Dans les années précédant Atlanta 1996, la nageuse américaine Amy Van Dyken progresse avec régularité, faisant peu de cas de son asthme pour se placer régulièrement aux places d’honneur dans les compétitions internationales. Elle bat ainsi le record du monde du 50 m papillon début 1995, et elle se présente à Atlanta avec un menu alléchant de cinq épreuves : trois courses individuelles et deux relais.
Pour sa première sortie des Jeux, la déception est au rendez-vous puisqu’elle termine au pied du podium du 100 m nage libre, terrassée en fin de course par des crampes. Mais deux soirs plus tard, la douleur laisse place à la joie à l’arrivée du 4x 100 m nage libre, remporté par le quatuor américain. Désormais, le moteur d’Amy Van Dyken tourne à plein régime.
Le lendemain soir, Amy est de retour dans le bassin pour la finale du 100 m papillon, une épreuve dont la favorite est la Chinoise Liu Limin. L’Américaine fait jeu égal avec sa rivale durant toute la course et lorsque les deux nageuses touchent le mur, personne ne peut dire avec certitude qui a gagné. Il faut attendre que le tableau électronique affiche les temps des nageuses pour réaliser qu’Amy Van Dyken a été plus rapide d'un centième de seconde.
Avec deux médailles d’or en poche, l’Américaine a la possibilité d’entrer dans l’histoire. Aucune athlète américaine n’a en effet jamais gagné quatre médailles d’or lors de la même édition des Jeux et cet exploit est à sa portée lors des deux dernières épreuves qui lui restent à disputer. Dans la finale du relais 4 x 100 m 4 nages, tout d’abord, les Américaines se montrent à la hauteur de leur formidable réputation en s’imposer avec une marge de plus de deux secondes sur l’Australie. Et de trois médailles d’or pour Amy Van Dyken, qui doit encore participer au 50 m nage libre.
Cette fois, elle se retrouve à nouveau opposée à une nageuse chinoise, la championne du monde Le Jingyi. Les deux femmes ont déjà nagé ensemble le 100 m et c’est la Chinoise qui a obtenu l’or, l’Américaine ne prenant que la quatrième place. Mais maintenant, la dynamique a rallié le camp de l’Américaine. On se prépare donc à un choc intense et explosif.
Le Jingyi se porte en tête dès qu’elle quitte les plots de départ et elle va s’y maintenir durant presque toute la course. Mais dans les dernières longueurs, Amy Van Dyken surgit pour toucher le mur trois centièmes avant sa rivale. La foule exulte : l’Américaine vient d’écrire une page d’histoire avec sa moisson forte de quatre médailles d’or lors des mêmes Jeux.
Amy Van Dyken gagnera deux titres supplémentaires en relais, quatre ans plus tard à Sydney, avant de prendre sa retraite et de se consacrer à l’entraînement et à la presse. Après un grave accident de voiture en 2014 qui la rend paraplégique, elle devient l’un des hérauts de campagnes réclamant davantage d’aide pour les personnes victimes de lésions de la moelle épinière.