De Londres à Rio, Mariana Pajón n’est pas prête à céder son titre du BMX !

De Londres à Rio, Mariana Pajón n’est pas prête à céder son titre du BMX !
(2012 Getty Images)

Mariana Pajón se présentera en tant que championne du monde en titre lorsqu’elle prendra le départ de la compétition olympique de BMX à Rio avec la volonté de conserver la médaille d’or si magnifiquement gagnée il y a quatre ans à Londres.

« En 2000, à 9 ans, j’étais une gymnaste et ne faisais pas de BMX. Je pensais alors que j’irai aux Jeux en tant que gymnaste. Je rêvais de ces moments-là qui me remplissaient d’orgueil et je voulais vraiment aller aux Jeux Olympiques », a raconté Mariana Pajón, née le 10 octobre 1991 à Medellin. Parallèlement, elle a enfourché une bicyclette dès l’âge de quatre ans. Elle choisira le BMX, encouragée par son père et son frère qui, tous deux, pratiquent la discipline en compétition. Une fois sur la selle de ce vélo conçu pour dévaler des circuits de terre bosselés, dans une compétition dérivée du motocross, la jeune colombienne va se mettre à tout gagner. 

Chaque année à partir de 2007, alors qu’elle est âgée de 16 ans, que ce soit dans la discipline olympique (roues de 20 pouces) ou en « cruiser » (roues de 24 pouces), Mariana Pajón s’adjuge un titre mondial. Chez les -16 ans en 2007, en « cruiser junior » en 2008, en 20 pouces junior en 2009, en cruiser sénior en 2010, et dans la discipline olympique en 2011. Année où Mariana Pajón devient la N°1 mondiale en remportant, outre le titre planétaire à Copenhague (Danemark), les championnats Pan Américains, latino-américains, sud-américains, d’Amérique centrale et des Caraïbes et nationaux. Elle est la sportive de l’année en Colombie

Pour Marianna Pajón, les Jeux de Londres 2012 démarrent par l’émotion majuscule de la Cérémonie d’ouverture, où elle défile drapeau en mains en tête de sa délégation. « Faire partie d’un sport non conventionnel, un sport qui était inconnu en Colombie, et représenter mon pays aux Jeux Olympiques, cela été un grand honneur », raconte-t-elle. « C’était une grande responsabilité de porter le drapeau à la cérémonie d’ouverture, et cela a montré aux Colombiens qu’il existait d’autres sports qui pouvaient les rendre fiers. C’était en même temps, un défi que je voulais relever. Je me suis concentrée afin de me rappeler chaque seconde de ce défilé drapeau en mains. De l’instant où je suis entrée dans le stade jusqu’à la fin de la Cérémonie d’ouverture, j’ai tout ressenti au plus profond de mon être ». 

« Est-ce que c’est vrai ? Est-ce un rêve ? »

Le 8 août 2012, Mariana Pajón est à pied d’oeuvre pour le « run » de qualification sur la piste du VeloPark de Lee Valley. Elle réalise le 3e temps (38.787) derrière la néo-zélandaise Sarah Walker (38.644) et l’Australienne Caroline Buchanan (38.434). « Je me suis sentie en pleine confiance à partir du moment où j’ai fait ce run qualificatif. J’ai signé un très bon chrono, j’ai senti que ça se passait bien pour moi sur cette piste ». 

Deux jours plus tard, la championne colombienne remporte sa demi-finale en trois runs qu’elle domine un à un. Lors de la finale à huit, elle s’élance de la ligne 4, qu’elle n’estime pas être la meilleure pour sa course, « Mais je me suis dit que si je dois gagner, je peux y arriver en partant de n’importe quelle ligne. Je vais juste y aller et faire ce que je sais faire. Je voulais emporter autant de souvenirs que possible de mes Jeux », dit-elle, ajoutant : « Je ne voulais pas que mes nerfs m’empêchent de profiter à fond du moment, puisque j’étais en train de réaliser mon rêve. Et je voulais me souvenir de tout. Je me sentais très calme, beaucoup plus que d’habitude. Ce n’était pas normal. Je me savais très bien préparée, et tout ce qui me restait à faire, c’était de donner le meilleur de moi-même ». 

Quand les coureuses sont lâchées du portillon, Mariana Pajón jaillit à l’avant de la meute « Je savais que mon heure était venue. J’ai pris un très bon départ. Quand j’ai compris que j’étais en tête et que la piste était libre devant moi, je me suis dit que je devais finir le tour sans faire d’erreur. J’ai réalisé vers le deuxième saut que personne ne pouvait me rattraper, je n’avais plus qu’à courir comme je savais que je pouvais le faire. Quand j’ai franchi la ligne d’arrivée, je ne pouvais pas croire ce qui venait de se passer. La première chose que j’ai faite, c’est d’embrasser le président de la fédération colombienne de cyclisme. Je lui ai demandé : « Est-ce que c’est vrai ? Est-ce un rêve, ou est-ce que cela se passe réellement ? » 

La marche victorieuse continue

« C’est un émotion impossible à expliquer, il y a tant de choses qui vous passent par la tête ! Vous vous sentez si fière d’être en mesure d’offrir cette médaille et ce grand bonheur à votre pays ! Voir monter mon drapeau et entendre mon hymne national dans un autre pays, m’a fait me sentir plus colombienne que jamais ». 

Championne olympique à 20 ans, Mariana Pajón ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Elle va continuer sa marche victorieuse jusqu’à deux mois des Jeux de Rio ! Elle remporte la Coupe du monde de BMX en 2013 et 2015, elle et championne du monde à Rotterdam en 2014, s’adjuge le titre du contre-la-montre BMX à Zolder en 2015, et enfin, le dimanche 29 mai 2016, chez elle à Medellin et sur la piste qui porte son nom (le « Complejo Mariana Pajón ») elle devance en finale des championnats du monde UCI Elite, l’Australienne Caroline Buchanan et l’Américaine Alise Post pour, comme en 2012, rejoindre les Jeux Olympiques en tant que championne du monde. Son objectif depuis son triomphe londonien est d’entrer dans la légende en conservant son titre à Rio. Toujours aussi forte, Mariana se donne les moyens d’y parvenir !

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