Esposito : ravie d'avoir peut-être finalement la chance d'aller à Tokyo 2020
En janvier dernier, la championne olympique de pentathlon moderne Chloe Esposito annonçait qu'elle était enceinte et qu'elle se retirait des Jeux Olympiques de Tokyo 2020. La pandémie de COVID-19 qui a suivi l'a bien sûr inquiétée et bouleversée, mais elle lui a aussi offert la possibilité de peut-être défendre son titre...
Chloe Esposito has always lived life to a plan. Injuries would occasionally present a bump in the road but she invariably knew where she was headed and how she would get there. But 2020 came along and reduced that approach to rubble.
Chloe Esposito a toujours tout planifié dans sa vie. Des blessures sont parfois venues lui mettre des bâtons dans les roues, mais elle a toujours su exactement où elle allait et comment s'y rendre. Seulement, 2020 a perturbé tous ses plans. Tout d'abord, elle a découvert qu'elle était enceinte, une bonne nouvelle, bien qu'inattendue. Mais sa date d'accouchement tombait pile à la période durant laquelle elle était censée tenter de décrocher sa deuxième médaille olympique en pentathlon moderne. Puis, le COVID-19 est apparu et a totalement déstabilisé le monde entier. En période de traumatisme collectif et de chaos, toute lueur d'espoir et de positivité est encourageante.
"Dès l'annonce du report des JO d'un an, de nombreuses personnes m'ont demandé si je voulais encore aller à Tokyo. La réponse est oui, évidemment", a raconté Chloe avec un rire timide. Elle sait qu'une chance de remettre ses plans sur la bonne voie se présente peut-être à elle.
Bien sûr, l'Australienne fait preuve de prudence et assure qu'elle "aura le bébé d'abord et verra comment ça se passe". Elle ne manque pas d'ajouter, avec raison, que si elle ne participe pas aux prochains Jeux, elle sera ravie de participer à ceux de Paris 2024. Malgré tout, la jeune femme de 28 ans ne peut s'empêcher d'être séduite par cette nouvelle perspective :
"Ce serait un plaisir de participer aux Jeux de Tokyo. J'adore le Japon. C'est un de mes pays préférés."
L'ancienne n° 1 mondiale à la fin de l'année 2018 est aujourd'hui enceinte d'environ sept mois et elle est impatiente de retrouver sa forme, même si sa grossesse lui a apporté quelques bonus très appréciés.
"Ça se passe vraiment, vraiment très bien. Mon mari apprécie cette période parce que je suis plus détendue, peut-être un peu trop, par rapport à ce que je mange. Je ne fais pas de folies, mais si j'ai envie de quelque chose, je le mange", a-t-elle confié en riant. "En ce moment, j'adore les chips pimentées. Je n'en mangeais presque jamais avant, mais maintenant je ne peux plus m'en passer.
Mais j'ai quand même dit à Matt [son mari] l'autre jour que j'avais hâte de retrouver la forme. C'est une sensation qui me manque vraiment."
Toutefois, l'athlète a l'habitude de devoir être patiente et d'accepter les choses comme elles arrivent. Après son immense triomphe à Rio de Janeiro, où sa performance spectaculaire dans la dernière phase de combiné course/tir l'avait propulsée de la septième place à la médaille d'or et la sacrait première médaillée olympique de pentathlon moderne d'Australie, Chloe a pris un an de congé.
Elle a fait un magnifique retour et a vécu "la plus belle année de sa vie" en 2018, durant laquelle a remporté l'or aux Championnats du monde et s'est hissée en tête du classement. Puis, une blessure assez grave à son ischiojambier l'a forcée à s'arrêter et à consacrer l'année 2019 à son rétablissement et à la rééducation. Elle venait tout juste de retrouver sa fougue lorsqu'elle a appris sa grossesse et que le COVID-19 est apparu.
"Je m'entraîne encore un peu, mais aucune piscine n'est ouverte. J'irais nager si je pouvais. Du coup, je fais du Pilates et je me promène. Je courais encore il n'y a pas si longtemps, mais c'est devenu un peu trop difficile", a-t-elle expliqué.
Son père et entraîneur, Daniel Esposito, nageait et s'entraînait avec elle jusqu'à ce que tout ferme. Il a lui-même représenté l'Australie au pentathlon moderne aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984 et sa passion pour ce sport ne l'a apparemment jamais quitté. En effet, il a conduit sa fille cadette, Emily, jusqu'aux Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) en 2010, dans lesquels elle a concouru aux épreuves de tirs et de pentathlon moderne, et son fils Max aux JOJ de 2014. Daniel était bien sûr fier d'être présent à Rio il y a quatre ans. Il a non seulement eu la joie d'y voir Chloe remporter sa médaille d'or historique, mais il a également aidé Max, le plus jeune concurrent de l'épreuve masculine, à atteindre une septième place très honorable.
"Nous [Chloe et son père] en avons discuté [de Tokyo 2020], mais il ne veut pas me mettre de pression ou fixer de limite de temps, a révélé Chloe Esposito. Quand nous en avons parlé l'autre jour, il m'a dit : "je suis prêt pour un autre tour, Chloe" et je lui ai répondu : "je pense que moi aussi, Papa.""
Son frère, Max, travaille actuellement en Allemagne, ayant lui aussi dû mettre en pause ses rêves olympiques. Comme il a subi de nombreuses blessures au cours des trois dernières années, ses médecins l'ont informé que son corps avait besoin de 18 mois de repos pour guérir comme il se doit. Cette pause forcée n'a pas encore atténué sa ferveur, puisque Chloe a révélé que son frère cadet avait avoué, lors d'un appel récent, que "s'entraîner sérieusement lui manquait".
L'Esposito Express sera assurément de retour au complet d'ici Paris 2024. Les trois avaient orchestré leur raid à Rio depuis Budapest, "le meilleur endroit pour s'entraîner et concourir pour le pentathlon" selon Chloe. La famille y loue toujours un appartement, rempli de tout leur équipement, et "un an, un an et demi" après la naissance de son enfant en Australie, Chloe envisage de les faire tous redéménager dans la capitale hongroise.
"On sait que ça marche pour nous. L'escrime y est beaucoup pratiquée et c'est ce dont nous avons vraiment besoin pour garder le cap et être capables d'affronter les meilleurs", a-t-elle déclaré.
Mais avant cela, la championne olympique en titre fera tout son possible pour aller au Japon en juillet l'an prochain.