Journée nationale du basketball 3x3 : Les raisons du succès des équipes de France

La France confirme année après année son importance sur la scène du basketball 3x3. Les femmes ont participé aux deux dernières finales de la Coupe du monde de la discipline alors que les hommes ont enchainé une troisième place et un quart de finale. Mais pourquoi les Bleus sont-ils si forts ? Pour la journée nationale du basketball 3x3, ils vous expliquent leurs forces. 

6 minPar Nicolas Kohlhuber
Laetitia Guapo 3x3 FRA
(2021 Getty Images)

Les équipes de France de basketball 3x3 forment une grande famille. Et vu le plaisir que les internationaux éprouvent à chaque retrouvailles, ce terme est loin d'être galvaudé. Malgré les attentes et les enjeux, la bonne humeur ne quitte jamais le groupe France.

« On partage des moments privilégiés tous ensemble, c'est la famille du 3x3. Quand on se retrouve, on sait comment ça va se passer. On se connaît tous, c’est toujours un plaisir », explique Franck Séguela dans une interview exclusive avec Olympics.com.

Les membres de cette famille du 3x3 français sont heureux de se retrouver et vu les souvenirs qu'ils ont en commun, c'est compréhensible. L'été dernier, les Bleus ont terminé dans le top 4 de la Coupe du monde de basketball 3x3 dans toutes les catégories d'âge, hommes et femmes confondus. Les Françaises ont notamment été titrées chez les A et les U23 alors que leurs homologues masculins ont pris le bronze en seniors et en U23. En 2023, la saison internationale a commencé avec des performances plus qu'intéressantes : une médaille d'argent à la Coupe du monde pour les femmes et un quart de finale pour les hommes qui ont rivaliser avec les États-Unis jusqu'au bout.

Justifer les résultats exceptionnels du 3x3 français, deuxième fédération au classement FIBA combiné, par une excellente entente semble être un peu facile. C'est pourtant la conviction partagée par les joueurs qui forment ces équipes hors du commun.

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L'état d'esprit de la préparation sert pendant les compétitions

« Notre force, c'est notre groupe, notre unité. J’englobe les filles, les garçons, le staff, la fédération. Ce groupe dégage vraiment une force. On partage énormément de valeurs en commun. Il y a une ambiance, une envie de travailler vraiment exceptionnelle », analyse Hortense Limouzin, championne du monde en 2022.

Pour entretenir cette atmosphère et renforcer les liens entre les athlètes, les initiatives ne manquent pas. Certaines viennent du staff en organisant des sorties en nature, mais les joueuses en ont aussi comme quand elles ont demandé à décaler une séance vidéo pour que le groupe puisse regarder le troisième match des finales LFB. Tous ces moments particuliers ont une influence en match, surtout dans les moments difficiles.

« On va tisser des liens hyper forts en-dehors du terrain pour élever notre niveau et être là l’une pour l’autre sur le terrain », explique Laëtitia Guapo, MVP du Mondial 2022 et dans l'équipe-type de l'édition 2023.

« Quand on s'est rassemblé après la demi-finale perdue, on n'a pas eu besoin de parler beaucoup pour savoir qu'il fallait se reconcentrer et repartir vers l'objectif. On avait peu de vécu commun mais durant les semaines de préparation, on a passé tellement de temps ensemble. C'est là qu'on voit qu'elles sont importantes car les regards ont été suffisants pour se comprendre », illustre Alex Vialaret en évoquant le match pour la médaille de bronze des hommes à la Coupe du monde 2022. Après la défaite en demi-finale, les Bleus avaient battu la Belgique en prolongation malgré l'absence d'Antoine Eïto qui s’était blessé.

Ces résultats prouvent que les parties de cartes ou les repas qui rassemblent hommes et femmes autour d'une même table pendant toute la préparation sont des moments loin d'être anecdotiques, comme si les blagues et les rires permettant de mieux anticiper les matchs où le sérieux et la rigueur font la différence.

