Elise Christie et les rêves d’or du patinage de vitesse sur piste courte britannique
Le patinage de vitesse sur piste courte est une discipline olympique depuis les Jeux d’Albertville en 1992. La Grande-Bretagne n’a gagné qu’une médaille, en bronze, avec Nicky Gooch sur 500 m hommes à Lillehammer en 1994. Les choses pourraient bien évoluer grâce à Elise Christie, la championne du monde toutes distances 2017 !
Elise Christie, qui dispute déjà à 23 ans ses deuxièmes Jeux Olympiques d’hiver à Sotchi 2014 après ceux de Vancouver 2010 (11e du 500 m, 19e du 1 000 m et 20e du 1 500 m), va y vivre un véritable cauchemar. Elle se présente pourtant sur la glace de l’Iceberg en championne d’Europe en titre du 1 000 m et du 500 m, mais tout va aller de travers. Pour diverses raisons, elle est en effet disqualifiée de chacune de ses trois courses, et notamment après la finale du 500 m qu’elle termine en passant la ligne d’arrivée en 2e position, mais après avoir bousculé l’Italienne Ariana Fontana. Un an après, elle dira : "Quand quelque chose vous brise le cœur, ça prend du temps pour l’aimer à nouveau", mais elle ajoute : "Le côté positif, c’est que ça fait déjà un an, il ne m’en reste donc plus que trois jusqu’à la prochaine fois !" Elle saura les mettre à profit…
Première médaillée mondiale britannique
Elise Christie naît à Livingston en Écosse (à 25 km à l’est d’Édimbourg) et commence par la pratique du patinage artistique. "Mais un club de patinage de vitesse sur piste courte a ouvert dans notre patinoire, et j’ai commencé à m’entraîner une fois par semaine jusqu’à mes 15 ans." Elle est en effet invitée à rejoindre l’équipe nationale et choisit alors de se concentrer pleinement sur son sport, s’installant à Nottingham pour s’entraîner à plein temps, tout en suivant ses études. Brillante junior, elle est sélectionnée à 19 dans dans la Team GB pour vivre sa première expérience olympique sur la glace du Pacific Coliseum de Vancouver lors des Jeux d’hiver 2010.
Dans la foulée, elle va écrire des pages de l’histoire du patinage de vitesse sur piste courte britannique : lors de la saison 2012-2013, elle est la première à monter sur un podium aux Championnats du monde (3e du 1 000 m à Debrecen en Hongrie), puis la première à remporter un classement de Coupe du monde, celui du 1 000 m. Aux Championnats d’Europe de Malmö en janvier 2014, elle remporte deux médailles d’or, avant de se rendre à Sotchi pour y vivre des Jeux pour le moins compliqués. De cette expérience, elle dira : "J’ai été très proche de tout laisser tomber. Je ne pensais pas que le sport pouvait avoir un tel impact sur ma vie, et je n’aurais jamais continué après Sotchi si je n’avais pas reçu le soutien de tant de personnes."
Victoire à PyeongChang et championne du monde pour l'histoire
Elle repart donc sur les chapeaux de roue : double championne d’Europe toutes distances en 2015 à Dordrecht (Pays-Bas) et en 2016 à Sotchi, première Britannique à gagner deux médailles d’argent lors des Championnats du monde de Moscou 2015 (500 m et 1 000 m), brillante en Coupe du monde avec en particulier deux victoires sur 1 000 m lors de l’étape pré-olympique de Gangneug à PyeongChang en décembre 2016. Cette montée en puissance va connaître un magnifique aboutissement lors des Mondiaux de Rotterdam en mars 2017.
Lorsqu’elle remporte la médaille d’or sur 1 500 m devant la Canadienne Marianne Saint-Gelais et la Coréenne Shim Suk-Hee, elle ouvre le palmarès du patinage de vitesse sur piste courte féminin britannique aux Championnats du monde. Et ce n’est pas fini ! Elise Christie est ensuite titrée sur 1 000 m, et décroche le bronze sur 3 000 m : au total, elle est championne du monde toutes distances avec 89 points, devant Marianne Saint-Gelais (68 pts) et Shim Suk-Hee (52 pts).
Le 12 mars 2017 est évidemment une date historique pour le patinage de vitesse sur piste courte made in GB. Le regard d’Elise Christie se tourne maintenant vers l’objectif suprême, à savoir les Jeux d’hiver 2018. "C’est étrange, mais j’ai probablement mes plus grands fans en République de Corée. Quand j’ai gagné l'épreuve test à PyeongChang, tout le monde criait pour m'encourager, c’était un sentiment merveilleux." Elle ajoute : "Je veux vraiment devenir championne olympique. Physiquement et psychologiquement, je me sens dans l’état idéal pour être capable de le faire."