premier aperçu de la plateforme novatrice de l’arène, en forme de X, qui enrichit l’expérience spectateur en autorisant jusqu’à quatre assauts en même temps.
Chez les femmes, la Russe Tatiana Logunova a obtenu une victoire surprise en plaçant sous l’éteignoir la Chinoise Xu Anqi, No 1 mondiale, 5-3 pour décrocher son premier titre de la saison, sa compatriote russe Olga Kochneva complétant le podium
Dans la compétition masculine, magnifiée par la présence des 10 premiers mondiaux, la victoire est revenue à l’Ukrainien Bogdan Nikishin, No 5 mondial, qui a gardé son sang-froid pour coiffer le Suisse Benjamin Steffen 15-13. La troisième place est revenue à un autre Ukrainien, Anatoliy Herey.
« C’était une répétition générale en vue des Jeux Olympiques et j’ai donc toutes les raisons d’espérer que je m’y comporterai aussi bien », a déclaré Nikishin, 35 ans, en revenant sur son triomphe.
Deux jours plus tard, tous les projecteurs étaient braqués sur le fleuret féminin par équipes, compétition dans laquelle la Russie a repoussé les assauts de l’Italie en finale et pris sa revanche de l’an dernier où le même quatuor italien s’était imposé.
En tête dès les premiers assauts, les Russes ont été aiguillonnées par la performance de leur No 2 mondiale, Inna Deriglazova, qui a repoussé une offensive tardive d’Arianna Errigo, qui la devance sur l’échiquier mondial, pour s’imposer à l’arraché 45-39. Du coup, Valentina Vezzali, l’idole de l’escrime italienne, a été privée d’un 17e titre mondial pour son ultime sortie sur les pistes.
« L’escrime a été toute ma vie », a indiqué Valentina Vezzali, championne olympique à six reprises, au soir du dernier acte d’une carrière bien remplie. « Je trimballe mon fleuret avec moi depuis l’âge de 6 ans et des poussières, et tous les deux, nous avons partagé des émotions, des déceptions, des médailles, des coups de malchance et des larmes de joie comme de colère. »
« Aujourd’hui, ce n’est pas le crépuscule que je vois, mais plutôt l’aube de nouveaux combats à disputer et à gagner », a-t-elle ajouté.
La France a obtenu la médaille de bronze à la faveur d’une large victoire 45-18 sur la république de Corée.
Au sabre masculin par équipes, qui a clôturé cette épreuve test, la logique a été respectée puisque les favoris russes ont battu la Hongrie en finale, 45-38. La Russie a mené pratiquement de bout en bout et c’est Alexey Yakimenko, champion du monde en titre de sabre individuel, qui a marqué le point gagnant face à Aron Szilagyi, champion olympique individuel à Londres 2012 et No 3 mondial.
La bataille pour le bronze a été remportée par la Roumanie, 45-35, aux dépens de l’Iran, révélation du tournoi, qui a obtenu le meilleur résultat de son histoire dans des championnats du monde.
L’épreuve test a été précédée par une démonstration de l’opération « Rio aime l’escrime » qui a eu lieu au Fort Copacabana. Mettant en scène les trois armes, ce festival de deux jours a permis aux escrimeurs brésiliens de pointe, dont Nathalie Moellhausen, 12e épéiste mondiale, de faire admirer leurs compétences sur une piste de spectacle, et au public de s’essayer à ce sport.
Parallèlement, le programme de l’École d’escrime, financé par la FIE, touche à sa fin. En place depuis les deux derniers mois, cette initiative s’est soldée par un succès, à l’issue de sa tournée dans près de 40 écoles et quartiers d’un certain nombre de banlieues de Rio. Elle a permis à des milliers de jeunes enthousiastes de se familiariser avec l’escrime.