FISE Montpellier 2023 - BMX Freestyle : Istvan Caillet : « Je suis sur une bonne lancée, il faudrait que ça continue »

En amont de la deuxième étape de la Coupe du monde de BMX Freestyle Park qui se déroule lors du FISE Montpellier 2023, du 17 au 21 mai, Olympics.com s’est entretenu avec Istvan Caillet, champion de France 2021. Unique représentant tricolore lors de la finale de la première étape à Diriyah (Arabie saoudite) en février, il explique les raisons de sa progression et de celle de l'équipe de France. 

6 minPar Awalice Fall-Mabon
Istvan Caillet - Championnats d'Europe 2022 - Munich (GettyImages)
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Lors du FISE Montpellier 2023 (17-21 mai), qui représente la deuxième étape de Coupe du monde de BMX Freestyle park, Istvan Caillet sera l'un des rideurs à suivre.

Cinquième lors de la première étape, à Diriyah (Arabie saoudite) en février dernier, il espère réitérer sa belle performance à domicile, comme il l'a expliqué à Olympics.com lors d'un entretien exclusif.

« Cinquième, je suis vraiment content et je sais que je peux faire mieux. On va essayer de réitérer tout ça à Montpellier. S'il y a vraiment une étape où je veux particulièrement bien faire, c’est celle-là », explique le rideur originaire de Toulouse. « Même quand tu discutes avec tous les autres rideurs du monde entier, c’est là qu’ils veulent venir. »

« Tous nos amis et tous nos proches viennent nous voir à cet événement, donc tu n'as pas envie de les décevoir. Ça te met d’autant plus de pression. »

Une pression que le Français va à nouveau ressentir pour la première fois depuis quatre ans. L’événement avait été suspendu en 2020 et 2021 à cause du Covid, puis Istvan Caillet avait manqué le grand retour de la compétition en 2022 à cause d’une blessure.

« L’an dernier, j’étais m’étais cassé le pied donc je n'ai pas pu le faire. Les qualifications [olympiques] n’avaient pas commencé donc ça ne m’a pas handicapé mais c’était frustrant ».

Depuis, sa blessure, beaucoup de choses ont changé. Et notamment un séjour à l'étranger qui a été déterminant dans sa progression.

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Partir pour mieux revenir

À Diriyah, c'était la première fois qu'il accédait à une finale de Coupe du monde. Un résultat de bon augure pour le reste de la saison.

« Je suis sur une bonne lancée, il faudrait que ça continue », déclare-t-il, avant de poursuivre. « Ça fait un moment que je cherche à faire une finale et enfin j’ai réussi. »

Derrière cette performance, des années de passion et de travail mais également une préparation particulière. « Cette année, j’ai fait quelque chose de différent. Je suis parti m’entraîner aux États-Unis et ça m’a vraiment fait du bien. »

Le champion de France 2021 a donc pu expérimenter différents parks et bénéficier des conseils d’autres rideurs avant d’entamer une nouvelle saison.

« Rouler dans des endroits différents fait que lorsque tu arrives en compétition, tu t’habitues plus facilement aux nouvelles rampes. Cottoyer des personnes différentes qui sont meilleures que toi t’élève encore plus ».

Lors de son séjour en Amérique du nord, Istvan Caillet est entre autre parti s'entraîner au DDASC (Daniel Dhers Action Sports Complex), la structure du rideur vénézuelien médaillé d'argent de Tokyo 2020, Daniel Dhers.

Cette décision d'aller s'entraîner outre-Atlantique n’a pas été sans conséquence pour Caillet : il n'a pas pu défendre son titre national après que les Championnats de France aient été reportés en octobre dernier, alors qu’il avait déjà son billet d’avion. Il n'a donc pas pu défendre ses chances face à son compatriote triple champion d'Europe Anthony Jeanjean : « C’était un regret, j’aurais bien voulu essayer de défendre mon titre. »

Néanmoins philosophe, il préfère se concentrer sur l’aspect positif de sa délocalisation temporaire. Cela lui a non seulement permis d’explorer des nouveaux parks et de tenter des nouvelles choses, mais il a également pu s’entraîner dans des structures couvertes, encore rares en France. Une réelle aubaine pendant la saison hivernale.

« On roulait au sec, dans une bonne énergie de groupe, ça m’a vraiment plu. Je me suis dit chaque année, je vais partir à l’étranger pour esquiver l’hiver en France. »

Sur la route du succès, il explique également que prendre du plaisir est capital pour garder sa motivation et atteindre ses objectifs. « Il faut que ça reste un plaisir avant tout. [Si tu] perds la motivation, tu n'as pas envie de rouler. Et avec notre niveau, on ne peut pas se le permettre, surtout quand on a des grosses compétitions qui arrivent ».

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Le niveau français est en perpétuelle expansion

Si pendant longtemps, l'épreuve de BMX Freestyle park du FISE a été dominée par les Américains, les Britanniques et les Australiens, la France a désormais rattrapé son retard, grâce notamment à Istvan Caillet et son coéquipier Anthony Jeanjean, qui a terminé 7e aux JO de Tokyo 2020.

« On est parti de loin. Si on regarde six ou sept ans en arrière, on avait du mal à atteindre les demi-finales. Il y avait vraiment un fossé entre les Français et certains pays. Maintenant les autres nations nous craignent. »

Un progrès qu’Istvan Caillet explique par la création d'une équipe nationale et le développement des infrastructures, notamment le Pôle France de BMX Freestyle. Un tout nouvel écrin équipé des meilleures dispositifs existants situé à Grammont, en périphérie de Montpellier.

« On manquait d’infrastructures en France. Quand ils ont créé l’équipe de France, il y a quatre ans, on avait enfin un park pour s’entraîner avec des résis (tapis en caoutchouc qui recouvre la surface traditionnelle, en bois ou en béton), un bac à mousse... Vraiment tout ce qu’il faut pour s’entraîner dans de bonnes conditions. Depuis, le niveau français a rattrapé tout ce temps perdu et on peut le voir avec les résultats d’Anthony [Jeanjean] ».

L’éclosion de l’équipe de France permet également aux athlètes de bénéficier d’un meilleur encadrement et d’un meilleur accompagnement, notamment grâce aux kinés, aux préparateurs physiques et mentaux. Plus rien n'est laissé de côté.

« On est très bien entourés », confirme Caillet.

Le fait de s’entraîner en équipe permet également de se motiver et de s’inspirer mutuellement.

« Avec l’équipe de France, on se tire tous vers le haut. Quelqu’un va faire telle ou telle figure et on va vouloir faire mieux. C’est ce qui a permis de rattraper, voire dépasser les autres pays. »

Istvan Caillet : Objectif Paris 2024

Le FISE Montpellier est la deuxième étape de la Coupe du monde 2023, qui occupe une place importante sur la route des Jeux Olympiques de Paris 2024, auxquels Istvan Caillet espère participer.

« C’est quelque chose qui me tient vraiment à coeur. Surtout que j’ai 30 ans et pour [Los Angeles] 2028, ça fera peut-être un peu tard et je n'aurai peut-être plus cette motivation. Mais pour le moment, je l'ai », confie celui qui était déjà suppléant aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020.

Un chemin encore long avant de pouvoir espérer performer Place de la Concorde, où auront lieu les épreuves de BMX Freestyle au Jeux. Mais il a cependant des objectifs déjà définis. Si pour 2023, ses aspirations sont de faire un maximum de contests et de se maintenir dans le top 24 mondial, c'est pour mieux préparer une potentielle qualification pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.

« C’est “LA” compétition, ça arrive tous les quatre ans donc tu as envie d’y être. »

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