Ce sera ainsi le cas lors de l’épreuve de patinage artistique hommes de Lillehammer, où quelques patineurs réputés concentrent l'attention : le vainqueur sortira de l’ombre, toute relative vu leur statut.
Pour ces Jeux, les règles de qualification pour la compétition ont changé, ce qui signifie que les deux précédents champions olympiques, l’Américain Brian Boitano et l’Ukrainien Viktor Petrenko, sont à nouveau les bienvenus dans la compétition. Avec le Canadien Kurt Browning, champion du monde en titre, ils constituent le trio qui a bénéficié au maximum de l’honneur des médias avant les Jeux.
Chacun d’entre eux va pourtant passer un sale moment en pénétrant sur la glace pour le programme technique, trébuchant et se retrouvant en difficulté, pour finir entre la huitième et la douzième place au terme de la première journée.
Le patineur russe Aleksei Urmanov n’a pas eu ce problème, lui qui occupe la tête et dont le programme a impressionné davantage les juges que le public. Contrairement à nombre de ses adversaires, il a rendu une copie propre et sans fautes.
Pourra-t-il toutefois gérer la pression ? Si les autres sont déjà montés sur la plus haute marche du podium, Urmanov, lui, n’a encore jamais gagné de compétition internationale et il doit maintenant effectuer un programme libre susceptible de lui permettre de damer le pion aux meilleurs. Le Canadien Elvis Stojko est juste derrière lui alors que le Français Philippe Candeloro est troisième, et chacun d’entre eux a la capacité d’arracher la victoire.
Les trois ténors aussi, mais si tous les trois patinent mieux qu’au programme technique, cela s’avère insuffisant pour monter sur le podium et ce sont les trois premiers du classement qui vont se disputer l’or.
Candeloro enchaîne sept triples sauts et enchante juges et spectateurs, mais le huitième lui est fatal, peu avant la fin de son programme. Sans cette chute, l’or lui était promis, mais il va néanmoins décrocher le bronze.
Stojko effectue pour sa part une nouvelle démonstration éblouissante, qui ravit les fans bien plus que les juges. Par contraste, Urmanov réussit ses huit triples sauts en effectuant un programme plus classique, mais payant.
C’est sa première grande victoire et ce sera la seule de sa carrière. Mais quand il s’agit de décrocher la seule victoire de sa vie, il n'y a rien de mieux que les Jeux Olympiques pour le faire !