La course elle-même fut une affaire divertissante mais les réactions de la foule à la vue de coureuses exténuées amenèrent les organisateurs à supprimer les épreuves féminines de plus de 200 m durant les 32 années qui suivirent. Les 25 concurrentes furent réduites à neuf et l’Allemande Marie Dollinger qui venait d’établir un nouveau record olympique en course de qualification était la favorite.
La finale, qui se déroula devant un stade olympique comble donna lieu à des tactiques extraordinaires de la part des coureuses qui s’affrontèrent pour mener cette course. Lina Radke, Allemande de 25 ans, fit ce qui s’avéra un mouvement décisif en prenant la tête avec près de huit mètres d’avance dans le long segment avant le passage du dernier tournant.
Radke, qui était entraînée par son mari, jeta un œil derrière elle à plusieurs reprises mais resta inatteignable en dépit de tentatives manquées de la Japonaise Kinue Hitomi et de la Suédoise Inga Gentzel, qui durent se contenter de la deuxième et de la troisième place. De nouveau le temps de 2’16’’8 établissait un record du monde mais ce sont les signes évidents d’exténuement affichés par les concurrentes suivantes qui firent la une des journaux.
Les adversaires de cette avancée féminine déclarèrent que les courses de demi-fond menaçaient la capacité d’endurance des femmes, et certains quotidiens suggérèrent même qu’un tel effort physique ne pouvait qu’accélérer les effets du vieillissement. L’IAAF retira le 800 m du programme olympique et il ne devait y retourner qu’aux Jeux de 1960 à Rome, remporté alors par la Soviétique Lyudmila Shevtsova.