Heureusement, aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Lausanne 2020, le hockey sur glace est un langage universel qui permet de surmonter les obstacles.
"C'est super sympa et nous devons trouver le moyen de nous entendre et de nous comprendre", explique Jakub Michalski (POL), qui fait partie d'une équipe de 3 contre 3 mêlant plusieurs CNO, avec des joueurs venus de Singapour, du Mexique et de Nouvelle-Zélande. Les treize joueurs de l'équipe se relayent sur la glace et seuls trois coéquipiers jouent en même temps.
"Il y a un Slovaque qui ne parle pas anglais, alors je l'aide à traduire ce que nous disent les coachs, ajoute Jakub Michalski. C'est génial parce que nous sommes devenus amis et cela m'aide à travailler mon anglais et mon slovaque."
Sa compatriote Anna Kot (POL) est du même avis. "Notre entraîneur est français et ne parle pas anglais. Moi je ne parle pas français, mais il y a une Britannique dans l'équipe qui me traduit les tactiques, explique-t-elle. C'est très inhabituel, mais c'est un bon moyen de se faire de nouveaux amis et d'apprendre de nouvelles choses sur le hockey."
Ce laboratoire linguistique s'est étendu à tous les participants de la compétition. "Au début, je discutais principalement avec les autres athlètes hispanophones, raconte Daniel Valencia (MEX). Mais une fois que vous êtes affecté à une équipe, vous commencez immédiatement à vous lier aux autres.
Vous devenez loyal envers votre groupe et vous voulez parler avec tout le monde. Il y a un Biélorusse dans mon équipe qui ne parle pas anglais, mais on trouve toujours le moyen de lui faire passer le message. Désormais, j'ai des amis de République tchèque, d'Espagne et d'Autriche. C'est fantastique."
Cette configuration peu commune a même reçu l'approbation des coachs nationaux, qui bénéficient ainsi d'une charge de travail allégée, puisqu'un seul manager est affecté par équipe.
Tobiasz Bigos (POL) est entraîneur de l'équipe de Pologne des moins de 16 ans. En temps normal, il dirigerait ses jeunes collectivement. Ici, les trois filles et les trois garçons de son équipe sont répartis dans six unités de couleur différente.
"Ils sont adversaires, alors j'ai toujours un gagnant, observe-t-il. Je leur parle individuellement après chaque match, mais j'aime cette organisation. Ils peuvent apprendre tellement d'une équipe composée de personnes issues d'horizons si différents."
Jouer contre vos amis les plus proches procure également un plaisir supplémentaire. "Jakub Trzebunia et moi sommes très bons amis, explique Jakub Michalski. On vit ensemble, on joue dans la même équipe de Pologne des moins de 16 ans, mais ici nous essayons de battre l'autre. On plaisante souvent entre nous sur la façon dont on espère gagner. C'est très drôle."
Dans le public, les spectateurs, eux, doivent trouver de nouveaux critères pour choisir quelle équipe encourager. "Je soutiens les bleus parce que le club de football que je supporte, le Grasshopper Club Zurich, joue en bleu", explique Hans Keller, un étudiant du coin.
"Et moi je soutiens les oranges parce que je n'aime pas son équipe de foot, ajoute son ami Noah Frey. Mais cela n'a pas vraiment d'importance. C'est une bonne façon de regarder du hockey. C'est un sport de vitesse et d'adresse. Et c'est une belle idée, des pays qui jouent ensemble."