Le duo russe de danse sur glace remporte une bagarre à trois épique
La compétition de danse sur glace a fait l’objet d’énormément d’attention, du fait du retour de quelques favoris du passé. Dix ans après avoir gagné l’or aux Jeux de 1984 et fait passer la discipline dans une nouvelle ère de chorégraphie audacieuse et palpitante, les Britanniques Jayne Torvill et Christopher Dean sont de retour aux Jeux Olympiques.
La question de savoir s’ils ont gardé leur esprit de compétition, ne se pose même pas : la paire, âgée respectivement de 36 et 35 ans, a remporté les Championnats d’Europe peu avant les Jeux et bénéficie d’un soutien énorme des fans venus les soutenir.
Mais on s’intéresse aussi beaucoup aux couples russes. Maya Usova et Alexander Zhulin sont champions du monde en titre depuis l’année précédente, alors que la Russie a également envoyé les très cotés Oksana Grischuk et Yevgeny Platov. Les deux femmes ont cependant eu une altercation en public par le passé qui s’est transformée en une énorme rivalité entre les deux paires. Un état d'esprit que la Fédération russe a tenté - en vain – de juguler.
Pendant que les Russes se querellaient, la paire britannique s’inquiétait, elle, des règles de compétition interdisant la musique classique, ce qui ne convenait pas à leur programme. Torvill et Dean ont apporté les modifications nécessaires avant les Jeux, ce qui leur a laissé très peu de temps pour peaufiner leur exécution.
Lors des épreuves imposées de danse, ils prennent la troisième place derrière les paires russes, qui étaient ex aequo en première place. Deux soirs plus tard, place à la danse originale, qui voit Torvill et Dean prendre la tête devant Usova et Zhulin, et Grischuk et Platov, troisièmes. Alors qu’il ne reste plus que la danse libre, les trois paires favorites se tiennent dans un mouchoir.
Usova et Zhulin effectuent un programme basé sur des numéros de cirque qui est très bien accueilli et leur vaut des notes de 5.8 et 5.9 de tous les juges. Torvill et Dean leur succèdent sur la glace pour une démonstration qui récolte une standing ovation du public de la patinoire, mais qui est accueillie avec beaucoup moins d’euphorie par les juges. Sous la bronca de leurs fans, la paire britannique obtient cinq notes de 5.7 et même un 5.6 en mérite technique.
Derniers à patiner, Grischuk et Platov reçoivent un accueil feutré du public, mais plus enthousiaste des juges, puisque leurs notes vont de 5.7 à 6.0. Cela leur suffit pour gagner le titre olympique, qu’ils conserveront quatre ans plus tard à Nagano.