5 choses à savoir sur Manon Brunet
Première sabreuse française à décrocher une médaille olympique, Manon Brunet a ému par ses larmes de joie ce lundi 26 juillet. Connaissez-vous l’escrimeuse de 25 ans ?
Escrime
Brunette – c’est sur surnom – a ajouté une ligne à son palmarès : la médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020. Mais que savez-vous de la sabreuse qui disputera l’épreuve par équipe avec la France le samedi 31 juillet ?
Soutenue par son compagnon Boladé Apithy
Manon Brunet n’aurait peut-être pas décroché cette médaille sans son petit ami Boladé Apithy, lui-même sabreur et qualifié pour Tokyo 2020. En raison du strict protocole anti-COVID mis en place, il était déjà rentré en France après son élimination dès son premier combat dans l’épreuve masculine individuelle à laquelle il participait, samedi 24 juillet. Celui qui avait fait les Jeux de Londres 2012 (18e au sabre) puis ceux de Rio 2016 mais en tant qu’entraîneur de son frère Yémi Apithy, sabreur avec le Bénin, a trouvé les mots pour convaincre sa copine de se donner à fond.
« Heureusement, j'ai eu du monde pour m'aider : toute mon équipe, le coach qui m'a remobilisée », a déclaré Brunette à l’AFP, « et mon copain qui, de France, m'a appelée pendant dix minutes et m'a dit "bats-toi pour nous, fais-toi plaisir, ce sont les Jeux Olympiques" », a déclaré Brunette à l’AFP. « Il m'a téléphoné toute la journée mais là [après la demi-finale], j'ai jeté le téléphone, je ne voulais plus parler à personne et finalement, il a trouvé le moyen de m'appeler, grâce à Enzo Lefort ! »
« Il m'a appelée pour me remobiliser et pour me dire qu'il fallait que je profite d'aujourd'hui », a-t-elle ajouté au micro d’Eurosport.
Le podium raté à Rio 2016
Si Brunet n’y croyait pas avant de disputer son match pour le bronze, c’est sans doute parce qu’elle a cru revivre Rio 2016. Aux Jeux brésiliens, elle s’est inclinée d’une petite touche (15-14) face à Sofya Velikaya, la future triple vice-championne olympique.
Dans son match pour le bronze, elle affrontait l’Ukrainienne Olha Kharlan, championne olympique par équipes à Beijing 2008 et médaillée de bronze à Londres 2012 déjà. Elle ne tenait pas la distance cependant et s’inclinait 15-10. Une déconvenue qui lui est restée en travers de la gorge, surtout sa demi-finale où avait mené 14-12.
« J'ai mis du temps [à m’en remettre] ! », avoue-t-elle à l’AFP. « Je me souviens, aux Jeux olympiques d'hiver [2018], j'ai vu quelqu'un gagner et je me suis dit "mais comment elle a réussi et pas moi ?". Les JO d'hiver, vous vous rendez compte ? Ce n'est même pas ma discipline ! Du coup, j'ai mis du temps à digérer, oui, je pense ne l'avoir vraiment fait qu'en début d'année. Mais en fait, c'est grâce à cette quatrième place que je finis médaille de bronze [ce lundi 26 juillet]. »
Elle sait battre les meilleures
Sofya Velikaya, son bourreau en demi-finale de Rio, Manon a pourtant réussi à la battre par la suite dans une demi-finale. C’était à Düsseldorf, en Allemagne, en juin 2019. À l’occasion des Championnats d’Europe d’escrime, elle s’est en effet payé l’athlète du ROC en demi-finale avant de tomber face à l’inévitable Ukrainienne Olha Kharlan, encore elle. Elle a toutefois fini vice-championne d’Europe 2019.
Elle a quand même réussi à gagner contre Kharlan, n°1 mondiale, dans des finales : celle de l’étape de Coupe du monde organisée à Orléans en novembre 2019 et celle de Tunis en juin 2018.
Elle est aussi gendarme volontaire
Brunet est maréchal des logis de la gendarmerie nationale et son exploit à Tokyo lui a valu une mention sur le site du ministère de l’Intérieur : « L’ensemble de ses collègues du ministère de l’Intérieur, gendarmes, policiers, pompiers et administratifs s’unissent pour lui envoyer un immense : FÉLICITATIONS MANON ! »
Ce lundi 26 juillet, le fleurettiste Maxime Pauty, lui aussi maréchal des logis, a été éliminé dès son premier combat.
Des Championnats du monde réussis en équipe
Avec Cécilia Berder, Charlotte Lembach et Caroline Quéroli, Brunet est médaillée de bronze des Championnats du monde 2017 par équipes à Leipzig, en Allemagne. Un an plus tard, elles sont sacrées championnes du monde à Wuxi en Chine. Et en 2019, à Budapest en Hongrie, elles sont vice-championnes.
Mais dès 2014, à Kazan en Russie, Manon décroche déjà l’argent mondial avec l’équipe de France, composée toujours de Berder et Lembach, mais également de Saoussen Boudiaf qui a depuis pris sa retraite sportive. Les deux filles sont restées bonnes amies.