Ki Bo-bae vise un doublé historique en tir à l’arc féminin

Championne olympique individuelle et par équipes avec Li Sung-Jin et Choi Hyeonju à Londres en 2012, également double championne du monde en titre (individuel et épreuve mixte à Copenhague en 2015) Ki Bo-bae est le visage de la République de Corée, meilleure nation du tir à l’arc aux Jeux Olympiques. Elle n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin.

Ki Bo-bae vise un doublé historique en tir à l’arc féminin
(2012 Getty Images)

Il est une cible que la Sud-coréenne Ki Bo-bae feignait d'ignorer royalement avant d'arriver à Rio : celle de devenir la première archère à conserver sa médaille d'or individuelle aux Jeux. Les attentes autour de la championne du monde de 28 ans sont allées crescendo à l'approche des Jeux, alimentées par les médias de la République de Corée qui voient la native d'Anyang réaliser un exploit qui consoliderait encore plus la place du pays du Matin calme au sommet du tir à l’arc mondial. 

« Bien sûr que je ne peux pas les ignorer complètement, mais j'essaye de bloquer les médias », a déclaré Ki au centre d'entraînement national de Séoul. « Si je me concentre pour l'épreuve collective comme je l'avais fait pour Londres, je pense que ma performance individuelle va naturellement suivre », estime-t-elle.

A Londres, Ki Bo-bae avait traversé la compétition comme une flèche: or par équipe, or en individuel, personne ne semblait pouvoir arrêter l'élan de la championne née le 20 février 1988 dans la province de Gyeonggi, et qui avait déjà décroché les honneurs mondiaux en 2011 par équipes mixtes. En 2013, bis repetita aux Championnats du monde organisés à Belek (Turquie) deux nouvelles breloques d'or, par équipes et par équipes mixtes.

Ki Bo-bae devient le visage d’une République de Corée dominatrice sur le circuit mondial. Depuis 1972 et le retour du tir à l’arc aux Jeux, les Sud-coréens ont raflé 34 médailles, dont 19 en or, et sont favoris comme jamais pour poursuivre leur marche triomphale au Brésil.

La plus expérimentée

Mais au pays du Matin calme, la concurrence est rude. En 2014, Ki rate les tests nationaux et n'est pas sélectionnée pour intégrer la sélection, contrainte de regarder les Jeux Asiatiques organisés à domicile (Incheon) depuis la cabine des commentateurs télé. « Je pense avoir perdu le fil mental et me suis trop relâchée », admet-elle.

L'année suivante, Ki est de retour sur les pas de tirs, et rajoute deux nouveaux titres mondiaux (en individuel et par équipes mixtes) dans son carquois, lors des championnats du monde organisés à Copenhague (Danemark).

Au Brésil, l'actuelle N.3 mondiale sera la plus expérimentée de la délégation féminine coréenne, étant la seule à avoir déjà disputé les Jeux. « J'étais la plus jeune à Londres, donc je pouvais confortablement marcher dans les pas des plus expérimentées, mais maintenant je ressens la pression de guider mon équipe », dit-elle.

Le manque d'expérience olympique n'est pas un obstacle, rajoute-t-elle, au sein d'une équipe coréenne talentueuse qui compte en son sein Choi Misun, N.1 mondiale à 20 ans seulement.

« Les gens disent qu'en Corée, il est plus difficile d'être sélectionnée que de gagner une médaille olympique », lance-t-elle. « Seules celles qui y ont survécu seront capables de franchir les difficultés et les défis auxquels on fait face dans les grandes compétitions ».

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