La Coupe du monde UCI de VTT reprend ses droits ce week-end (7-9 mai) à Albstadt, en Allemagne, pour la première manche de la saison. Et la vététiste française Pauline Ferrand-Prévot voudra honorer son maillot arc-en-ciel de championne du monde, conquis pour la cinquième fois en 2020, à moins de trois mois des Jeux de Tokyo 2020, en 2021.
Car avec cette course, la cycliste de 29 ans espère clairement préparer les JO. « Albstadt n’est pas l'objectif de ma saison, je sais que je ne vais pas survoler le truc », dit-elle sans langue de bois à Cyclism'Actu. « J'espère juste être bien, avoir de bonnes sensations, faire de mon mieux avec ce que j’ai fait avant. »
Il faut dire que cette année, la Rémoise est concentrée sur un seul objectif : l’or olympique, qu’elle espère décrocher cet été en VTT. Un objectif qu'elle a tenté d'accomplir à deux reprises déjà. Mais au fait, à quel point connaissez-vous PFP ? Découvrez cinq choses à savoir sur cette immense championne.
1. Impressionnante de polyvalence
Pauline Ferrand-Prévot donne un sens complètement nouveau au terme « polyvalence ». Elle est en effet devenue la première cycliste, hommes et femmes confondus, à détenir le titre de championne du monde dans trois disciplines simultanément : cyclisme sur route, cyclo-cross et VTT cross-country. C’était en 2014/2015, alors qu’elle n’avait que 23 ans !
En fait, c’est surtout qu’elle ne supporte pas de rester à se tourner les pouces, et ce depuis son plus jeune âge. « Je suis quelqu’un qui a peur de s’ennuyer et qui aime le changement », a-t-elle déclaré à Red Bull France.
Dès l’âge de 8 ans, elle avait déjà ce goût pour l'exploration sportive : « J'aimais avoir toutes les possibilités, et me dire que je pouvais à la fois faire du VTT et du vélo de route. Je ne voulais pas avoir la sensation de faire tout le temps la même chose. »
Cette philosophie de touche-à-tout peut parfois donner l’impression de s’éparpiller mais jusqu’alors, PFP a toujours préféré la variété. En revanche, contrairement aux Jeux Olympiques précédents, elle misera tout sur le VTT à Tokyo 2020, la discipline dans laquelle elle a de nouveau été couronnée championne du monde en 2019 et 2020. « Comme c’est une année olympique, j’ai décidé de me concentrer que sur le VTT », a-t-elle confié au Canal Sports Club.
2. Les Jeux Olympiques, « un rêve de petite fille »
Ne pas s'engager dans l'épreuve de cyclisme sur route pourrait s’avérer une sage décision dans la quête de l'or olympique. Mais de manière plus générale, cela fait bien longtemps qu'elle rêve de JO.
« [Pour Londres 2012], il y avait deux places et je disputais la deuxième puisque la première était pour Julie Bresset », se souvient-elle, au micro de Red Bull France. « Le jour où j’ai su que j’étais qualifiée, ça a été un rêve de petite fille qui se concrétisait, et si ma performance n’a pas été remarquable, j’ai au moins réalisé l’un de mes objectifs de carrière. »
Effectivement, dans la capitale anglaise, elle a accroché la huitième place de l'épreuve sur route et terminé 26e en VTT. Quatre ans plus tard à Rio 2016, elle a de nouveau fini 26e, mais sur route cette fois-ci. Mais en VTT, elle a dû abandonner.
À Tokyo, la vététiste au tatouage des anneaux olympiques sur le poignet saura-t-elle enfin concrétiser ce rêve ? Rendez-vous le 27 juillet sur le Parcours MTB d'Izu !
3. Dans l'équipe de son compagnon Julien Absalon, double champion olympique
Depuis 5 ans maintenant, Pauline Ferrand-Prévot partage sa vie avec Julien Absalon, double champion olympique de VTT à Athènes 2004 et Pékin 2008. Une union qui pourrait bien porter ses fruits à Tokyo. « C’est sûr que l’expérience de Julien m’aide » confiait-elle à Tokyo 2020 l’année dernière. « Il est très posé, il vient souvent s’entraîner avec moi, même si j’ai également mon entraîneur qui gère cette partie. »
Mais en janvier 2021, Pauline a rejoint le Team Absolute Absalon-BMC, l’équipe montée et gérée par son compagnon. Et pour couronner le tout, l’ex-olympien pourrait bien commenter ses courses en direct sur France Télévisions, lui qui a été annoncé consultant pour les prochains JO !
4. Deux opérations en deux ans
En 2019, les premiers pépins de santé apparaissent pour PFP. Les médecins lui détectent une endofibrose de l’artère iliaque nécessitant une intervention. Quelques jours seulement après son opération du 22 janvier, elle arrive à remarcher, puis à peine un mois plus tard, elle remonte sur un vélo. Sa récupération se passe idéalement, tout comme son année 2019 durant laquelle elle retrouve le maillot arc-en-ciel.
Mais en janvier 2020, c’est la rechute. Elle annonce sur Instagram : « Depuis 15 jours, j’ai ressenti des symptômes anormaux dans le membre inférieur gauche en cyclocross. Le diagnostic de récidive d’endofibrose iliaque a été confirmé hier (même côté, au-dessus de mon ancienne opération). Cette lésion, bien que moins sévère que l’ancienne, nécessite une intervention chirurgicale. »
Le report des Jeux Olympiques de 2020 à 2021 peut donc être considéré comme une aubaine pour la vététiste, qui a même pu décrocher un nouveau titre de championne du monde dix mois après sa nouvelle opération.
5. Conceptrice de son propre vélo
Pauline a annoncé sur Instagram avoir participé au design du vélo qu’elle va monter dans les courses à venir. Elle s’est ainsi découvert une nouvelle compétence. Encore une !
« Je ne sais pas trop d’où m'est venu ce côté créatif pendant le processus de conception de cette personnalisation. Parce que je ne pense pas être spécialement ce qu'on appelle une "créative" », écrit-elle sur le réseau social. « Mais je me suis complètement prise au jeu du projet, je me suis jetée dedans ! J'ai adoré et j'ai découvert que je pouvais avoir plus de sens artistique que je l'avais imaginé… »
« Je voulais que ça reste quelque chose de spontané », poursuit-elle dans une vidéo de présentation. « La spontanéité fait vraiment partie de mes traits de caractère, donc je voulais que ça me ressemble et pas prétendre être quelqu'un d'autre. » Toujours l’authenticité à l’état pur chez la championne.
Le programme de la Coupe du monde UCI de VTT 2021
Première manche, à Albstadt (Allemagne)
- 9 mai, 11h20 (CEST) : cross-country olympique (XCO) féminin
Les six manches de 2021
- 7-9 mai : Albstadt (Allemagne)
- 15-16 mai : Nové Město (République tchèque)
- 12-13 juin : Leogang (Autriche)
- 3-4 juillet : Les Gets (France)
- 4-5 septembre : Lenzerheide (Suisse)
- 18-19 septembre : Snowshoe (États-Unis)