À Amsterdam en 1928, les maîtres du football sont Uruguayens

Le tournoi de football des Jeux d'Amsterdam 1928 démarre le 27 mai, deux mois avant la cérémonie d'ouverture. Il est remporté par l'Uruguay qui conserve le titre remporté quatre ans plus tôt à Paris, et s'adjugera la première Coupe du monde de la FIFA en 1930, avec un dénominateur commun : la "perle noire" José Leandro Andrade.

À Amsterdam en 1928, les maîtres du football sont Uruguayens

Déjà, à Paris en 1924, l'équipe d'Uruguay avait enchanté le nombreux public du stade de Colombes, remportant le tournoi olympique sur une victoire 3-0 face à la Suisse le 9 juin 1924, et appelant ces commentaires dithyrambiques dans le rapport officiel : "Le football est un sport d'équipe et seuls, pour ainsi dire, les Uruguayens en ont fait la démonstration. Pratiquant par passes courtes, ils fatiguent l'adversaire et gagnent ainsi du terrain. Cependant, à l'encontre de beaucoup d'équipes, ils ne temporisent pas à proximité des buts adverses, et dès qu'une occasion se présente, le coup part dur et sec !"  Au sein de la formation uruguayenne, un joueur se distingue en particulier : la "perle noire" José Leandro Andrade.

Quatre ans plus tard, revoilà Andrade et les stars de la "Celeste" (le surnom donné à la sélection uruguayenne) à Amsterdam pour défendre leur titre. Il faut préciser que c'est au lendemain du premier match de football de ces Jeux, la rencontre Portugal-Chili disputée le 27 mai 1928, que la FIFA réunie en congrès à Amsterdam décide sous la houlette de son président Jules Rimet de la création de la Coupe du monde dont la première édition aura lieu en Uruguay en 1930.

Le football est un sport d'équipe et seuls, pour ainsi dire, les Uruguayens en ont fait la démonstration. Rapport Officiel
- Rapport Officiel

En attendant, ce sont les Jeux qui attirent le plus grand nombre d'équipes internationales, et aussi un public nombreux, et c'est donc le tournoi olympique qui est considéré comme le véritable championnat du monde. Mais les problèmes liés au statut amateur obligatoire des joueurs, dans un sport qui se tourne de plus en plus vers le professionnalisme, posent de nombreuses questions et entraînent notamment la non-participation de la Grande-Bretagne.

Des matches à élimination directe qui peuvent être rejoués en cas d'égalité

Il n'en reste pas moins que dix-sept équipes, les meilleures du monde, participent à la compétition qui va se jouer par élimination directe à partir des huitièmes de finale. Les matches peuvent être rejoués : la conclusion par une séance de tirs au but n'existe pas à l'époque. Deux équipes à égalité au terme des 90 minutes réglementaires et des prolongations, doivent s'affronter à nouveau au cours des jours suivants. Et ce sera le cas pour la finale !

Le hockey sur gazon a ouvert les Jeux d'Amsterdam le 17 mai, le football est le deuxième sport disputé avant la cérémonie d'ouverture qui aura lieu le 28 juillet, et le tournoi commence par un match préliminaire organisé le 27 mai dans le stade olympique d'Amsterdam. Le Portugal s'impose 4-2 face au Chili avec un doublé de Pepe Soares et gagne sa place dans le "top 16".

La "Celeste" ne va pas trembler pour accéder à la finale : le onze uruguayen entre en lice le 30 mai face à l'équipe des Pays-Bas soutenue par environ 28 000 spectateurs, et se qualifie 2-0 avec des buts d’Héctor Scarone (20e minute) et de Santos Urdinarán (86e minute). Au poste de "demi-droit" (milieu de terrain évoluant à droite), Jose Andrade est à la manœuvre. Il est considéré comme le meilleur joueur du monde. En quarts de finale, alors que l'Italie et l'Espagne se séparent sur un nul 1-1 puis rejouent trois jours plus tard pour une victoire italienne 7-1, l'Uruguay se défait facilement de l'Allemagne 4-1, avec un hat-trick de Pedro Petrone (35e, 39e et 84e minutes) et un nouveau but d’Héctor Castro (63e minute).

Les rivaux et voisins sud-américains se retrouvent deux fois en finale

Le 7 juin, les Uruguayens affrontent l'Italie en demi-finale. Si c'est Adolfo Baloncieri qui ouvre la marque pour le onze européen dès la 9e minute, l'Uruguay fait rapidement le break grâce à des buts de Pedro Cea (17e minute), Antonio Campolo (28e minute) et Héctor Scarone (31e minute). Virginio Levatto réduit le score à la 60e minute mais c'est trop tard. De son côté, l'Argentine inflige un 6-0 à l'Égypte, ce qui débouche sur une finale 100 % latino-américaine. Les deux équipes entretiennent une rivalité implacable, et se sont échangé les victoires lorsqu'elles se sont affrontées au cours des quatre ans séparant les Jeux de Paris de ceux d'Amsterdam.

La foule qui remplit les gradins du stade olympique pour assister au match pour la médaille d'or le 10 juin va en prendre plein les yeux. Dans une partie très serrée, Pedro Petrone ouvre le score à la 23e minute, l'Argentin Manuel Ferreira égalise à la 50e, aucun but n'est marqué dans les prolongations et tout est à refaire. Le 13, dans un stade toujours aussi rempli, les équipes sont encore à égalité 1-1 à un peu plus d'un quart d'heure de la fin du temps réglementaire. Puis Héctor Scarone délivre les siens par un but synonyme de victoire 2-1 marqué à la 73e minute.

Acteur majeur de ce deuxième triomphe olympique consécutif, Jose Andrade va emmener les siens à la victoire dans la première Coupe du monde de la FIFA, sur un triomphe 4-2 en finale face au rival argentin le 30 juin 1930 à Montevideo. Vingt ans plus tard, les Uruguayens plongent tout un peuple dans un profond désarroi quand ils battent le Brésil devant les 200 000 spectateurs du Maracanã pour gagner leur deuxième Coupe du monde. Aujourd'hui, les maillots de la "Celeste" présentent la particularité de comporter quatre étoiles. Ils ont en effet gagné les deux derniers tournois olympiques disputés avant la création du Mondial. Une décoration pleinement reconnue par la FIFA qui rappelle que "les tournois olympiques de 1924 et 1928 avaient à l'époque valeur de championnat du monde".

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