Les porte-drapeaux des JOJ se souviennent avec fierté d'une cérémonie d'ouverture inoubliable
Les Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) d'hiver de 2020 à Lausanne seront, à n'en pas douter, inoubliables pour les quelque 1 872 jeunes hommes et femmes en lice sur la neige et sur la glace dans les jours à venir. Toutefois, pour la poignée d'athlètes choisis pour représenter leurs pays en tant que porte-drapeaux lors de la spectaculaire cérémonie d'ouverture de jeudi soir, l'expérience des JOJ a d'ores et déjà une saveur particulière.
Si l'on peut aisément pardonner aux 79 athlètes des JOJ portant le drapeau de s'être sentis nerveux avant de faire leur entrée dans la Vaudoise aréna, alors que la cérémonie d'ouverture battait son plein et que 8 000 spectateurs regardaient, le poids de l'attente a sans doute été ressenti le plus lourdement par Thibe Deseyn, skieuse alpiniste de 16 ans, laquelle a porté le drapeau pour la Suisse, le pays hôte de la manifestation.
De fait, Thibe Deseyn et sa croix suisse ont déclenché le tonnerre d'applaudissements le plus fort et le plus fier de la nuit. C'est un accueil auquel la jeune femme devra rapidement s'habituer ayant été encouragée de la même façon dans l'épreuve individuelle de ski-alpinisme féminin le lendemain pour finalement décrocher la médaille d'argent – moment qui a ainsi couronné deux jours mémorables pour la jeune Suissesse. Sa prochaine épreuve est le sprint féminin qui débutera lundi, suivie du relais multi-CNO de mardi.
Ainsi que l'a confié Thibe Deseyn au site web olympic.org : "Je pense que j'ai été beaucoup plus stressée avant la cérémonie d'ouverture qu'avant ma compétition ! Défiler avec le drapeau suisse était une expérience unique."
Et d'ajouter : "Mon entraîneur m'a appelé trois ou quatre jours avant pour m'annoncer [que j'allais être porte-drapeau]. Les organisateurs souhaitaient une femme car la délégation suisse est composée de 50 % de femmes et 50 % d'hommes, et ils voulaient une skieuse alpiniste car c'est un nouveau sport."
"[Après avoir porté le drapeau], j'ai regardé le spectacle avec la délégation suisse. C'était une cérémonie absolument magnifique."
Pour la skieuse alpine autrichienne Amanda Salzgeber – laquelle connaît le succès aux JOJ après avoir remporté l'or dans le combiné féminin ce samedi – la responsabilité de porter le drapeau était doublement importante. En effet, sa mère, Anita Wachter, avait remporté l'or olympique dans le combiné féminin aux Jeux d'hiver de Calgary 1988 et était devenue porte-drapeau de l'Autriche à Lillehammer 1994 six ans plus tard. En suivant les traces de sa mère, Amanda Salzgeber a eu la lourde responsabilité de représenter non seulement son pays, mais aussi sa famille.
"J'ai reçu un appel à mon arrivée ici. J'ai remporté une médaille d'argent dans l'épreuve par équipes au Festival olympique de la jeunesse européenne (FOJE) à Sarajevo l'année dernière, c'est pourquoi j'ai décroché cette place", a déclaré Amanda Salzgeber, dont le père, Rainer, a lui aussi skié pour l'Autriche.
"J'ai d'abord discuté avec ma mère et elle m'a conseillé de simplement profiter du moment. J'étais vraiment nerveuse [avant d'entrer dans la Vaudoise aréna] surtout quand j'ai vu le nombre de personnes qui s'y trouvaient."
"À mes côtés, il y avait Zoe Michael, porte-drapeau pour l'Australie. Elle est skieuse comme moi, donc nous avons un peu discuté. Elle était nerveuse aussi !"
"En fin de compte, c'était une formidable expérience pour moi de représenter l'Autriche. C'était juste un moment merveilleux."
Une appréhension initiale suivie d'une immense fierté – c'est le sentiment que partagent Thibe Deseyn et Amanda Salzgeber avec le curleur et porte-drapeau turc Selahattin Eser, dont le récit de la cérémonie d'ouverture résume parfaitement l'importance de la tradition du défilé des athlètes et la façon dont ce défilé confère à ceux qui ont la chance de brandir le drapeau des souvenirs à chérir tout au long de leur carrière sportive et au-delà.
"Quand j'étais enfant, j'étais scout et je dirigeais mon groupe, fonction qui impliquait que je porte un drapeau", a indiqué Selahattin Eser.
Et de poursuivre : "Même si je connaissais le processus, j'étais tellement stressé avant d'entrer dans l'arène pendant la cérémonie d'ouverture que la seule chose qui me préoccupait était de savoir si je pouvais agiter le drapeau ou non."
"Mais mes coéquipiers et toute la délégation turque m'ont soutenu. Quand j'ai porté le drapeau dans l'arène, j'étais vraiment fier. La seule chose que j'ai ressentie à ce moment précis était de la joie et de l'amour pour mon pays."