Les représentants des athlètes présentent leur point de vue sur la participation des athlètes munis d'un passeport russe ou bélarussien aux compétitions internationales lors d'une audition du Conseil de l'Europe

L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a tenu aujourd'hui une audition sur la participation des athlètes munis d'un passeport russe ou bélarussien aux compétitions internationales. Le Comité International Olympique (CIO) a été invité à cette audition et a donné à deux olympiens l'occasion de présenter leur point de vue au nom des athlètes qui les ont élus comme représentants. 

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Les représentants des athlètes présentent leur point de vue sur la participation des athlètes munis d'un passeport russe ou bélarussien aux compétitions internationales lors d'une audition du Conseil de l'Europe
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Le médaillé olympique d'argent arménien Arsen Julfalakyan, lequel préside également la commission des athlètes d'United World Wrestling (UWW), et Gaby Ahrens, de Namibie, qui a participé à trois éditions des Jeux Olympiques en tir et préside aujourd'hui la commission des athlètes de l'Association des Comités Nationaux Olympiques d'Afrique (ACNOA), se sont en effet adressés aux parlementaires.

Le champion olympique du lancer du disque Gerd Kanter (Estonie), lequel a présenté le point de vue des athlètes de sa région, et Francesco Ricci Bitti, président de l'Association des fédérations internationales des sports olympiques d'été (ASOIF), ont également été invités en tant que représentants du Mouvement olympique.

Ainsi que l'a déclaré Gaby Ahrens : "Comme vous le savez, malheureusement en Afrique, nous connaissons bien la question des conflits armés entre les pays et au sein des pays. C'est pourquoi ce sujet est très important pour les athlètes de notre continent car, pour nous en Afrique, la question des guerres et des conflits armés n'est pas une nouveauté."

Elle a ensuite fait référence aux discussions de 100 représentants des athlètes lors du Forum africain des athlètes tenu le mois dernier, et a cité la résolution sur laquelle ils se sont mis d'accord : "Les athlètes ne devraient jamais payer le prix d'un conflit, quel qu'il soit et où qu'il se déroule. La politique ne doit pas faire pression sur le sport pour qu'il renonce à ses valeurs fondamentales de solidarité et d'unité." Et de conclure : "Au nom des athlètes africains et de notre commission, je tiens à rappeler que les athlètes ne devraient jamais payer le prix d'un conflit dans lequel leur gouvernement est engagé."

(Veuillez trouver son discours complet ici.)

Arsen Julfalakyan a abordé pour sa part la situation dans son pays d'origine, l'Arménie, et le conflit avec son pays voisin l'Azerbaïdjan : "Je n'ai jamais utilisé ma présence à différentes conférences ou réunions sportives internationales pour appeler à une interdiction totale de participation des athlètes azerbaïdjanais. Et je ne le ferai pas ici non plus", a-t-il affirmé.

Il a évoqué les dizaines de conflits qui sévissent actuellement dans le monde, "avec malheureusement beaucoup trop de personnes qui souffrent et qui meurent. C'était le cas ou c'est encore le cas dans certains pays comme l'Irak, la Yougoslavie, la Libye, la Syrie, le Yémen, le Liban, l'Afghanistan et bien d'autres encore. Quelqu'un se souvient-il d'un cas où tous les athlètes d'un pays ont été bannis en raison d'un conflit armé ou d'une guerre ?"

(Veuillez trouver son discours complet ici.)

Au nom de l'ASOIF, Francesco Ricci Bitti a décrit le processus qui a conduit le CIO à formuler des recommandations aux Fédérations Internationales et à la position ferme prise par l'institution olympique en février 2022 au début de l'invasion avec les sanctions contre les gouvernements russe et bélarussien, qui sont les seuls responsables de la guerre, et les efforts de solidarité sans précédent du Mouvement olympique dans le but d'aider les athlètes ukrainiens et les membres de la communauté olympique d'Ukraine afin d'avoir une délégation ukrainienne forte aux Jeux Olympiques de Paris 2024 et aux Jeux Olympiques d'hiver de Milano Cortina 2026. M. Ricci Bitti a souligné que les Fédérations Internationales travaillaient à la mise en œuvre des recommandations du CIO. "Nous sommes convaincus qu'elles fonctionneront", a-t-il confié.

Gerd Kanter a admis que la décision de participer à des compétitions sportives internationales devrait être prise par le monde du sport et non par celui de la politique. Il a en outre reconnu qu'il ne s'agissait pas d'une décision tranchée et a expliqué que, dans sa région, on considérait que les athlètes possédant un passeport russe ou bélarussien ne devaient pas être autorisés à participer.

Le vice-ministre ukrainien de la Jeunesse et des Sports, Andriy Chesnokov, la ministre française des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, et Lucy Frazer, secrétaire d'État britannique à la Culture, aux Médias et aux Sports, se sont également adressés aux parlementaires de l'APCE.

Alexandra Xanthaki, rapporteuse spéciale du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies dans le domaine des droits culturels, a réitéré les préoccupations qu'elle avait déjà exprimées dans une lettre adressée au CIO en septembre 2022. Elle a ainsi indiqué : "L'interdiction générale imposée aux athlètes russes et bélarussiens sur la base de leur nationalité viole les principes d'universalité et de non-discrimination, deux des principes les plus fondamentaux des droits de l'homme. Une telle interdiction fait un amalgame entre le comportement des États et celui des individus, ce que le droit international régissant les droits de l'homme interdit. Punir des individus uniquement sur la base de leur nationalité pour les actes odieux de dirigeants sur lesquels ils n'ont aucun contrôle porte atteinte à cette distinction."

Dans son message, elle a par ailleurs fait référence aux recommandations formulées par le CIO le 28 mars 2023. Celles-ci stipulent que les athlètes détenteurs d'un passeport russe ou bélarussien qui soutiennent activement la guerre ne peuvent pas concourir, et excluent également les athlètes qui sont sous contrat avec l'armée russe ou bélarussienne ou avec les agences de sécurité nationale.

Mme Xanthaki a ajouté : "Je pense qu'une telle recommandation est un pas dans la bonne direction. Cela correspond également à mon opinion selon laquelle la mobilisation forcée, par exemple, ne suffirait pas à priver un athlète du droit de participer à des compétitions."

Au nom de la France, hôte des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, Amélie Oudéa-Castéra a expliqué : "La France reconnaît et respecte l’autonomie du mouvement sportif et, s’agissant des Jeux Olympiques et Paralympiques, c’est bien le CIO et le Comité International Paralympique (IPC) qui prendront, chacun dans leur domaine de responsabilité, une décision souveraine concernant la participation des athlètes russes et bélarussiens. Mais à nous, responsables politiques, il nous faut comprendre concrètement ce que peut signifier ce modèle de "neutralité" et quelle peut être sa viabilité dans le contexte que l’on sait. Le CIO travaille sur le sujet et l’IPC réexaminera la question en vue de son Assemblée générale de septembre. Les recommandations formulées par le CIO le 28 mars dernier ne valent pas pour les Jeux de Paris 2024 ; elles n’ont à ce stade été émises à l’endroit des Fédérations Internationales que pour les compétitions sportives internationales. Mais elles marquent déjà de premières clarifications."

Questions-réponses concernant la participation d'athlètes titulaires d'un passeport russe ou biélorusse à des compétitions internationales

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