Beach Pro Tour 2023 : Roland-Garros, un futur site olympique dont le prestige dépasse les frontières du tennis 

Par Nicolas Kohlhuber
5 min|
Beach Pro Tour Paris 2023 at Roland-Garros
Photo de Armand Lenoir

À Roland-Garros, les volleyeurs de plage ont pris la place des tennismen le temps du Beach Pro Tour 2023. Le sport est peut-être différent pendant cinq jours, mais l’aura de la mythique enceinte de la Porte d’Auteuil reste toujours la même. 

Fin septembre et pourtant, des « Olé » s’échappent du stade de Roland-Garros.

En ce premier week-end d’automne, le sable doré a pris la place de la terre battue ocre qui annonce habituellement l’été à la Porte d’Auteuil. Un problème de climat ? Non, une étape du Beach Pro Tour organisée dans l’antre du Grand Chelem parisien et futur site olympique du tennis et de la boxe pour les JO de Paris 2024.

Le court Philippe-Chatrier et le court 6 accueillent pendant cinq jours (27 septembre - 1er octobre) certains des meilleurs volleyeurs de plage de la planète. Gagner un Elite 16, la plus prestigieuse catégorie de tournois du circuit international, est forcément une motivation pour eux.

Cette épreuve a lieu juste avant les Championnats du monde prévus au Mexique du 6 au 15 octobre et permet aussi l'attribution de points pour le classement olympique FIVB qui servira à l'attribution de 17 quotas par genre pour Paris 2024. Pourtant, c’est bien la possibilité de s’imposer sur la terre des exploits de Rafael Nadal, Roger Federer ou Gustavo Kuerten qui transcende les participants.

« Guga est un héros au Brésil. C’est un privilège pour nous de jouer dans cette enceinte où il a gagné Roland-Garros trois fois. On espère aussi pouvoir gagner ici pour lui rendre hommage. Et si on y arrive, pourquoi pas dessiner un cœur dans le sable comme lui », annonce la paire brésilienne George-André à Olympics.com.

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« Un stade iconique qu'on a l'habitude de voir à la télévision, c'est un rêve »

Tous les athlètes ont reconnu que ce stade n'avait rien à voir avec les enceintes habituellement fréquentées par le Beach Pro Tour.

« Vous pouvez sentir que l'atmosphère est spéciale dès que vous arrivez ici », explique l’Italien Adrian Carambula. « C’est vraiment particulier de jouer à Roland-Garros, on essaie d’en profiter au maximum », confirme le Chilien Esteban Grimalt. « C'est un stade iconique qu'on a l'habitude de voir à la télévision, c'est un rêve » clame même Paolo Nicolai, vice-champion olympique à Rio 2016.

L'histoire de cette enceinte éveille aussi les souvenirs des joueurs français. « Quand on est dans les vestiaires, c’est un truc de malade », avoue Lézana Placette. La paire qu'elle forme avec Alexia Richard vit une expérience d'autant plus particulière qu'elle peut compter sur le soutien de certaines amies venues pour l'occasion.

C'est notamment le cas d'Elsa qui a donné de la voix pendant les matchs des Tricolores. « D’habitude on les voit sur notre ordinateur, elles ne peuvent pas nous entendre crier. C’est génial là, on peut essayer de les pousser. On était déjà venu l’an passé, mais là c’est encore plus impressionnant de les voir jouer sur le central de Roland-Garros avec le toit ouvert. »

Les tribunes du court Philippe-Chatrier sont moins remplies que pour Roland-Garros, mais restent quand même bruyantes. Le nombre de touches en attaque étant limité à trois, chaque offensive française est accompagnée par les encouragements bien distincts du public parisien qui scande « Bleu - Blanc - Rouge ».

Cette ambiance, qui tranche avec l'habituel calme des lieux à chaque point, pourrait même réveiller les portraits des anciens champions de Roland-Garros présents dans certains couloirs qui mènent vers les tribunes.

Des spectateurs se prennent en photo avec, quand il ne sont pas occupés par d'autres activités...

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Roland-Garros, de plus en plus de sports différents avant de devenir un site olympique

Des terrains de volleyball ont été installés au Jardin des Mousquetaires où les échanges se prolongent jusque tard dans la soirée. Martin, jeune parisien tombé amoureux du beach volley lors d’une année passée en Australie, en a notamment profité pour jouer longuement avec des amis.

« C’est super sympa. Faire ça à Roland-Garros, c’est incroyable. Ce décor nous rappelle où on est. On est super content, on profite », apprécie-t-il, autant enthousiasmé par les matchs que par le cadre.

Pour les spectateurs les moins actifs, un effort est fait en levant la tête pour contempler le palmarès de Roland-Garros. L'histoire des lieux s'imposent à tous les passants, y compris ceux qui viennent d'autre pays.

« C’est incroyable d’être ici pour le beach volley. L’énergie est folle et elle ne fait que grandir avec les Jeux Olympiques qui auront lieu à Paris l’été prochain », savoure Ana Carolina, une Brésilienne qui habite dans la capitale française depuis deux ans.

L'été prochain justement, cette enceinte mythique du sport français va entrer dans une nouvelle ère. Après avoir accueilli de plus en plus d’événements sportifs autres que le tennis avec notamment du breaking ou du basketball, Roland-Garros deviendra un site olympique. Les épreuves de tennis et les finales de boxe des Jeux de Paris 2024 y auront lieu.

Cette destinée assurera certainement un prestige supplémentaire au stade de la Porte d’Auteuil pendant un siècle de plus.