Biathlon - Éric Perrot est prêt à passer à la vitesse supérieure : « Je rêve d'un peu plus grand encore  » 

Après une saison 2023-2024 où il a explosé au plus haut niveau, Éric Perrot veut confirmer cette année et continuer à jouer les premiers rôles, avec les Jeux Olympiques d'hiver de Milano Cortina 2026 dans un coin de la tête. 

6 minPar Florian Bouhier
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(2024 Getty Images)

En mars dernier, Éric Perrot a remporté sa première victoire en Coupe du monde de biathlon lors du sprint de Soldier Hollow aux États-Unis d'Amérique, la première pour un Français dans une course individuelle depuis près de deux ans.

Une surprise pour personne, tant le biathlète de 23 ans confirme d'année en année son immense talent.

Catalogué comme l'avenir de l'équipe de France de biathlon masculine, Éric Perrot ne semble pas dérangé par les attentes, il vise la victoire et ne s'en cache pas.

« Le statut a un peu changé, le regard a un peu changé, mais ça ne m'apporte pas plus de pression dans le sens où j'ai de grandes ambitions. La pression la plus importante que j'ai, c'est celle que je me mets », affirme-t-il lors d'un entretien exclusif avec Olympics.com.

« Quand j'ai quelque chose en tête, je ne vois pas le problème de l'annoncer. Finalement, ce sont juste mes rêves d'enfant que je formule. Je n'ai rien à cacher. Bien sûr que j'ai envie de gagner des courses et je ne vois pas pourquoi j'aurais besoin de me cacher. J'essaie juste de rester naturel. »

Éric Perrot a donc travaillé cet été pour atteindre ses rêves et espérer briser l'hégémonie norvégienne sur le circuit mondial.

De petit espoir débarqué en équipe de France il y a trois ans, Éric Perrot est désormais devenu une valeur sûre chez les Bleus. Sa 11e place au classement général de la dernière Coupe du monde et sa médaille d'or en relais mixte lors des Mondiaux de Nove Mesto 2024 le prouvent.

Mais vous l'aurez compris, le jeune Français d'origine... norvégienne ne compte pas s'arrêter là.

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« L'année dernière, j'ai appris à jouer tout devant »

Durant sa préparation estivale, du massif du Vercors en France, à la Suisse, tout en passant par le futur site olympique de biathlon, Antholz/Anterselva, en Italie, Éric Perrot a affûté sa condition, mis le focus sur son tir et s'est projeté sur son plus grand rêve : les JO d'hiver de Milano Cortina 2026.

Impatient de faire son retour en compétition - « Ça devient un peu long ! » - le biathlète aurait sans doute aimé que la saison 2023-2024 se termine un peu plus tard, lui qui avait enchaîné les performances de haut vol lors des dernières courses (victoire lors du sprint à Soldier Hollow, 3ᵉ place à Canmore en poursuite).

« J'ai de très très bons souvenirs de la fin de saison dernière. Pas seulement les victoires aux Championnats du monde ou en individuel, mais également le fait de pouvoir me battre avec les meilleurs, d'être parmi eux et à chaque départ d'avoir l'opportunité de se battre pour les meilleures positions. Depuis que je suis petit, je me bats pour arriver à ce niveau-là »

« D'année en année, c'est allé très vite, mais au final, j'ai pu franchir chaque étape. L'année dernière, j'ai appris à jouer tout devant et j'espère pouvoir repartir avec cette même dynamique... mais forcément, je rêve d'un peu plus grand encore », confie-t-il à Olympics.com.

Une préparation focalisée sur le tir pour viser plus haut

Après avoir mis l'accent sur une progression en ski ces dernières années, Éric Perrot s'est concentré principalement sur son tir cet été.

« La bonne progression en ski que j'ai faite les quatre dernières années m'a permis d'arriver à un niveau qui me permettait de jouer des podiums, voire des victoires en Coupe du monde. Maintenant, j'ai changé le focus pour le mettre sur le tir. »

« J'ai essayé d'accentuer ce travail de tir qui était nécessaire. Il fallait que je mette un peu le nez dedans pour savoir sur quels détails je pouvais progresser, et je pense que ça a plutôt bien porté ses fruits. »

Un travail technique, mais également mental. Sur chaque série, chaque entraînement, le jeune espoir s'est appliqué à mettre une forte intensité mentale, facteur indispensable pour progresser.

« Parfois, quand on répète beaucoup de séances, ça devient un peu une routine. Il faut donc mettre beaucoup d'intensité, beaucoup de présence dans chaque geste, car sinon cela peut dégrader la qualité de l'entraînement. La force d'intention dans chaque geste que tu fais dans le sport de haut niveau, c'est très important. »

Une force de travail qui lui a permis de se faire une place au sein d'une équipe de France masculine composée de médaillés olympiques aux fortes personnalités.

Pour l'amour des Jeux

Seul Français vainqueur d'une course individuelle lors de la dernière Coupe du monde de biathlon, deuxième tricolore au classement général, Éric Perrot a démontré qu'il avait entièrement sa place en équipe de France.

Membre des Bleus depuis trois ans, il a progressé de saison en saison aux côtés de Quentin Fillon-Maillet, Émilien Jacquelin et Fabien Claude.

« Ça va faire maintenant trois ans que je suis avec eux. Au début, forcément, j'étais le jeune qui débutait, puis avec le temps, on est devenu amis et aujourd'hui, je me sens entièrement à ma place. »

« Ce n'est plus le jeune qui a son objectif de rentrer dans le top 30 et les plus vieux qui ont l'objectif de jouer des podiums. Là, on a tous l'objectif d'aller jouer le podium, donc je trouve que ça donne un bon élan à l'équipe.» - Éric Perrot

Le benjamin de cette « bonne bande de copains » n'a aucun complexe à aller bousculer la hiérarchie établie et se prépare déjà pour les prochains Jeux Olympiques d'hiver à Milano Cortina en 2026.

Si certains athlètes cacheraient volontiers leurs ambitions, Éric Perrot, lui, n'a pas peur de parler de ses rêves olympiques.

« Bien sûr, mentalement, je m'y projette beaucoup. C'est un gros rêve, presque tous les jours, il y a une petite pensée qui part là-bas. Ça peut être pendant un entraînement dans lequel je me projette un peu, ça peut être quand je me laisse rêver. »

« Pour moi, les Jeux Olympiques sont le plus grand évènement qu'il y a dans le biathlon et c'est la plus grande chose qu'il y a pour moi aussi. Les plus grands rêves se tournent vers les Jeux Olympiques. Il y a un esprit particulier étant donné que c'est tous les quatre ans et qu'il y a également une histoire et des valeurs particulièrement fortes. Donc oui, c'est la plus grande chose que j'ai en perspective. »

Et généralement, Éric Perrot, l'un des meilleurs tireurs du circuit mondial, ne manque pas sa cible.

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