Suk Hee SHIM

Shim Suk-hee a disputé à 21 ans les Jeux Olympiques à domicile, dans sa ville de de Gangneung, où elle est née et où elle a commencé le short track à la plus tendre enfance. Pas en réussite dans ses épreuves individuelles, elle a remporté le relais 3000m avec ses coéquipières pour totaliser deux médailles d'or et quatre podiums aux Jeux. La star qui s'était révélée lors des JOJ d'Innsbruck en 2012 est également 10 fois championne du monde et n'en est après tout qu'au début de sa carrière ! 

Vedette des premiers Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver à Innsbruck 2012

Pour Shim Suk-Hee, tout a vraiment commencé à Innsbruck lors des premiers Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver en janvier 2012. Après avoir débuté dans son sport à l’âge de six ans, pour s’amuser, elle connaît sa première grande sélection internationale en 2011, à 14 ans, lors des Championnats du monde juniors. En début d’année suivante, sur la glace de l’Olympiahalle d’Innsbruck, Shim dispute les deux courses individuelles au programme des JOJ inauguraux, et les remporte ! Médaille d’or du 500m et du 1000m à l’issue de finales brillamment négociées, auxquelles elle ajoute le bronze du 3000m relais mixte au sein d’une équipe composée d’athlètes issus de différent CNO. On retiendra aussi un grand moment d’émotion à l’arrivée du 1000m, lorsque Shim fond en larmes malgré sa victoire, après avoir vu sa compatriote et amie Hyun Park chuter dans la dernière partie de la course.

Razzia aux Mondiaux juniors

Ainsi lancée, Shim réalise un mois plus tard un exploit exceptionnel dans les Championnats du monde juniors disputés à Melbourne (Australie), s’imposant sur toutes les distances (500m, 1000m, 1500m) en battant deux fois le record du monde du 1000m pour sa classe d’âge et bien sûr, en terminant première du classement général. Son père qui l’a lancée sur la glace, décide de quitter son emploi pour se consacrer pleinement à sa carrière, dès lors qu’il est évident que son talent peux lui permettre de se hisser au plus niveau international. La famille déménage aussi à Séoul pour se rapprocher du centre d’entraînement où la jeune patineuse sur piste courte fait ses gammes.

Entrée fracassante chez les séniors

Championne de précocité, Shim-Suk-Hee fait une entrée fracassante au niveau sénior dans la Coupe du monde ISU 2012-2013 qu’elle remporte à 15 ans, notamment en restant invaincue sur 1500m : six courses gagnées consécutivement à Calgary, Montréal, Nagoya, Shanghai, Sotchi et Dresde, auxquelles s’ajoutent trois victoires sur 1000m. En mars 2013, Debrecen (Hongrie),  elle remporte son premier titre mondial sur 3000m et prend l’argent sur 1500m, terminant 3e du classement général.

Trois podiums et un titre aux Jeux de Sotchi 2014

Avant d’aller défendre ses chances aux Jeux de Sotchi, Shim remporte pour la deuxième fois la Coupe du monde, impériale sur 1000m et sur 1500m. Très ambitieuse à 17 ans pour ses débuts sur la grande scène olympique, l’adolescente coréenne commence par être éliminée dès les quarts de finale du 500m sur la glace de l’Iceberg.  Le 15 février, elle remporte la médaille d’argent du 1500m, débordée dans le dernier tour par la Chinoise Zhou Yang alors qu’elle occupait la tête. 

Trois jours plus tard, le relais 3000m donne lieu à une finale passionnante où la balance penche d’un côté et de l’autre, Coréennes et Chinoises se succèdent en tête de la course pas moins de cinq fois dans les huit derniers tours. Shim conclut ce relais et apporte la victoire à son équipe grâce à un dépassement d’anthologie par l’extérieur sur la Chinoise Li Jianrou dans le dernier tour !. « J’avais de super sensations dans le dernier tour .Je me sentais rapide, et en position de dépasser Li. Et quel frisson quand je l’ai fait ! » dira-t-elle à chaud. Enfin, le 21 février, elle complète sa collection de podiums en prenant le bronze du 1000m remporté par sa compatriote Park Seung-Hi.

