Journée mondiale du basketball : Avec l’équipe de France, les médailles se cherchent en-dehors du terrain

Par Nicolas Kohlhuber
5 min|
French basketball team during the 2023 FIBA World Cup
Photo de Lenoir/The Agency/FFBB

À l’occasion de la Journée mondiale du basketball du 21 décembre, découvrez comment la France est devenue une nation phare de la balle orange grâce à l’entente entre ses joueurs.

En moins de 20 ans, la France est devenue une nation majeure du basketball.

Après avoir manqué les Jeux Olympiques d'Athènes 2004 et Beijing 2008 ou la Coupe du monde de 1990 à 2002, les Bleus restent sur une décennie dorée. Ils ont gagné un EuroBasket, joué une finale aux JO et sont montés sur le podium de deux Mondiaux consécutifs depuis 2013. Sur cette période, seuls les États-Unis et l’Espagne ont gagné plus de médailles internationales qu’eux.

Nando De Colo a été un témoin privilégié de l’évolution des Tricolores. Avec ses 197 sélections en 15 ans, il a connu la lumière des dernières années, mais aussi la période d’ombre qui l’a précédée. Aujourd’hui, quand l'arrière évoque cette progression, il ne parle pas de terrain.

« Mon premier été en équipe nationale, on était peut-être une des pires équipes en Europe. Étape après étape, on a construit une équipe, on a commencé à grandir ensemble. Maintenant, on a gagné des médailles, donc c'est bien, mais on en veut plus », explique à Olympics.com celui qui a connu cinq défaites contre Israël, la Pologne, l'Italie (deux fois) et la Finlande lors de ses cinq premières sélections.

Le chantier dépassait alors les limites du parquet, mais la génération aussi talentueuse que travailleuse qui est passée par là n’en a pas eu peur. Elle a bâti son destin dans la difficulté des premières années et dans l’exigence de celles qui ont suivi. Un travail de tous les instants.

Son identité défensive et sa cohésion d’équipe sont venues sublimer ses qualités pour obtenir les succès dont la France rêvait. Aujourd’hui encore, ces mêmes atouts lui permettent de viser le podium des Jeux Olympiques de Paris 2024, malgré leur élimination au premier tour du Mondial 2023 cet été.

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La France, plus qu'une équipe

Il y a eu le french flair en rugby, il y a désormais le french spirit en basketball.

« On a une équipe qui est bien faite, avec des joueurs durs, motivés à gagner et qui n'ont peur de personne. C'est probablement notre plus grande force. On s'entend bien et c'est ce qui rend cette équipe si forte. On doit vraiment garder cet état d’esprit », détaille Evan Fournier.

Si la construction de l'équipe de France est une telle réussite, c'est parce que les efforts pour arriver à une telle alchimie ne se limitent pas aux entraînements. Les grandes compétitions et leur préparation regorgent de moments de vie qui soudent la Team France.

Du bizutage des néo-internationaux en dansant avec des inconnus aux totems comme une porte du village des athlètes de Tokyo 2020 en passant par des causeries mémorables : les leviers qui ont précédé les plus grands exploits du basketball français étaient rarement sportifs.

« Ce qui se passe sur le terrain, c'est peut-être 20% de qui nous sommes. Les 80 % restants se passent en-dehors, qui nous sommes, les liens que nous avons. Nous sommes amis, nous sommes proches et toujours heureux de nous retrouver en-dehors du terrain. C'est pour cela que cette équipe est si spéciale, parce que nos liens sont spéciaux », avoue Nicolas Batum. Frank Ntilikina confirme les propos de son capitaine.

« On a toujours un groupe de gars heureux d'être ensemble. Tout le monde est motivé et déterminé à réaliser de grandes choses ensemble. Je pense que cela vient aussi de comment on a grandi en regardant des gars comme Tony Parker ou Boris Diaw amener la France au plus haut-niveau. »

Cette transmission est le symbole d'une véritable culture propre à cette équipe de France.

Tony Parker et Boris Diaw hier, Evan Fournier et Rudy Gobert aujourd'hui, Victor Wembanyama demain : la France possède d'incroyables talents qui se mettent au service d'un collectif pour le rendre exceptionnel. Et tout est fait pour préserver cette solidarité.

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L'ambition en héritage

Le goût de l'effort et l'amitié sont des valeurs qui se passent de génération en génération. L'ambition aussi.

Quand Rudy Gobert est interrogé sur la première victoire de la France sur les États-Unis en match officiel, le pivot voit plus loin que les 40 minutes du quart de finale de la Coupe du monde 2019 disputé à Dongguan (89-79). Il pense déjà au futur.

« Je pense que c'était plus grand que nous. Maintenant, les jeunes générations, les U17, les U18, ils n'ont plus peur. Ils les respectent mais ils savent que c'est possible. »

Cette transmission est la première étape pour intégrer les plus jeunes à l'équipe de France, pour la faire gagner avec eux. Il y a un véritable dévouement au maillot frappé du coq et les anciens sont là pour y veiller.

« Même sans le dire, on ressent tous la même chose. Quand on enfile ce maillot, on donne tout. Qu'importe le résultat, on se doit de tout donner. Evan, Nicolas ou Nando parlent toujours. Tu peux toujours leur demander si tu ne comprends pas quelque chose. C'est bien pour les jeunes qui arrivent dans l'équipe. En voyant ça, tu te rends compte qu'on est tous sur la même longueur d'ondes et tu aimes ça », conclut Guershon Yabusele.

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