Championnats du monde d'athlétisme : Kevin Mayer a « moins de 50 % de chances de finir le décathlon » en raison d'une douleur au tendon d'Achille gauche

Kevin Mayer a annoncé qu'il souffrait d'une douleur au tendon d'Achille gauche et qu'il ne pourrait peut-être pas aller au bout du décathlon des Mondiaux 2023 (19-27 août).

Les deux journées de décathlon sont prévues vendredi 25 et samedi 26 août, à Budapest, en Hongrie, et l'athlète de 31 ans se veut tout de même confiant.

« Je pense que ça peut le faire. Je reste optimiste », a-t-il déclaré en conférence de presse, ce mercredi 22 août.

« C'est le sport. Je sens que ça va être plus difficile sinon je n'en parlerais pas. C'est peut-être un peu suicidaire. Ce n'est pas fini. J'ai vraiment beaucoup d'outils pour faire en sorte que ce ne soit pas le même discours vendredi matin. Je n'ai pas fait d'athlé depuis dimanche et ça va déjà beaucoup mieux. [...] Quand mes chances de finir sont en dessous des 50 % de réussite, je parle de mes blessures. Quand c'est l'inverse, je n'en parle pas. Quand je sais que ça peut être négatif, je préviens mes suiveurs. »

Lors des Mondiaux 2022, où il avait remporté un deuxième titre après 2017, Mayer souffrait du tendon d'Achille droit. Une blessure qui avait disparu avant les Championnats d'Europe en salle, en mars à Istanbul (Turquie), où il a remporté le titre en heptathlon. Mais il s'est confié sur de nouvelles douleurs ressenties lors du meeting Diamond League de Paris, en juin.

« L'année dernière, c'était mon tendon d'Achille droit. Il allait beaucoup mieux à Istanbul, plus de douleurs. Dès la reprise après Istanbul, mon tendon d'Achille gauche a commencé à me faire mal. J'ai arrêté, j'ai bien fait la rééducation, c'était très bien. À Paris, je me suis pété l'ischio à cause d'une mauvaise réception, j'ai senti mon dos vriller à la longueur et ce n'était pas super sur les haies. »

« J'ai fait toute la rééducation de l'ischio pendant deux mois et j'ai repris l'athlé et, pour être honnête, je n'ai jamais fait des séances comme ça depuis. J'ai profité de ma déchirure à l'ischio pour être vraiment en forme. »

Mais deux semaines avant le début des Mondiaux, le vice-champion olympique de Rio 2016 et Tokyo 2020 a ressenti une nouvelle alerte.

« Il y a quinze jours, sur ma deuxième session spécifique 400 m, j'ai senti mon tendon d'Achille [gauche] me faire mal dans le virage et à froid, c'était catastrophique. Depuis, c'est la course à la rééducation. Vous me connaissez. J'ai beaucoup d'outils pour y arriver et je donne tout. C'est un énorme challenge. »

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Kevin Mayer : ne pas prendre de risques pour Paris 2024

Dans un an, le Français tentera de remporter le titre olympique qui lui a toujours échappé lors des JO de Paris 2024. À Rio 2016, la légende de la discipline Ashton Eaton avait remporté son deuxième titre, alors qu'à Tokyo 2020, Mayer avait ressenti des douleurs et n'avait pas pu défendre toutes ses chances, laissant le Canadien Damian Warner remporter l'or.

Kevin Mayer ne prendra donc pas de risques à Budapest afin d'optimiser ses chances de réussite dans la capitale française l'été prochain.

« Je ne veux jamais que ça m'arrive avant Paris 2024 », a affirmé le détenteur du record du monde (9 126 points). « Je suis deux fois champion du monde et je ne crache pas du tout sur un troisième titre. Mais [je privilégie] Paris. »

« Je sais que je peux durer dans le temps avec cet état d'esprit. Tout le monde parle de vieillesse, mais j'ai les outils pour durer et avoir plein de chances d'être champion du monde plus tard. Ce n'est pas un aveu d'abandon. Je fais tout ce qu'il faut pour arriver au départ du 100 m et être bien. Mais à tout moment, ça peut s'arrêter. »

Beaucoup d'attentes reposent sur les épaules de Kevin Mayer, seul médaillé français lors des Mondiaux 2022 à Eugene, aux États-Unis. C'est au moment d'évoquer cela que le Français a craqué, versant quelques larmes à l'idée de décevoir les personnes qui le suivent.

« Je suis en accord avec moi-même. Mais c'est plus les émotions des gens à l'extérieur qui sont difficiles à gérer. [...] C'est incroyable de faire vivre les gens. Quant tu as 30 personnes qui viennent te voir, quand toute l'équipe de France te remercie d'avoir 'sauvé' [la délégation] à Eugene... Je reçois des millions de messages qui me disent 'on t'attend, on a hâte de vibrer à travers toi...' C'est humain, c'est plaisant de faire ça. Mais c'est le côté difficile : gérer les émotions. »

Comment regarder Kevin Mayer aux Championnats du monde d'athlétisme 2023

En France, les Championnats du monde d'athlétisme 2023 sont diffusés en direct par France Télévisions et Eurosport/Discovery.