"Je veux que le monde soit meilleur" : La star du rugby Charity Williams montre son côté charitable
La star canadienne du rugby à sept Charity Williams – médaillée des Jeux Olympiques et des Jeux Olympiques de la Jeunesse – fait partie du nombre croissant d'athlètes qui souhaitent utiliser leur statut de sportifs comme une plateforme pour défendre le changement social.
Ayant participé à l'âge de 17 ans aux Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de Nanjing 2014, où elle a d’ailleurs décroché une médaille d'argent, la star canadienne du rugby à sept Charity Williams a été exposée aux valeurs olympiques dès son plus jeune âge.
Après avoir remporté une médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Rio 2016 à l'âge de 19 ans seulement, l'ailière au pied rapide s'est encore plus ancrée dans les idéaux du Mouvement olympique et, maintenant qu'elle s'est imposée comme l'une des meilleures joueuses de l'équipe canadienne de rugby à sept en constante progression, elle a également constaté l'impact que peuvent avoir les athlètes lorsqu'ils défendent des causes auxquelles ils croient.
Aujourd'hui âgée de 23 ans, Charity Williams souhaite utiliser son statut de médaillée olympique et de modèle pour défendre des questions qui lui tiennent à cœur, telles que les droits des femmes, l'égalité raciale et la durabilité. Face à la pandémie de COVID-19, elle a également manifesté son soutien à l'initiative Steps Up de l'île de Vancouver – mise en place par ses coéquipières Pam Buisa et Caroline Crossley – qui vise à collecter des fonds pour les membres de leur communauté locale éprouvant des difficultés financières en raison de la crise sanitaire actuelle.
Charity Williams nous parle ici de son désir de promouvoir le changement social, de l'impact de la pandémie de COVID-19 et de son espoir – comme le président du CIO, Thomas Bach – que les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 puissent agir comme une lumière au bout du tunnel...
Vous êtes entrée dans l'histoire en étant l'une des premières médaillées olympiques en rugby à sept. Comment la vie a-t-elle changé pour vous depuis lors ?
"C'était formidable d'être parmi les premiers [à participer au rugby à sept aux Jeux Olympiques] et puis d'obtenir cette médaille de bronze a été l'un des moments forts qu'aucune d'entre nous n'avait jamais eu dans le rugby et, honnêtement, dans nos vies. C'était assez incroyable. Ce qui me réjouit le plus depuis, c'est que tant de jeunes femmes se sont mises à faire du rugby après nous avoir vues obtenir cette médaille. Nous leur avons en quelque sorte ouvert la voie et j'aime vraiment faire partie de cette histoire".
L'égalité des sexes dans le sport est-elle une question importante pour vous ?
"Oui, c'est vraiment important pour moi. C'est parfois difficile parce que nous nous entraînons avec autant d’ardeur que n'importe quelle équipe masculine, mais souvent, nous nous rendons compte qu’on ne pense à nous qu’après coup, ou que nous sommes dans l’ombre. Je me bats toujours pour l'égalité des femmes et pour que nous soyons une équipe connue partout, comme n'importe quelle équipe masculine. Et je pense que les gens se rendent compte que c'est un énorme problème maintenant, et ils commencent à nous considérer davantage comme des égales. Mais c'est certainement quelque chose qui doit encore être travaillé. J'apprécie que les gens le remarquent et prennent des mesures, et je pense vraiment que cela va dans la bonne direction".
Vous sentez-vous responsable, en tant qu'olympienne, de parler des questions qui vous tiennent à cœur et d'utiliser votre plateforme pour faire le bien autour de vous ?
"Oui, je me sens vraiment responsable, et cette responsabilité s'est accrue au fur et à mesure que je joue un rôle plus important dans ce sport. J'apprécie vraiment d’avoir la possibilité d'atteindre autant de personnes. J'essaie de promouvoir les choses auxquelles je crois. Et si vous aussi vous croyez en ces choses, c'est formidable. Sinon, au moins, je le dis, je le fais savoir.
J'aime me battre pour l'égalité des femmes. J'aime me battre pour l'égalité des personnes noires. Charity Williams - Charity Williams
Personnellement, je veux que le monde soit meilleur. Et j'aime le fait que je puisse utiliser ma plateforme pour essayer d’y parvenir".
Vous vous êtes également associée à une marque de vêtements de sport qui fabrique ses tenues à partir de plastique recyclé. Le développement durable est-il un autre sujet qui vous tient à cœur ?
"Oui, surtout depuis que j'ai déménagé de Toronto à Victoria. Toronto est une grande ville. C’est la folie. Il y a tellement de monde et il se passe tellement de choses. Quand j'ai déménagé à Victoria, j'ai vu à quel point tout était beau dans la nature et, en vivant au bord de l'océan, la qualité de l'air est incroyable ici. Mais j'ai été choquée d'apprendre qu'il y a encore des déchets qui sont jetés dans l'océan. Honnêtement, je ne m'attendais pas à cela, vu la beauté de la nature ici. C'est pourquoi j'y tiens beaucoup et j'ai été très heureuse de m'associer à une entreprise qui essaie de faire quelque chose pour remédier à cette situation. C'est une initiative incroyable".
Qu'avez-vous ressenti lorsque les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 ont été reportés en raison de la pandémie de COVID-19 ?
"C'était vraiment un grand choc. J'avais l'impression que ma vie était mise en suspens. Vous travaillez si dur pendant quatre ans et puis, tout d'un coup, c'est fini. Ça semblait presque incroyable, comme si cela n'arrivait pas vraiment parce que ce genre de choses n'arrive jamais. Il a donc fallu un peu de temps pour accepter la décision et comprendre vraiment ce qui se passait. Mais vous ne pouvez pas vraiment être égoïste dans cette situation. Nous passons toute notre vie à nous entraîner pour les Jeux, mais des gens du monde entier souffrent, et nous ne pouvons pas nous mettre en avant. Je pense que c'est ce qui m'a permis d'accepter plus facilement, sachant que je dois rester à la maison pour ceux qui traversent beaucoup de difficultés en ce moment".
Dans quelle mesure votre vie a-t-elle été affectée par les mesures mises en place en raison de la pandémie ?
"C'est comme un monde complètement différent. Je fais partie de l'équipe depuis sept ans et le scénario était bien écrit. Nous faisions la même chose jour après jour. Nous nous entraînions tout le temps. Nous n'avions pas beaucoup de pauses et nous y mettions beaucoup d'efforts. Maintenant, nous ne savons pas vraiment quand nous allons pouvoir jouer à nouveau. Le plus grand changement est sans aucun doute le fait de ne pas avoir d'horaires fixes, de ne pas voir mes coéquipières tous les jours, de ne pas avoir mon entraîneur, de devoir trouver des moyens de m'entraîner seule. Ça devient un peu difficile parfois".
Pensez-vous que les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 peuvent être une "lumière au bout du tunnel", comme l'a suggéré le président du CIO, Thomas Bach ?
"Absolument. Je pense qu'en tant qu'athlètes, nous avons vraiment de la chance parce que nous pouvons toucher un grand nombre de personnes. Il y a eu tellement de moments sombres ces derniers temps. Je pense qu'il faudra encore un peu de temps avant de voir de la lumière, mais je me sens vraiment chanceuse d'être dans une position où je pourrai donner cela aux gens quand nous participerons à nouveau à des compétitions. Je pense que ce sera une lumière au bout du tunnel pour beaucoup de gens, et j’en suis vraiment heureuse".