D’Almeida prêt à convertir le Brésil au tir à l’arc

Le tir à l’arc est une discipline encore en développement au Brésil, mais Marcus D’Almeida espère bien que son sport gagnera le cœur de ses compatriotes grâce au tournoi de Rio 2016.

D’Almeida prêt à convertir le Brésil au tir à l’arc
(Xinhua News Agency)

« Je souhaite vraiment être un ambassadeur du développement du tir à l’arc au Brésil, déclare l’archer prodige de 18 ans. Je veux voir beaucoup d’enfants pratiquer cette discipline, car le sport fait partie de notre éducation. Si je parvenais un jour à devenir l’un des ambassadeurs de ce sport, ce serait un grand succès pour moi et j’en serais extrêmement heureux. Le tir à l’arc a changé ma vie, et j’espère qu’il en ira de même pour beaucoup d’autres personnes du pays. »

D’Almeida est un véritable exemple : depuis qu’il a débuté dans ce sport il y a six ans, il s’est forgé un beau palmarès sur la scène mondiale. En 2014, il est devenu le plus jeune qualifié en finale d’une Coupe du monde de tir à l’arc, d’où il est reparti avec la médaille d’argent. Cette même année, il est monté trois fois sur la plus haute marche aux Jeux d’Amérique du Sud. Mais c’est aux Jeux Olympiques de la Jeunesse à Nanjing qu’il a réalisé son plus bel exploit : en décrochant l’argent, il a confirmé qu’il était l’un des archers les plus prometteurs du monde.

« Je me suis préparé pour Nanjing pendant une année entière, explique-t-il. Je voulais que ce soit le sommet de ma carrière, et ce fut le cas. J’ai réussi un bon tournoi disputé selon le système olympique, qui est très différent des autres compétitions auxquelles j’ai pu participer. Il s’agissait d’une série de duels, donc cette médaille d’argent vient confirmer que nous sommes sur la bonne voie. »

Difficile de le contredire, d’autant que les JOJ de Nanjing ont offert une expérience précieuse à D’Almeida, comme à tant d’autres jeunes athlètes. Il conserve un souvenir spécial des Jeux Olympiques de la Jeunesse et espère pouvoir s’appuyer sur cette épreuve pour faire vibrer le public brésilien en août.

« C’était parfait, s’exclame-t-il. Le village olympique était gigantesque et j’y ai vécu des expériences que je n’aurai pas pu vivre ailleurs. C’est magique, unique, et maintenant je comprends pourquoi tous les athlètes rêvent tant de participer aux Jeux Olympiques. Je pense que cette expérience de Nanjing peut m’aider à Rio, grâce à tous les ambassadeurs et anciens olympiens que j’y ai rencontrés, et à tout ce que nous avons pu partager pendant cette compétition. »

Optimiste, D’Almeida garde cependant les pieds sur terre. Les compétitions de tir à l’arc débuteront dès le premier week-end des Jeux : les archers n’auront pas tellement l’occasion de se laisser distraire par les flonflons de l’inauguration. « Je ne vais penser à rien d’autre », promet d’ailleurs D’Almeida, estimant que ses débuts de carrière en fanfare ne lui confèrent pas pour autant un statut de favori.

« Ce sera difficile de faire aussi bien [qu’en 2014], reconnait-il. Je travaille dur pour être à mon meilleur niveau pendant le tournoi, mais je ne pense pas aux médailles, car il y a beaucoup d’excellents archers en lice et tout peut arriver. Mon objectif est de donner le meilleur de moi-même, et si j’y parviens, je serai satisfait et heureux.

« Bien sûr, j’espère pouvoir décrocher une médaille olympique : chaque athlète en rêve et je ne fais pas exception. »

C’est lors d’un projet social que D’Almeida a découvert cette discipline, dans sa ville natale de Maricá, dans l’état de Rio de Janeiro. C’est là qu’il a développé l’envie de progresser sans cesse jusqu’à devenir l’athlète qu’il est aujourd’hui.

« C’est un projet développé par l’équipe nationale brésilienne de tir à l’arc et qui s’intéresse en particulier aux enfants, pour leur offrir un premier contact avec le sport, explique D’Almeida. Depuis que j’ai commencé à m’entraîner, j’ai toujours cherché à m’améliorer, à progresser en tant qu’archer, pour devenir le meilleur possible. »

« Aujourd’hui, tout est parfait : j’ai des sponsors et beaucoup de soutien. Au début, ça a été difficile, mais tout s’est déroulé assez naturellement. J’ai investi beaucoup de temps pour arriver là où j’en suis maintenant. Les résultats ont suivi, l’attention et l’intérêt des médias aussi. Quand vous réussissez, tout le monde vous attend à la compétition suivante : c'est normal. Je me suis préparé à ça et maintenant je savoure. »

La compétition olympique de tir à l’arc se déroulera au Sambodromo, le site du centre de Rio où s’affrontent traditionnellement les écoles de samba brésiliennes lors du célèbre carnaval annuel. Ce lieu possède une réelle âme, mais il présente également certaines difficultés pour les compétiteurs. Après y avoir participé aux championnats brésiliens, D’Almeida a hâte d’y retourner pour les Jeux Olympiques.

« Ça va être fantastique, prédit-il. C’est un lieu emblématique de Rio, ça offrira une belle exposition à la compétition et ça ne peut que nous aider. J’adore vraiment ce choix du Sambodrome. »

« En général, nous décochons des flèches dans des endroits ouverts où le vent est constant : vous savez dans quel sens il souffle. Mais dans le Sambodrome, le vent est très changeant, il est parfois difficile de lire sa direction. Mais je pense que nous allons tous nous adapter et que nous contribuerons à rendre ce tournoi de tir à l’arc fantastique. »

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