Maris Strombergs pour la passe de trois à Rio
Depuis son introduction au programme des Jeux Olympiques d’été, le BMX n’a connu qu’un seul champion olympique : le letton Maris Strombergs. Il est le seul double médaillé d’or de son pays, prêt à embellir sa légende à Rio l’été prochain !
« Pour être honnête, quand j’ai commencé le BMX, j’ai pleuré. J’avais 5 ans lorsque mon père m’a amené sur une piste et quand j’ai vu ces grands bonshommes décoller sur des doubles bosses, j’ai pris peur et mes larmes ont coulé. J’ai dit à mon père « pas question ! », mais après un mois, j’y suis retourné », raconte Maris Strombergs à la presse internationale le 10 août 2012 à Londres, alors qu’il vient de conserver son titre olympique pour rester l’unique vainqueur de la discipline aux Jeux. « Mon père a continué à me pousser, j’ai gagné mon premier titre international à 9 ans, en 1996, lors des tous premiers championnats du monde UCI de BMX en m’imposant dans la catégorie jeunes. Après ça, naturellement, il n’y a plus eu de retour en arrière ! » ajoute-t-il.
Maris Strombergs brille dans toutes les classes d’âge au niveau national, européen et mondial alors que le CIO décide en 2003 d’ajouter sa discipline au programme des Jeux de Beijing 2008. « Quand j’ai appris que le BMX allait devenir une épreuve olympique, j’étais encore très jeune, 14 ou 15 ans. Je me suis dit « c’est génial ! Quelqu’un va y aller et se battre pour la médaille d’or ! ». Mais à ce point, je ne pensais pas vraiment que ça pourrait être moi », raconte-t-il. Et pourtant…
Tout commence avec le fait de vous imaginer et de vous voir à cette place, ensuite il y a de bonnes chances de votre rêve devienne réalité. Maris Strombergs Latvia
- Maris Strombergs Latvia
Le cycliste letton monte en puissance (il est notamment champion d’Europe junior 2005) et à 21 ans, en 2008, il remporte le titre européen senior, puis les championnats monde de l’UCI le 1er juin à Taiyuan en Chine. Un peu plus de deux mois plus tard, le 22 août sur la rampe de départ du circuit olympique de Laoshan, il porte le N°1 sur son maillot étoilé lors de la finale où il va se détacher à mi-course pour s'imposer en 36 sec. 192. Maris Strombergs est le premier champion olympique du BMX, et gagne un surnom qu’il ne tardera pas à adopter et à faire fructifier : « la machine».
Imbattable au moment voulu
La machine lettonne remporte la Coupe du monde de BMX en 2010, puis la même année son 2e titre mondial à Pietermaritzburg en Afrique du Sud. En 2011 à Cophenhague, il est médaillé d’argent derrière le Français Joris Daudet. Strombergs arrive en favori sur la piste de BMX du Parc Olympique de Londres. il passe toutefois tout près de l’élimination dans les tours préliminaires, expliquant « je ne me sentais pas moi-même. J’avais du mal à faire face à toutes les attentes et à la pression d’entrer dans la compétition en tant que champion en titre».
Mais le jour de la finale, Strombergs est imbattable. Il jaillit en tête de la rampe de départ, ses rivaux ne voient que sa roue arrière, il soigne ses trajectoires et triomphe en 37 sec. 576. Passé la ligne d’arrivée, il pousse un cri de rage. « J’avais eu une année difficile, tout est donc sorti d’un coup ! Je suis juste heureux d’avoir réussi à mettre tout en place au moment où cela comptait le plus. Il est bien plus dur de conserver un titre olympique que de le remporter une premier fois » note le seul et unique champion olympique du BMX.
A son retour en Lettonie, Maris Stombergs est fêté en héros par des milliers de personnes dans sa ville natale de Valmiera. « Je suis arrivé en en pleine nuit, et il y avait une foule qui m’attendait. C’est une expérience unique dans une vie. C’est fou. Jamais je le l’oublierai ». Le seul double champion olympique de la petite république balte sait l’influence qu’un sportif de sa dimension peut avoir sur les jeunes. Il se rend donc régulièrement dans les écoles pour délivrer son message sur une vie saine : « bien s’alimenter, rester actif, bien se comporter... même lorsque personne ne vous regarde ! »