La légende olympique Marit Bjoergen révèle les secrets de sa carrière, laquelle lui a permis d'entrer dans les livres d'histoire

Elle a pris sa retraite après être devenue aux Jeux de PyeongChang 2018 l'olympienne de sports d'hiver la plus titrée de tous les temps, mais il n'en a pas toujours été ainsi. La spécialiste du ski de fond Marit Bjoergen a été confrontée à des échecs à répétition sur la plus grande scène sportive du monde. Avec le recul, la Norvégienne est toutefois reconnaissante pour tous ces moments difficiles.

La légende olympique Marit Bjoergen révèle les secrets de sa carrière, laquelle lui a permis d'entrer dans les livres d'histoire

On a en effet du mal à imaginer que Marit Bjoergen ait pu quitter les Jeux Olympiques à deux reprises sans aucune médaille d'or. À Salt Lake City en 2002, elle était une jeune fille enthousiaste de 21 ans, ravie de décrocher l'argent dans le relais féminin 4 x 5 km. Quatre ans plus tard, Marit Bjoergen prévoyait de s'imposer aux Jeux et de se lancer dans une véritable ruée vers l'or. Les observateurs en étaient aussi convaincus.

Le fait que ça ne se soit pas concrétisé a plongé la Norvégienne dans le doute. Mais la douleur a finalement précipité un changement d'approche qui lui a permis au final de remporter plus de médailles olympiques d'hiver que quiconque dans l'histoire.

"C'était une édition des Jeux Olympiques très difficile, je n'en garde pas que de bons souvenirs mais je pense que c'est la raison pour laquelle j'ai réussi à avoir une telle carrière", confie Marit Bjoergen,  14 ans après être rentrée de Turin 2006 avec une seule médaille d'argent remportée dans l'épreuve du 10 km. 

(Getty Images)

"J'ai beaucoup appris de cette expérience. J'avais eu des difficultés, puis j'ai trouvé le bon entraînement pour moi et mon corps a bien réagi. Je savais que j'avais cela en moi, mais j'ai dû changer beaucoup de choses dans mon entraînement pour y arriver et surtout adopter le bon état d'esprit."

Une fois qu'elle a trouvé la bonne recette, tout s'est bien passé.

"J'ai appris qu'il était très important d'être heureuse", a déclaré Marit Bjoergen, qui a remporté sa huitième médaille d'or à 37 ans dans la dernière course individuelle des Jeux de PyeongChang 2018. "Vous devez travailler tellement dur et vous voyagez beaucoup, donc vous devez vous sentir bien, avoir une bonne équipe autour de vous et de bons coéquipiers."

Au moment où elle a participé aux Jeux de Vancouver 2010, Marit Bjoergen était quatre fois championne du monde et avait remporté deux fois la Coupe du monde de la Fédération Internationale de Ski (FIS). Mais elle devait encore prouver qu'elle pouvait le faire sur la plus grande scène de toutes.

"C'était évidemment très spécial pour moi à cause de ces années où mes résultats [olympiques] n'avaient pas été très bons", indique Marit Bjoergen à propos de son premier triomphe olympique, obtenu dans le sprint féminin en 2010.

Une fois que Marit Bjoergen a commencé à décrocher des victoires, plus rien ne l'a arrêtée. Elle a ensuite remporté le 15 km en skiathlon et le relais féminin 4 x 5 km. Elle a également remporté l'argent au 30 km et le bronze au 10 km.

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Heureuse et couronnée de succès, Marit Bjoergen est devenue encore plus forte. Sa relation avec le double champion olympique de combiné nordique Fred Borre Lundberg, avec qui elle a eu son premier enfant en 2015, n'a fait que la renforcer.

"Quand je pensais en avoir fini, il s'est toujours tenu à mes côtés en me donnant la motivation pour continuer à travailler d'arrache-pied", a expliqué Marit Bjoergen. "Cela signifie énormément. Il est l'une des raisons pour lesquelles j'ai continué aussi longtemps et mon fils aussi."

Aux Jeux de Sotchi 2014, elle était inarrêtable. Elle a d'abord défendu son titre de championne du 15 km en skiathlon avant de s'associer à sa compatriote Ingvild Flugstad Oestberg pour décrocher l'or en sprint par équipes et de remporter pour la première fois le prestigieux titre du 30 km classique.

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Les victoires ont continué à s'accumuler pendant et entre les éditions des Jeux Olympiques. Fait incroyable : la skieuse de 40 ans a remporté des médailles dans chacune des épreuves auxquelles elle était inscrite aux Jeux de PyeongChang 2018 avant de finalement mettre un terme à sa carrière. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : une carrière caractérisée par huit médailles d'or olympiques, quatre d'argent et trois de bronze, 18 titres de championne du monde et 114 victoires en Coupe du monde pour 303 départs.

Peu nombreuses sont les personnes, même chez les plus grands champions, qui peuvent se retirer à leur guise tout en restant au sommet. Mais Marit Bjoergen l'a fait.

"Je savais que c'était ma dernière grande course", a déclaré Marit Bjoergen concernant le 30 km classique aux Jeux de PyeongChang 2018, épreuve qu'elle a remportée avec une marge de 109 secondes. "J'avais un objectif, celui de remporter une médaille d'or [individuelle] et je savais que le 30 km était mon épreuve fétiche. Tout était bien ce jour-là, la forme, les skis… tout."

"C'était plutôt unique de finir ma carrière comme ça. J'avais laissé mon fils à la maison et j'étais loin de lui depuis de nombreuses semaines. Je savais que c'était ma dernière course et qu'ensuite je rentrerais à la maison pour m'occuper de lui."

Deux ans après ce moment magique, rien ne semble avoir altéré la passion de cette championne.

"J'aime ma vie aujourd'hui", a-t-elle déclaré. "J'ai désormais une vie plus normale. Bien sûr, je ne me dis pas tout le temps : "Oh, je suis l'athlète olympique d'hiver la plus titrée de tous les temps". J'ai une famille, je me concentre sur cela. Bien sûr, tout le monde me connaît, mais je pense que la nouvelle génération arrive et qu'elle trouvera de nouveaux modèles à admirer. Je suis toujours connue en Norvège, c'est sûr, mais ma vie est restée la même."

"Je ne me concentre pas tellement sur ce que j'ai fait, mais c'est exceptionnel d'avoir [le record du plus grand nombre de médailles olympiques d'hiver] et de voir combien de temps je peux le conserver."

"C'est unique. Si je peux le garder, cela signifie beaucoup pour moi. Nous verrons bien."

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