Objectif  PyeongChang 2018

Après ces Jeux, Shim change les quatre derniers numéros de son téléphone portable en « 2018 » pour signifier sa volonté de briller lors des prochains Jeux d’hiver, dont les épreuves de short track vont se disputer chez elle à Gangneung !  Elle connaît en attendant un nouveau sommet en remportant le classement général des Championnats du monde ISU 2014 de Montréal (Canada) avec des médailles d’or sur 1000m, 1500m et 3000m. Elle gagne ainsi le surnom de « reine du short track ». En 2016 et 2017, Shim continue sur sa lancée, dominatrice sur 1500m et en relais 3000m avec ses partenaires coréennes, avec notamment la victoire sur sa distance de prédilection (et en relais) lors de l’étape de préolympique disputée chez elle à Gangneug mi-décembre 2016, puis elle triomphe en février dans le 1000m et le relais des Jeux Asiatiques d’hiver à Sapporo (Japon).

Elle n’est évidemment pas seule en Corée du Sud : sa coéquipière et cadette d’un an Choi-Min Jeong gagne les titres mondiaux toutes distances en 2015 et 2016, alors que la Britannique Elise Christie remporte ceux de 2017 en mars à Rotterdam, où Shim prend le bronze grâce à sa victoire dans la « super finale » sur 3000m.  Sa devise, « ne jamais abandonner », est plus que jamais d’actualité.

La chance absente pour ses épreuves individuelles à PyeongChang 2018

Dans l'arène de glace de Gangneung, les évènements ne tournent pas en la faveur de la star de 21 ans dans ses épreuves individuelles des Jeux de PyeongChang 2018 : elle commence par être éliminée au premier tour du 500m au lendemain de la cérémonie d'ouverture, en terminant 3e de sa série. Une semaine plus tard, Shim glisse et tombe dès le premier tour du 1500m. Enfin, en finale du 1000m le 22 février, dans le dernier tour, elle entre en collision avec sa coéquipière Choi Min-jeong, les deux Coréennes finissent dans les bâches, la Néerlandaise Suzanne Schulting l'emporte et Shim, jugée responsable du crash, écope d'une pénalité.

Le relais 3000m en guise de consolation

Capitaine de l'équipe féminine de short track coréenne, Shim a dit dès le premier jour de compétition adorer "le soutien indéfectible du public", en espérant "que les fans me soutiendront jusqu'à la fin des Jeux". Et c'est dans le relais 3000m qu'elle peut donner sa pleine mesure. Elle joue en effet un rôle décisif pour que son équipe puisse poursuivre sa route au premier tour de cette épreuve : sa coéquipière Lee Yu-bin est victime d'une chute à une vingtaine de tours de l'arrivée et elle parvient, en compagnie de Choi Min-jeong, à ramener sa formation à l'avant et, finalement, à gagner sa série qualificative. Le 20 février en finale, l'intense bagarre avec la Chine s'achève par une très courte victoire qui devient large quand l'équipe au maillot rouge étoilé est disqualifiée pour obstruction. Ainsi, en compagnie de Choi, Kim Ye-jin et Kim-A lang, elle remporte le sixième titre de la République de Corée en huit relais féminins disputés aux Jeux depuis 1992, sa deuxième médaille d'or personnelle et monte sur son quatrième podium. "Chaque fois que je me suis demandée comment je me souviendrais de ces Jeux Olympiques une fois âgée, je me disais que je voulais des courses joyeuses et amusantes. Cela m'a aidé à surmonter et je pense à apprécier les Jeux », conclut-elle.

Dix fois championne du monde

Un mois après les Jeux à domicile, lors des Mondiaux ISU 2018 à Montréal, Shim Suk-hee reprend sa marche en avant : elle remporte le 1000m et le relais 3000m, prend l'argent sur 1500m et au classement toutes distances derrière Choi Min-jeong, pour totaliser 10 médailles d'or et 19 podiums sur la scène planétaire à seulement 21 ans ! C'est dire qu'elle a encore de nombreuses années devant elle pour embellir son palmarès dans tous les grands événements.