Alex Lanier, numéro 1 mondial junior : « En France, nous pouvons battre n'importe qui »

Le numéro 1 mondial du classement masculin junior jouera cette semaine aux Championnats d'Europe par équipes mixtes seniors 2023, à Aire-sur-la-Lys dans le nord de la France. Il affirme que l'ambition des joueurs français est en train de changer et veut aller chercher les meilleures places.

5 minPar ZK Goh, avec Sam Friedman
Alex Lanier at the 2023 French National Championships.
(French Badminton Federation via Badmintonphoto)

Pensez à la France et le premier sport qui vous vient à l'esprit n'est probablement pas le badminton.

Mais une bande de jeunes badistes espère changer la donne.

Les frères Toma Junior Popov et Christo Popov, Arnaud Merklé ainsi que Thom Gicquel et Delphine Delrue sont déjà bien connus au niveau international et Alex Lanier compte bien les rejoindre rapidement.

À 18 ans, il est numéro 1 mondial junior en simple masculin et fera partie de l'équipe de France aux Championnats d'Europe par équipes mixtes de cette semaine (14-18 février) à Aire-sur-la-Lys.

« Il y a dix ans, nous [joueurs français] disions juste "nous allons jouer un ou deux tours" et maintenant nous voulons obtenir une médaille ou gagner le tournoi », a-t-il déclaré à Olympics.com dans une interview exclusive lors des derniers Championnats du monde juniors.

« Nous avons changé cet état d'esprit, nous ne nous contentons pas de regarder les joueurs asiatiques, mais nous les battons. C'était un grand changement pour la France. »

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Les stars de la relève française du badminton

Si Toma Junior Popov (24 ans, 25e mondial), Merklé (22 ans, 39e mondial) et Christo Popov (20 ans, 42e mondial) sont déjà bien en place chez les séniors, Lanier ne les considère pas non plus comme des « inspirations », notamment car il s'entraîne avec eux.

« Ils sont plus âgés que moi, mais ils ne sont pas trop éloignés [de mon âge] », a-t-il expliqué. S'entraîner ensemble, « c'était un peu comme si je voulais les battre et qu'ils ne veulent pas perdre contre moi ».

La relation étroite entre ces quatre badistes est ce qui a poussé les fans du prochain pays hôte des Jeux Olympiques à rêver de marquer Paris 2024. Et pourquoi pas briser la domination danoise ?

« Avec ces trois gars, nous voulions jouer de mieux en mieux et nous améliorer ensemble », a déclaré Lanier. « Quand l'un devenait plus fort, les autres suivaient et c'était naturel. »

« lls m'ont montré qu'en France, nous pouvons gagner les titres européens et que nous pouvons battre les Danois. Nous pouvons battre tout le monde dans le monde, ce n'est pas impossible. »

Les idoles d'Alex Lanier

Lanier joue au badminton depuis l'âge de deux ans. Il a suivi les traces de ses parents, qui jouaient de manière récréative. « Mes parents me disaient "quand on jouait, tu étais quasiment tout le temps là quand tu avais environ deux ans », se souvient-il.

Au cours de ces 15 années, il a rapidement développé une passion pour le sport et trouvé des idoles pour modeler son jeu.

« Lin Dan bien sûr », a répondu Lanier quand lui a été demandé de citer son idole dans le monde du badminton. « J'ai l'impression qu'il est un mélange de 'paresse' et de puissance en même temps. »

Paresse? En quelque sorte

« On dirait qu'il ne bouge pas vraiment [sur le terrain], mais il est difficilement prévisible et il n'avait pas vraiment besoin de bouger, en fait. »

Ces dernières années, l'ascension du champion olympique danois Viktor Axelsen a donné au Français une nouvelle inspiration.

« Axelsen… Il est tellement fort, c'est incroyable de voir son jeu. C’est une belle inspiration pour moi. »

Être numéro 1 chez les juniors ? « Rien de spécial »

Vous pourriez penser qu'être meilleur de sa catégorie dans le monde, parmi des millions de badistes, serait quelque chose d'exceptionnel.

Pas pour Lanier. « Je peux dire que ça n'a rien de spécial », a déclaré le Français à propos de son meilleur classement junior, atteint pour la première fois en août 2022 et qu'il détient toujours après ne l'avoir perdu que pendant deux semaines.

« Quelqu'un a dit : "Oh, tu es numéro un mondial en junior". Et j'ai dit : "D'accord, ça va". Ce n'est pas que je ne me soucie pas vraiment des juniors, mais je préfère gagner en seniors que de gagner en junior, c'est sûr. C'est plus important. »

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 pourraient arriver trop tôt pour Lanier. Avec les frères Popov devant lui, comment Lanier voit-il les saisons à venir ?

« Juste pour jouer contre les meilleurs joueurs du monde en Super 300, Super 500 (tournois du BWF World Tour). C'est sûr que j'ai en tête les JO de Paris, mais je sais que ce sera dur pour moi parce que j’arrive un peu tard, je peux le dire. »

« Pour Paris 2024, je sais que je suis un peu jeune, mais pour moi, ce n'est pas une raison pour simplement minimiser mes [attentes] et dire 'D'accord, j'ai le temps'. Parce que ce n'est pas le cas. »

« Je préfère dire que je vais essayer de [participer] à Paris 2024, et si je ne peux pas, alors je vise Los Angeles 2028 à l'avenir. Je ferai mon maximum pour ça. »

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