De nombreux joueurs talentueux qui partagent un même style de jeu

L'amitié n'est quand même pas la seule clé des succès du basketball 3x3 français. À la base, il y a de nombreux joueurs talentueux.

« En France, on a la chance en France d'avoir un vivier vraiment exceptionnel avec des supers centres de formation », analyse Franck Séguela, lui-même formé à Pau-Lacq-Orthez, une des places-fortes du Championnat de France. Plusieurs fois dans l'année, la Fédération Française de Basketball invite les joueurs des équipes de jeunes pour leur présenter le basketball 3x3, une politique qui a fait ses preuves.

Paul Djoko a notamment bénéficié d'un de ces rassemblements fast-track. Il fait aujourd'hui partie de la première équipe française professionnelle de basketball 3x3 : Paris 3x3.

La formation qui sillonne le FIBA 3x3 World Tour et les équipes de France n'ont pas seulement des joueurs en commun. Elles partagent le même style de jeu basé sur la défense et l'intensité. Cet héritage se transmet de génération en génération. Des équipes U18 aux seniors, chez les hommes comme chez les femmes, les Bleus ont pris l'habitude d'asseoir leur autorité grâce au rythme et à leurs efforts sans le ballon.

« La défense restera notre identité pour toutes les générations à venir et pour toutes celles et ceux qui jouent en jeunes », avance Hortense Limouzin qui a rapidement fait la transition entre les équipes de jeunes et les seniors.

La connexion entre les équipes de France fait gagner du temps et permet de prendre de l’avance. Avoir un style de jeu clairement défini facilite l'intégration de nouveaux joueurs car ils savent ce qui est attendu d'eux, pour jouer ou en tant que partenaires d'entraînement : c'est une véritable filliation qui est mise en place.

Les néo-internationaux profitent d'une émulation naturelle et s'inscrivent dans la lignée de leurs aînés, sur le terrain comme en-dehors. Si les staffs des différentes catégories d'âge partagent leurs schémas de jeu, les joueurs ont des valeurs communes et cela garantit un avenir radieux pour le 3x3 français.

« Même si on ne connaît pas certains jeunes qui portent ce maillot en France, on sait qu'il a une bonne mentalité, la même que la nôtre et donc forcément, ça pousse à les suivre et à les intégrer pour installer cette suite générationnelle », avoue Alex Vialaret, capitaine des Bleus.

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La relève est déjà assurée par une jeunesse qui performe

Les équipes de France A ne suivent pas seulement les matchs des jeunes, ils assistent à leurs succès.

L’été dernier, les Bleus ont atteint le dernier carré de la Coupe du monde de basketball 3x3 dans chaque catégorie d’âge. Les filles ont gagné l'or en U23 et terminé quatrièmes en U18 alors que les garçons ont décroché le bronze en U23 et l'argent en U18.

Anna Ngo Ndjock a particulièrement brillé lors du rendez-vous planétaire U23 avec un trophée de MVP à la clé. Elle a trouvé l’inspiration de mettre 14 des 21 points de la France en finale après avoir vu les hommes décrocher la médaille de bronze. Preuve qu'à tous les niveaux, les résultats des uns inspirent les performances des autres.

« J’étais tellement contente pour eux que ça m’a galvanisée. J’ai pris cette finale avec beaucoup de légéreté, j’étais sur une autre planète », se souvient-elle.

L'émergence de tels talents n'inquiète pas les internationaux en place car c'est un cycle naturel. La concurrence entre les anciens et les espoirs est saine et tire tout le monde vers le haut. En transmettant des valeurs communes et en préparant la succesion, c'est une véritable dynastie que les Français du basketball 3x3 tentent de mettre en place.

« Je remercie ceux qui étaient là avant et j'espère que ceux d'après vont me remercier plus tard », conclut Alex Vialaret.

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