Cierra Dillard veut contribuer à développer le basketball sénégalais
Membre de l'équipe sénégalaise de basketball depuis 2023, la native de l’État de New York Cierra Dillard s’y sent comme chez elle. Après la défaite de sa sélection nationale lors du Tournoi de qualification olympique (TQO) féminin pour Paris 2024, la joueuse de 27 ans est à présent déterminée à rebondir. « Maintenant nous savons ce que nous avons à faire pour revenir à ce niveau », a-t-elle déclaré.
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Dans deux ans seulement, le Sénégal accueillera les Jeux Olympiques de la Jeunesse d’été de Dakar 2026, dans l’espoir que cet événement serve de moteur pour développer le sport en Afrique. L’une des joueuses de la sélection nationale, qui est née aux États-Unis, a trouvé comment contribuer à sa manière au développement de l’équipe sénégalaise de basketball féminin.
Assise à côté de ses coéquipières sénégalaises, Cierra Dillard ne comprend pas tout ce qu’elles disent. Née à Rochester, dans l’État américain de New York où elle a ensuite évolué dans l’équipe universitaire de Buffalo, la basketteuse fait encore l’effort d’apprendre le français. Mais sur le terrain, elle parle la langue universelle du basketball. Ensemble, elles ont représenté le Sénégal début février lors du Tournoi de qualification olympique (TQO) féminin à Anvers, en Belgique. Opposées aux États-Unis et à la Belgique, les deux meilleures équipes au monde, ainsi qu’aux championnes d’Afrique nigérianes, les Lionnes de la Téranga se sont inclinées 0-3. Mais elles ont laissé entrevoir leurs talents en construction, de quoi leur donner encore plus les crocs pour revenir à ce niveau.
« C’est le niveau olympique », a-t-elle reconnu lors d'une interview exclusive pour Olympics.com. « Maintenant nous savons ce que nous avons à faire pour revenir […] aux tournois de qualification au niveau mondial. Nous savons que la concurrence est de plus en plus élevée. Et je ne dis pas que nous n’avons pas notre place à ce niveau, mais que nous devons travailler davantage pour être plus compétitives. On a pris comme un coup de poing dans la mâchoire pendant ce tournoi. Maintenant nous allons revenir et peut-être cogner en retour. »
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Cierra Dillard : « Une atmosphère dans laquelle on te permet de jouer et d’être toi-même »
C’est la première année de Cierra Dillard avec l’équipe sénégalaise de basketball féminin. C'est Babacar N’Diaye, le président de la fédération sénégalaise de basketball, qui l'a repérée lors d'un tournoi au Mozambique alors qu'elle jouait avec un club égyptien. Il lui a demandé si elle serait intéressée pour représenter son pays, et Dillard n’a pas pu laisser passer cette opportunité.
« Je n’avais même pas pensé que c’était une possibilité pour moi, mais ensuite ils m’ont ouvert les yeux », a-t-elle confié. « Donc, sans aucun doute, j’ai dit ‘Bien sûr que je suis partante !’ Et j’ai fait mes débuts avec le Sénégal l’été dernier. »
Cierra Dillard a passé trois mois au Sénégal pendant l’été 2023, l’occasion pour elle de visiter Dakar et Thiès. Pendant ce séjour dans son nouveau pays, tout en jouant en Égypte, elle a découvert à quel point le basketball suscite une véritable passion en Afrique.
« C’était incroyable de voir tout cet amour dans leur manière de m’accueillir », a-t-elle expliqué. « Je me suis simplement sentie comme à la maison et c’était très étonnant de voir que le monde regorge de nombreux talents. C’est comme si ça m’avait ouvert un nouvel univers pour apprécier le basketball en tant que supportrice également. Car je suis une basketteuse, mais je suis aussi fan de basket comme discipline sportive. »
À Anvers, Cierra Dillard a marqué 10,3 points avec 5 rebonds et 4,3 passes décisives par match, en moyenne. Jouant actuellement pour le club de Bogazici, où elle évolue dans le Championnat de Türkiye, elle a déclaré apprendre tellement dans ce sport grâce à ses coéquipières sénégalaises.
« Je profite de ce moment pour apprendre grâce à mes coéquipières, aux compétitions auxquelles nous participons et au différent style des entraîneurs », a-t-elle précisé. « Je leur suis tellement reconnaissante et j’ai tellement de chance d’apprendre grâce à eux. Je montre certainement mon style à l’Américaine dans différents secteurs pendant les matchs, mais tout ce que je peux ajouter à mon jeu – que ce soit sur le plan mental ou physique – est une bénédiction pour moi. Je ne remercierai jamais assez mes coéquipières de la sélection sénégalaise et la fédération nationale de me permettre de jouer telle que je suis. C’est différent quand tu découvres une atmosphère dans laquelle on te permet de jouer et d’être toi-même. »
Cierra Dillard : « Vous devez croire que vous êtes capable d’être à ce niveau »
L'équipe féminine du Sénégal a participé aux Jeux Olympiques à deux reprises et à huit éditions des Championnats du monde de basketball. Même si cette sélection nationale a terminé dans le Top 4 à chaque édition du FIBA AfroBasket* depuis 1990, ses joueuses travaillent pour aller plus haut à l’échelle continentale. Juan Altuna, le coach espagnol qui entraîne cette sélection féminine du Sénégal, a déclaré pendant le TQO à Anvers que l’idée était de commencer à bâtir une équipe en vue de remporter l’AfroBasket en 2025, puis de participer à la Coupe du monde de la FIBA en 2027. Et Cierra Dillard veut contribuer à ce processus de construction.
« Je veux parler à la jeune génération du Sénégal, je veux qu’ils voient la graine que nous avons plantée en jouant contre des équipes telles que les États-Unis, la Belgique et le Nigéria », a-t-elle déclaré. « Si vous jouez contre de nombreuses grandes puissances mondiales [du basketball], vous devez considérer que vous en faites partie. Vous devez croire que vous êtes capable d’être à ce niveau et que vous pouvez vous confronter à ces équipes de talent. Vous devez vous inclure dans le lot. Car tout commence quand on y croit. Donc je veux juste continuer à montrer que l’aventure du Sénégal recommence de plus belle. Le basketball sénégalais est très fort historiquement. Et je veux que ça continue. »
*Le Championnat d'Afrique de Nations, connu sous le nom de « FIBA AfroBasket », est la compétition phare du Bureau régional africain de la Fédération Internationale de Basketball (FIBA).
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