Le président du CIO lors du deuxième Forum de l'ACNOA sur l'égalité des genres : "Tout le monde a un rôle à jouer dans l'autonomisation des femmes dans le sport"
Près de 200 décideurs clés du Mouvement olympique en Afrique se sont réunis cette semaine à Cabo Verde pour continuer à travailler ensemble en faveur de l'égalité des genres dans et par le sport. Le forum, dont le thème était "From the Boardroom to the Playing Field", a réitéré la nécessité pour le Mouvement olympique d'aborder la question de l'égalité des genres dans tous les domaines de ses activités et s'est conclu par dix principaux engagements à agir.
Promouvoir l’égalité à tous les niveaux
L'été prochain, les Jeux Olympiques de Paris 2024 seront les premiers à offrir une parfaite parité sur l'aire de compétition. Le Comité International Olympique (CIO) a accordé un nombre égal de places de qualification : 50 % pour les femmes et 50 % pour les hommes. Le même principe d'égalité des genres sera appliqué deux ans plus tard lors de la première manifestation sportive olympique organisée sur le continent africain : les Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026. Ces Jeux Olympiques de la Jeunesse ont également été abordés lors du forum, les participants étant invités à examiner l'impact et les occasions offertes par cet événement organisé en Afrique, et ce dans le but d'inciter davantage de femmes et de jeunes filles à s'engager dans le sport.
En dehors de l'aire de compétition, le nombre de membres du CIO tend de plus en plus vers l'égalité, avec plus de 40 % de femmes. Par ailleurs, 50 % des postes au sein des commissions du CIO sont occupés par des femmes, un objectif qui a été atteint en 2022. Toutefois, comme le CIO est le premier à le reconnaître, il reste encore beaucoup à faire pour instaurer l'égalité entre les hommes et les femmes dans l'ensemble du Mouvement olympique, en particulier en dehors de l'aire de compétition.
"Tout le monde a un rôle à jouer"
Le président du CIO, Thomas Bach, s'est adressé au forum à travers un message vidéo. Phumzile Mlambo-Ngcuka, ancienne directrice exécutive d'ONU Femmes et actuelle présidente du comité consultatif des droits humains du CIO, et S.A.R. le Prince Faisal Al Hussein, membre du CIO, lequel est à la fois président de la commission pour l'égalité des genres de l'Association des Comités Nationaux Olympiques (ACNO) et vice-président de la commission du CIO pour l'égalité des genres, la diversité et l'inclusion, ont également prononcé des allocutions importantes.
Dans son message vidéo, le président Thomas Bach a salué les progrès réalisés par l'Association des Comités Nationaux Olympiques d'Afrique (ACNOA), tout en soulignant que l'ensemble du Mouvement olympique devait travailler de concert afin de réduire l'écart entre les hommes et les femmes dans le sport.
Et de poursuivre : "Seuls 26 % des postes de direction au sein des CNO (Comités Nationaux Olympiques) sont occupés par des femmes. Du côté des FI [Fédérations Internationales], seules quatre sont dirigées par une femme et huit seulement comptent une femme comme secrétaire générale. Cet écart se retrouve également dans l'entourage des athlètes, où le nombre de femmes occupant des postes de direction reste inacceptablement bas."
"Si nous voulons vraiment promouvoir l'égalité des genres et renforcer l'autonomie des femmes dans le sport, non seulement en tant qu'athlètes, mais aussi en tant qu'entraîneures, officielles et dirigeantes, tout le monde a un rôle à jouer : les FI, les CNO, les athlètes et tous les autres partenaires et parties prenantes."
Engagements à agir
Après deux jours de discussions intenses, les participants au forum ont présenté leurs "engagements à agir" comme une feuille de route pour travailler ensemble à l'égalité entre les hommes et les femmes en Afrique. Ces engagements comprennent une série d'actions et de mesures de sensibilisation à la nécessité d'assurer l'égalité des genres, du sport au niveau amateur au sport de haut niveau :
- Augmenter la participation des athlètes féminines, du niveau amateur jusqu'au plus haut niveau ;
- Mettre en place des quotas pour l'équilibre hommes-femmes dans les organes dirigeants, avec un niveau minimum de représentation féminine de 30 %, comme indiqué dans les statuts de l'ACNOA ;
- Augmenter les compétences et la représentation des femmes dans toutes les catégories (c'est-à-dire les membres de l'entourage des athlètes, les administrateurs, etc.) du niveau amateur jusqu'au plus haut niveau ;
- Mettre en œuvre et diffuser les Directives du CIO en matière de représentation dans les médias et auprès des parties prenantes du monde du sport ;
- Définir et prendre des mesures pour la pratique du sport en toute sécurité pour tous, en particulier pour les groupes à risque.
Le président Thomas Bach a insisté sur l'importance de ces actions dans le cadre des efforts déployés pour faire progresser l'égalité des genres. Ainsi qu'il l'a confié : "L'égalité des genres n'arrive pas par magie. Pour continuer à faire des progrès, nous avons besoin de politiques réfléchies et d'un engagement institutionnel. C'est pourquoi je suis très heureux de voir que l'ACNOA, par l'intermédiaire de sa commission pour l'égalité des genres, prend des mesures déterminantes. En mettant l'accent sur la promotion du sport en Afrique au niveau des différentes zones, vous démontrez l'importance d'une approche ascendante, en particulier s'agissant de l'égalité entre hommes et femmes."
Atelier du CIO sur ses programmes de protection
En marge du forum, le CIO a également organisé un atelier sur ses programmes de protection destiné aux CNO. L'atelier, organisé dans le cadre de l'objectif du CIO visant à aider les CNO à développer leurs propres politiques et programmes pour prévenir le harcèlement et les abus, a mis l'accent sur la compréhension des défis locaux rencontrés en termes de renforcement de la pratique du sport en toute sécurité et sur les solutions locales disponibles dans les différentes zones d'Afrique.