Ariarne Titmus a réussi l’impossible à un an des Jeux de Tokyo
La jeune Australienne de 18 ans Ariarne Titmus a marqué les esprits lors des championnats du monde de natation 2019 à Gwangju en parvenant à faire chuter la reine Katie Ledecky sur 400 m, une distance sur laquelle l’Américaine restait invaincue depuis les Jeux Olympiques de Londres en 2012. Il y aura de la revanche dans l’air à Tokyo 2020.
Surnommée "Terminator" ou Arnie en référence à Arnold Schwarzenegger, l’Australienne Ariarne Titmus, 18 ans, est entrée de manière fracassante sur le devant de la scène aquatique en parvenant à devancer Katie Ledecky sur 400 m lors des Mondiaux de Gwangju. L’Américaine était largement favorite, elle qui ne s’est pas inclinée sur longue distance (du 400 au 1500m) depuis les Jeux de Londres en 2012. "Je n’avais que onze ans à l’époque", s’est amusée Titmus à l’issue de sa victoire. "Je ne l’avais pas vue nager. Katie est une vraie championne. Je pense que toutes les filles qui font du demi-fond rêvent de la battre." Fille de Steve, un journaliste télé, elle s’est montrée particulièrement à l’aise avec les médias malgré son jeune âge.
Ariarne de Tasmanie aux nerfs d'acier
Sur 400 m, l’adolescente a mené sa course avec beaucoup de sang-froid, ne plaçant l’accélération décisive que dans les cinquante derniers mètres. Même si on a appris le lendemain que Katie Ledecky était diminuée par la maladie et qu’elle a préféré renoncer au 200 m et au 1500 m, Titmus s’est retrouvée dans la lumière avec les nerfs d’acier qui semblent la caractériser. "L’année prochaine, ce sont les Jeux Olympiques et je suis sûre qu’elle sera de retour au sommet de sa forme", a-t-elle précisé. "Se dire qu’elle domine le demi-fond depuis si longtemps, c’est dingue !"
Née à Launceston dans le nord de la Tasmanie, cette île géante au sud de l’Australie, "Arnie" a gravi les échelons avec régularité. Il y a quatre ans, toute la famille a décidé de quitter son île pour s’installer à Brisbane dans le Queensland afin de lui donner de meilleures conditions d’entraînement d’abord avec Peter Gartrell puis sous la direction du très excentrique Dean Boxall au sein du St Peters Western Club.
Depuis, les résultats se sont enchaînés avec déjà une quatrième place sur 400 m lors des championnats du monde de Budapest en 2017, où elle n’avait que 16 ans. Elle franchit un cap en 2018 avec trois médailles d’or obtenues lors des Jeux du Commonwealth en Australie où elle gagne le 400 m, le 800 m et le relais 4 x 200 m nage libre. Mais c’est lors des championnats du monde en petit bassin en Chine où elle impressionne en s’imposant sur 200 m et surtout sur 400 m nage libre avec à chaque fois un record du monde à la clé.
La collection complète, record du monde en prime
A Gwangju, après son exploit, Ariarne réussit à obtenir une nouvelle médaille en prenant la deuxième place sur 200 mètres nage libre derrière l’inusable Federica Pellegrini avant de triompher en équipe lors du relais 4x 200 m nage libre. Partie en première position, elle signe le meilleur temps de toutes les finalistes en 1:54.27 plaçant en orbite ses coéquipières australiennes qui parviennent à faire chuter le record du monde de la spécialité en 7.41:50.
Sur 800 m, Ariarne retrouve Katie Ledecky mais l’Américaine est bien décidée à reprendre les affaires en mains. Elle impose un train rapide et mène assez nettement aux 400 mètres. C’est alors l’Italienne Simone Quadarella qui passe à l’attaque et prend la tête. Ledecky s’impose dans les 50 derniers mètres devant Quadarella et Ariarne Titmus qui gagne ainsi sa troisième médaille mondiale individuelle : or, argent et bronze. La collection est complète. Pour elle, ces championnats du monde 2019 serviront de tremplin pour ses premiers Jeux Olympiques à Tokyo. Mais attention, Katie Ledecky est prévenue et elle ne se laissera pas faire.