Et de quatre pour les maestros soviétiques du hockey

Rares sont les équipes qui ont autant dominé un sport de la tête et des épaules et aussi longtemps que les stars du hockey sur glace de l’Union soviétique des années soixante-dix. Ce groupe a régné sur la discipline tout au long de la décennie, remportant sept Championnats du monde et deux titres olympiques, dont celui de 1976, sa quatrième médaille d’or consécutive dans la compétition.

Et de quatre pour les maestros soviétiques du hockey
(IOC)

Il est toutefois clair que l’équipe bénéficia du boycott du Canada – berceau du sport au XIXe siècle – sur fond de conflit portant sur la présence des pseudo-amateurs qui brillaient pour l’URSS.

Cela dit, la formation soviétique était pétrie de joueurs talentueux tels que l’ailier Valery Kharlamov qui, avec ses camarades de l’attaque Boris Mikhailov et Vladimir Petrov, constituaient la machine à marquer la plus dangereuse du hockey de l’époque.

Peu avant Innsbruck, le CSKA Moscou et le Krylya Sovetov, deux clubs soviétiques, s’étaient embarqués pour une tournée historique en Amérique du Nord afin d’y affronter des équipes professionnelles de la Ligue nationale de hockey (National Hockey League, NHL), tout comme l’avait fait l’équipe de l’Armée rouge.

On craignait que les Soviétiques ne pâtissent du limogeage d’Anatoli Tarasov, le légendaire entraîneur surnommé le « père du hockey soviétique », remplacé après un conflit relatif aux primes des joueurs. Mais ces doutes furent rapidement dissipés.

Le premier tour du tournoi disputé dans la patinoire olympique d’Innsbruck à peine commencé, la « Grosse machine rouge » dirigée par l’entraîneur Boris Kulagin, étrilla l’Autriche, nation hôte, par 16 à 3, avec huit buteurs soviétiques différents.

La veille, la Tchécoslovaquie, principale rivale de l’URSS, avait atomisé de la même manière la Bulgarie 14-1, malgré un début de grippe au sein de l’équipe. Il était donc totalement évident que les deux pays allaient se rencontrer en finale, pour régler une affaire palpitante, à coups d’épaules et de palets volants, et non dénuée de controverses.

Si les Tchèques bouclèrent le premier tiers-temps en tête, 2-0, l’équipe soviétique revint à la marque dans le deuxième tiers, grâce à des buts de Petrov et de Vladimir Shadrin. Mais à huit minutes de la fin du match, Eduard Novák marqua une troisième fois pour la Tchécoslovaquie.

Les Soviétiques reprirent rapidement leurs esprits et assommèrent leurs adversaires pour décrocher l’or grâce à deux buts marqués coup sur coup en fin de match par Aleksandr Yakushev et Valery Kharlamov - catalyseur de l’équipe, ce dernier était décrit comme un « poète » du hockey sur glace.

Après la finale, il apparut que František Pospíšil, le capitaine tchécoslovaque, avait subi un contrôle positif à la codéine, produit interdit présent dans un médicament utilisé pour soigner sa grippe. Il fut renvoyé chez lui et le résultat de son pays face à la Pologne fut déclaré nul et non avenu. La décision fut cependant prise après la finale, afin de ne pas gâcher l’engouement suscité par le choc des titans.

Tandis que l’URSS savourait sa quatrième médaille d’or consécutive en hockey sur glace, record égalé, l’Allemagne de l’Ouest s’octroyait le bronze, 44 ans après la première et seule médaille allemande en hockey sur glace.

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