Enzo Lefort, le champion olympique d’escrime qui photographie les sports équestres

Le fleurettiste Enzo Lefort disputera l’étape de Coupe du monde de Plovdiv les 29 et 30 avril. Mais au mois de mars, il était au Saut Hermès, un concours d’équitation, en tant que photographe de presse.

3 minPar Guillaume Depasse
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(2021 Getty Images)

La passion pour la photo d’Enzo Lefort était connue, mais jusqu’ici, il capturait des scènes de son sport, de rue, ou encore d’architecture japonaise. Mais entre deux Coupes du monde d’escrime, le champion olympique de fleuret par équipes s’est échappé, le temps d’un week-end.

Du 18 au 20 mars dernier, il était au Grand Palais Éphémère à Paris pour le Saut Hermès, un concours international de sports équestres, en mission pour L'Équipe Magazine afin d’apporter son regard sur un sport qu’il ne connaît pas.

Une nouvelle expérience qui lui a permis de découvrir de nouveaux horizons, mais aussi de remarquer certaines similitudes avec sa discipline de prédilection.

« Venant d’un autre sport, j’ai plus tendance à m’arrêter sur la préparation, le rapport entre le cavalier et son cheval, le protocole en place, la façon dont le couple s’échauffe », explique-t-il à Cheval Magazine. « Ce sont des détails dans lesquels je ne peux pas m’empêcher de faire des parallèles par rapport à mon sport. »

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Attiré par les détails, les « signaux faibles »

Munis de plusieurs appareils photo argentiques, l’athlète de 30 ans qui a déjà publié deux livres photos (Behind the mask, qui illustre la diversité dans l’escrime, ainsi que Hors piste, qui rend hommage à la ville de Tokyo) s’est concentré sur les petits détails. Ceux qu’un spectateur ne remarque pas forcément.

« Je suis beaucoup moins qualifié et équipé pour prendre des photos d’équitation pure, d’un beau saut, d’un cheval en pleine détente, ce n’est d’ailleurs pas ça qui m’attire forcément mais plutôt les signaux faibles, un côté artistique, un changement de direction, mon œil est attiré par les touches de couleurs. »

Un expérience qui, comme ses compétitions, s’est préparée en amont afin de comprendre les subtilités des sports équestres.

« J’ai la chance d’avoir des amis pentathlètes et ainsi, il y a deux semaines, j’ai assisté à leur entraînement d’équitation à la Garde Républicaine. J’ai eu la chance pendant toute la séance d’être avec leur entraîneur qui m’a expliqué quelques points techniques pour aborder les obstacles, retenir, avancer, sans rentrer dans les détails il a essayé de m’initier un peu et c’était vraiment intéressant. C’est comme tout, si je fais un édito mode je me renseigne sur le modèle, le styliste, j’appréhende mon environnement. »

Avant la publication d'un nouveau livre, place à la Coupe du monde

Après la publication de ses photos début avril, il a pu retrouver son environnement le 16 avril à Belgrade, pour l’étape de Coupe du monde serbe. Lefort avait pris la 19e place, qui faisait suite aux 7e et 9e places lors de ses deux premières Coupes du monde de l’année 2022.

Alors qu’il prépare la publication d’un nouveau livre photos, il sera à la Coupe du monde de Plovdiv en Bulgarie, les 29 et 30 avril, pour tenter de remporter une première victoire cette saison.

Le champion olympique de Tokyo 2020 en fleuret par équipes, aux côtés d’Erwann Le Péchoux, Julien Mertine et Maxime Pauty, devra faire face à de grands tireurs, notamment l’athlète de Hong Kong, Chine, Cheung Ka Long, champion olympique et numéro 1 mondial, ainsi que ses dauphins Shikine Takahiro (JPN, 2e mondial) et Alessio Foconi (ITA, 3e mondial).

Ce sera l’occasion de transformer les bons résultats par équipes, avec notamment une victoire à Belgrade le 18 avril, en grande performance individuelle.

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