L’Italienne Sofia Tomasoni surmonte sa douleur pour se couvrir de gloire

Trois jours après s’être fracturé le nez en deux endroits dans un terrible accident sur l’eau, la kitesurfeuse italienne Sofia Tomasoni a décroché l’or lors d’une dernière journée haute en couleurs d’un sport qui faisait ses débuts aux JOJ.

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L’Italienne Sofia Tomasoni surmonte sa douleur pour se couvrir de gloire
(Buenos Aires 2018)

L’Italienne Sofia Tomasoni a fait fi d’un nez cassé, des recommandations des médecins et de l’inquiétude de ses parents pour effectuer le retour gagnant de ces Jeux, en devenant la première championne olympique de la jeunesse de kitesurf, dimanche. Le Dominicain Deury Corniel en a fait de même dans la compétition masculine.

Ils ne font pas les choses à moitié en Italie ! En l’espace d’à peine 72 heures, la Bolognaise Sofia Tomasoni a d’abord eu la peur de sa vie en étant entraînée vers un jet-ski de sécurité dans le moteur duquel ses lignes de kitesurf s’étaient accrochées, avant de laisser libre cours à sa joie dimanche sur le Rio Plata. « Le jet-ski a accroché une de mes lignes et j’ai été entraînée droit sur lui », raconte la jeune fille de 16 ans, en se souvenant de son accident de jeudi. « J’étais très choquée, traumatisée. J’ai beaucoup pleuré. »

Elle souffrait également si bien que les médecins de l’équipe italienne, qui ont soigné sa double fracture du nez, lui ont conseillé de ne pas continuer la compétition. Les parents de Sofia, qui sont à Buenos Aires, savaient que cette solution était peu probable. « Nous étions bien sûr très inquiets », explique Elena Tomasoni, la mère de Sofia. « Il n’y a aucune raison de risquer sa vie, mais nous faisons confiance à Sofia. Elle est très prudente et nous savions que si elle voulait continuer, c’était légitime. »

C’est ce qu’elle a fait. La championne du monde senior de Twin-Tip Racing 2018 est repartie sur l’eau le lendemain. « Je n’ai pas eu le temps d’avoir peur », dit-elle. « Je devais juste courir et ne jamais regarder derrière. »

Malgré sa ténacité, Sofia Tomasoni savait qu’elle n’était pas à 100 %. « J’ai pris des analgésiques, mais hier matin, au petit-déjeuner, j’ai décidé d’arrêter de les prendre. Ils m’étourdissaient et ralentissaient mon activité mentale dans l’eau. Alors je les ai jetés. La semaine a été très dure, mais je n’ai jamais baissé les bras, j’ai continué à me battre » dit Sofia Tomasoni. « Dans la difficulté, on devient encore meilleur. »

C’était une décision bien inspirée. Sofia Tomasoni est sortie en tête de la flotte à l’issue des deux demi-finales et lors d’une finale spectaculaire, elle a relégué l’Espagnole Nina Font et la Française Poema Newland au rang de deuxièmes ex aequo. L’Allemande Alina Kornelli, qui avait remporté cinq courses consécutives avant la dernière journée, s’est heurtée à Poema Newland en finale et a dû renoncer au podium la mort dans l’âme.

Le favori des hommes, Deury Corniel, qui avait remporté toutes ses courses sauf deux durant la semaine, n’allait pas connaître pareil sort. Le Dominicain de 18 ans a dominé la course de bout en bout alors que le Slovène Toni Vodisek et le Philippin Christian Tio se sont partagé la médaille d’argent. « J’étais très concentré », a déclaré Deury Corniel. « J’adore la compétition. J’ai baissé la tête et je me suis dit : "Mon heure est venue". »

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