La 'jeune Jedi' Sally Fitzgibbons est prête à épater le public avec des manœuvres aériennes lorsque le surf reprendra

La surfeuse australienne Sally Fitzgibbons pense qu'il y aura un changement profond dans le surf féminin lorsque l'action reprendra après le confinement dû à la pandémie de COVID-19. Alors que ce sport se prépare à faire ses grands débuts olympiques, Sally Fitzgibbons et ses pairs sont prêts à mettre les figures aériennes sur le devant de la scène.

5 min
La 'jeune Jedi' Sally Fitzgibbons est prête à épater le public avec des manœuvres aériennes lorsque le surf reprendra
(Getty Images)

Sally Fitzgibbons n'a jamais eu l'intention de rester sans rien faire pendant le confinement. Ce n'est pas dans sa nature. Ainsi, en plus de créer une nouvelle application, d'organiser des archives photographiques et de s'entraîner sans relâche, l'Australienne a également été le fer de lance d'une révolution dans le surf féminin.

"Je pense qu'on va assister à une recrudescence de manœuvres aériennes lorsque nous reprendrons la compétition", a déclaré Sally Fitzgibbons, triple finaliste des Championnats féminins de la Ligue mondiale de surf (WSL). "Les choses vont changer. Les manœuvres sont très difficiles. Celles que vous voyez dans tous les films de surf sont super techniques. Elles m'ont toujours fascinée."

(Getty Images)

Les mois qu'elle a passés confinée sur la côte sauvage de la Nouvelle-Galles du Sud, à plusieurs heures au sud de Sydney, lui ont finalement donné la chance d'intégrer des manœuvres aériennes à son répertoire. Cela n'a pas été facile, même pour quelqu'un qui a été au plus haut niveau de la compétition au cours des 11 dernières saisons.

"Vous passez par un tourbillon d'émotions, vous vous posez beaucoup de questions, et puis vous accumulez beaucoup de bleus, a-t-elle déclaré en riant.  Mais vous vous ressaisissez et vous recommencez. Les programmes d'entraînement sont chargés et nous n'avons pas d'habitude le luxe d'apprendre de nouvelles manœuvres.

Regardez certains des meilleurs spécialistes [de manœuvres aériennes] du monde, comme Filipe Toledo ou Italo Ferreira, la façon dont ils maîtrisent ces manœuvres, on croirait qu'ils ne sont jamais passés par ce processus délicat, qu'ils n'ont jamais été blessés ou qu'ils n'ont jamais pris de coups de planche. On dirait qu'ils y sont arrivés tout de suite parce qu'ils donnent l'impression que c'est facile. C'est toute la beauté de ce sport. Cette recherche de la perfection est inspirante.

J'ai fait d'énormes progrès à l'entraînement, mais je pense que le véritable défi, c'est de placer régulièrement ces manœuvres dans votre programme en compétition, quand vous êtes sous pression, même si elles sont super risquées."

L'analyse que Sally Fitzgibbons a faite après chaque session – elle admet être obsédée par tous les petits détails - a eu un côté positif pour les fans. Elle a en effet partagé une grande partie des images sur les réseaux sociaux. La jeune femme de 29 ans est fermement convaincue qu'il en va de sa responsabilité de partager son expérience.

"Il y a peut-être cinq ans, les gens se disaient : 'C'est très difficile à accomplir, tu devrais garder ces tours de passe-passe comme arme secrète', mais aujourd'hui, c'est tellement difficile d'arriver à tout synchroniser, alors pourquoi ne pas continuer à repousser les limites du surf féminin en partageant mes succès ?", a déclaré l'Australienne. 

"Ainsi, la prochaine génération peut les regarder et faire la même chose. Je pense vraiment qu'il est préférable que ce soit public, vivant et inspirant, parce que cela nous aide en tant que groupe à vouloir monter sur la planche et maîtriser ces manœuvres."

Pour Sally Fitzgibbons, c'est l'aspect mental du sport qui est essentiel. Le talent et la pratique ont leurs limites. Vous devez être en mesure de trouver au plus profond de vous ce qui est nécessaire au bon moment. Onze fois vainqueure de la WSL, la jeune surfeuse a toujours cherché de nouveaux outils et de nouvelles façons de 'comprendre un peu plus ce qui se passe au plus haut niveau'. Au bout du compte, tout dépend de l'athlète.

"J'aime le fait de ne pas avoir l'équipe avec moi tout le temps parce que c'est là que des trucs cools arrivent, il faut redoubler d'efforts et se débrouiller, a-t-elle souligné. Personne d'autre ne peut vous aider en temps réel – il faut vous faire confiance et croire en vous. Il faut choisir ses vagues et réagir sur le vif. Les grands de notre sport, ceux que j'admire, ont toujours été des Jedis pour ça.

J'apprends encore. Je suis une jeune Jedi."

(Getty Images)

Transmettre ses connaissances à des 'Jedis' encore plus jeunes a été une priorité tout au long du confinement alors que Sally est sur le point de sortir une application d'entraînement. Son but était de rassembler toutes les informations et tous les conseils qu'elle a recueillis pendant plus d'une décennie au plus haut niveau de son sport. Avec ce produit, tout le monde y trouvera son compte : enfants, parents, débutants et athlètes professionnels.

Cet engagement inébranlable à repousser continuellement les limites du surf permet de comprendre pourquoi l'Australienne est si enthousiaste à l'idée de participer aux Jeux Olympiques reportés de Tokyo 2020. Ça, et le fait qu'elle soit obsédée par les Jeux depuis aussi longtemps qu'elle s'en souvienne. L'autrefois très prometteuse coureuse de demi-fond était même dans le stade lorsque sa compatriote Cathy Freeman a époustouflé l'Australie en remportant l'or au 400 m à Sydney en 2000.

Comme elle l'a toujours espéré depuis le moment où il a été annoncé que le surf serait admis aux Jeux Olympiques, Sally Fitzgibbons est convaincue que le célèbre esprit olympique a déjà un effet sur son sport de prédilection. 

"C'est cool de voir notre culture australienne se construire. Cela nous a déjà unis et c'est vraiment génial. Nous sommes actuellement en train d'essayer de choisir un nom pour l'équipe", a déclaré la surfeuse qui a décroché en octobre 2019 une place dans l'équipe féminine australienne aux côtés de Stephanie Gilmore, sept fois championne de la WSL.

"Choisir le nom de votre équipe nationale est un grand moment. On rigole beaucoup. Il y a cet oiseau appelé 'sandpiper' (bécasseau). C'est un petit oiseau, un 'Speedy Gonzales' toujours sur la vague de bord, en mouvement ; j'aime le nom 'Aussie Sandpipers' (Les bécasseaux australiens)."

Elle termine, ne pouvant pas s'en empêcher, en déclarant : "Avec un nom pareil, on se sent pousser des ailes…"

Plus de