JO de Paris 2024 – Marathon : Nicolas Navarro, jeune papa zen aux ambitions dorées

6 minPar Guillaume Depasse
Nicolas Navarro of Team France
(KMSP/FFA)

Le marathon de Paris, il connait mais le marathon de Paris 2024, c’est autre chose. D’autant plus que lorsqu’il s’élancera sur la place de l’Hôtel de Ville, le 10 août, beaucoup de choses auront changé pour Nicolas Navarro, depuis la dernière fois qu’il a foulé les rues parisiennes.

En 2019, il franchissait la ligne d’arrivée du marathon de Paris en 2 h 11 min 53. L’année suivante, il passait sous les 2 h 10 min puis en 2021, il terminait 12e du marathon olympique des JO de Tokyo 2020.

En 2023, il est devenu papa d’un petit Nino, avec sa compagne Floriane Hot, championne du monde du 100 km sur route en 2022. Un changement majeur dans sa vie qui n’a rien enlevé à ses ambitions olympiques.

Bien au contraire.

Sur un parcours qui lui convient bien, le coureur d’Aix-en-Provence visera l’or. Pourquoi pas ?

« On sera à domicile, j'espère qu'il fera chaud, des conditions que j'aime bien… », expliquait le coureur français début mai, autour d’une eau pétillante en famille, sur la place d’un autre Hôtel de ville. Celui de sa ville d’Aix-en-Provence, quelques minutes après avoir vu passer la flamme olympique. « Ça reste ouvert, je ne me mets pas de limite. Je me fixe la première marche du podium. Ça va être dur mais je vais tout faire pour. »

Présentation du marathon hommes aux JO de Paris 2024

Nicolas Navarro sur la parcours : « C’est comme une étape de montagne du Tour de France »

Car le marathon de Paris a une spécificité particulière. Son parcours est magnifique et plein d’histoire, notamment en se dirigeant vers le Château de Versailles en référence à la marche des femmes sur Versailles du 5 octobre 1789 mais pour se rendre dans cette commune du sud-ouest parisien, ça monte.

En tout, le dénivelé positif est de 436 m. Inédit pour un marathon olympique.

« J'adore le parcours », explique le coureur de 33 ans, qui a fait plusieurs reconnaissance, particulièrement au niveau des portions montantes.

Depuis qu’il a commencé la course à pied vers 17 ans, après avoir fait du cyclisme, il a toujours varié les parcours. Au début, Navarro s’amusait avec son frère Julien en trail et lorsque sa pratique s’est professionnalisée, il n’a jamais arrêté les courses à dénivelé. Marvejols-Mende, Marseille-Cassis, ou encore le semi du Ventoux…

Pour Navarro, il a les qualités requises pour ce type de parcours.

« C'est comme le Tour de France, certains sont bons en montée, d'autres sur le plat. Là, c'est une étape de montagne donc on verra bien qui est le meilleur sur ce terrain-là. »

D’autant plus que sa préparation, qui culminait à près de 240 km par semaine à son pic, était clairement basée sur le profil de cette épreuve qui s’annonce mythique.

« Plus de côtes à l'entraînement et surtout, on travaille l'enchainement montée/descente puis remettre de la vitesse derrière car les dix derniers kilomètres sont plats. Le but est de ne pas finir trop mal le jour de la course pour finir le moins mal possible et essayer d'accélérer un peu à la fin quoi. »

La quasi-totalité des montées est concentrée entre le 14e et le 32e km. Cela s’arrête au moment du fameux « mur du marathon », et il va falloir être solide ensuite pour revenir sur Paris avec de l’énergie.

Solide, il l’a également dû l’être pour concilier vie de jeune parent, en juin 2023 à la naissance de son fils. Quelques semaines avant d’entamer les choses sérieuses pour préparer le marathon qui l’a propulsé vers les JO.

Parcours du marathon olympique des Jeux de Paris 2024

Floriane Hot sur Nicolas Navarro : « Il est toujours comme ça, zen »

« Au début, on ne savait pas trop comment ça allait se passer », raconte Navarro à propos de l’arrivée de Nino. « Ça a été compliqué les premières semaines, c'est un changement de vie, un changement de rythme. Tout est beaucoup plus millimétré mais on arrive à faire de belles choses quand même. »

En décembre dernier, alors que la course à la qualification olympique battait son plein, il courrait le marathon de Valence (Espagne) en 2 h 5 min s 53, qui sécurisait sa qualification pour Paris 2024. De son côté, sa compagne Floriane Hot devenait championne de France de marathon en mars 2024.

Le couple de coureurs semble équilibré et lorsque l’un se prépare, l’autre s’occupe de Nino. Aussi simple que cela. Et cela n’est pas valable que pour le sport.

Lorsque Nino pleure après quelques heures passées dehors en cette journée de relais de la flamme, Nicolas le prend et l’amène au bord de la fontaine de l’eau bénite, devant la Mairie d’Aix-en-Provence. Le temps de demander à Floriane comment Nicolas a changé depuis tout ce temps. Sa réponse est à l’opposé de la question. « Il est resté zen, même quand c’était galère », assure-t-elle.

« Avant Tokyo même, il était détente. Il est toujours comme ça. »

À Tokyo, pour ses premiers JO, il avait terminé 12e en 2 h 12 min 50. Un peu plus de quatre minutes après la légende Eliud Kipchoge, qui remportait sa deuxième médaille d’or sur cette épreuve mythique de 42,195 km.

À Paris, Kipchoge sera en quête d’un incroyable triplé, avec également une autre légende de l’athlétisme sur la ligne de départ, l’Éthiopien Kenenisa Bekele, trois médailles d’or olympique au compteur (5 000 m à Athènes 2004, 5 000 m et 10 000 m à Beijing 2008).

« Les légendes de l'athlétisme mondial, mais on essaie de ne pas ne sait pas trop penser à ça. Mais c'est quand même cool de les côtoyer dans la même course », reconnaît-il.

Zen. Toujours zen.

Rendez-vous ce samedi 10 août, dès 8h, pour le grand départ du marathon olympique.

Liste de départ du marathon hommes des JO de Paris 2024

Comment regarder Nicolas Navarro en direct aux JO de Paris 2024

En France, les JO de Paris 2024 sont à suivre sur France Télévisions ou Eurosport.

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